Publié il y a 1 an - Mise à jour le 31.08.2023 - Corentin Migoule - 4 min  - vu 591 fois

ALÈS La lutte contre le harcèlement, priorité de la rentrée scolaire

rentrée scolaire

Les élus alésiens ont présenté les nouveautés de la rentrée scolaire.

- Corentin Migoule

La traditionnelle conférence de presse de rentrée scolaire avait lieu ce jeudi matin dans la cour ombragée de l'école maternelle Nadine-Worms, à Alès. Les élus locaux ont notamment insisté sur le lancement d'une vaste campagne de communication relative à la lutte contre le harcèlement scolaire. 

De son propre aveu, ça faisait "très longtemps" que la municipalité y pensait. Depuis quelques jours, des panneaux "sucettes" frappés d'une affiche contre le harcèlement scolaire fleurissent aux quatre coins de la capitale des Cévennes. "C’était l’un de mes premiers engagements quand j’étais au conseil d’administration du collège à 12-13 ans. C’est un combat très ancien assez fondateur de mon engagement public", a assuré Christophe Rivenq.

Parce que ça le "révulse" qu’on ne fasse "pas plus contre le harcèlement scolaire", le président d'Alès Agglomération s'est résolu à passer la seconde avec cette vaste campagne de communication. 10 000 plaquettes vont par ailleurs être éditées et seront distribuées aux élèves "dans tous les bus du réseau Alès'Y", ainsi qu'à la Maison de la jeunesse, entre autres. "On parle toujours aux harcelés. Moi je veux parler aux potentiels harceleurs car les harceleurs n’ont pas toujours conscience de l’être", a justifié le premier adjoint au maire d'Alès. Faire courir des rumeurs mensongères, diffuser des faux messages sur les réseaux sociaux, publier des photos humiliantes d'un camarade ou le frapper régulièrement sont autant de motifs listés dans la plaquette. 

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Les élus alésiens ont présenté les nouveautés de la rentrée scolaire. • Corentin Migoule

Symboliquement, les deux tiers de la surface intérieure de la brochure s'adressent ainsi directement aux élèves harceleurs. "J’ai souhaité qu’on leur dise ce qu’ils risquent", poursuit l'élu alésien. Les sanctions encourues par l'élève harceleur apparaissent donc en noir sur fond blanc : trois ans d'emprisonnement et 45 000€ d'amende lorsque le harcèlement a causé une incapacité totale de travail (ITT) inférieure ou égale à 8 jours ou n'a entraîné aucune ITT, et jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 150 000€ d'amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider. 

"On va aller à la rencontre des élèves avec la police municipale et les éducateurs", prévient Christophe Rivenq, tout en admettant que la démarche s'adresserait prioritairement aux collégiens et aux CM2. Localement, un certain Gilles Roumieux a déjà pris le sujet à bras le corps depuis plusieurs mois. Fruit d'un projet éducatif hors du commun mené avec les élèves de 3e du collège Racine, la brochure "Touche pas à mon camarade" a connu un certain retentissement (relire ici). 

À Alès, 3 830 petits écoliers reprendront le chemin de l'école ce lundi 4 septembre. Une légère baisse des effectifs dans les écoles publiques malgré la hausse démographique de la population se traduit par une ouverture de classe de maternelle à l'école Romain-Rolland mais cinq fermetures, dont quatre en élémentaire (Claire-Lacombe, Germain-David, Paul-Langevin et Louis-Pasteur).

Les "points frais" sont (presque) tous arrivés

"On accueille avec un peu d’avance sur les autres des enfants de moins de 3 ans. Depuis 2014, on était vraiment précurseurs !", se réjouit le maire d'Alès, Max Roustan, qui reconnait que le personnel de direction a un peu changé pendant l'été. En témoigne la présence discrète dans l'assistance de Muriel Fabre, nouvelle directrice de l’école Nadine-Worms. "On a aussi inventé le "Savoir rouler à vélo" qui est effectif chez nous depuis 2021", a précisé l'édile alésien. La mise en place d'un tel dispositif se veut en "totale adéquation" avec l'axe majeur que porte l'Agglomération en matière de développement des mobilités douces via l'amélioration continue du réseau cyclable.

Comme elle s'y était engagée il y a un an tout pile lors de la conférence de presse de rentrée scolaire 2022, la municipalité alésienne a climatisé "une classe par école maternelle" afin d'offrir aux écoliers et au personnel de chaque établissement un "point frais" qui fait office de refuge en période de fortes chaleurs. Un an plus tard donc, deux écoles maternelles de la Ville restent à climatiser : celle de la montée de Silhol et l'école Louis Leprince-Ringuet. Au total, 600 000 euros de travaux ont été engagés pour les écoles lors de l'année scolaire écoulée. L'opération la plus importante a concerné l'école Romain-Rolland à Clavières avec la réfection d'un toit et la pose imminente de panneaux photovoltaïques.

Au vu du contexte, elle paraissait "inévitable". Comme l'an dernier, les tarifs de la cantine sont en légère hausse. "Le repas nous revient à 10,80 euros. On le facture 4,25 euros en fonction du quotient familial", a enclenché Max Roustan. Soit une hausse de 10 centimes pour les parents d'un enfant habitant Alès. La hausse est identique (de 6,05€ à 6,15€) pour le repas d'un enfant habitant hors d'Alès. Parce qu'elle a tenu à conserver le repas à 1€ pour les familles les plus défavorisées, la Ville prend à sa charge 70% du budget relatif à la restauration scolaire, soit 1 million d'euros par an. 

"Je suis un chaud partisan du théâtre pour tous"

Au rayon des perspectives plus enthousiasmantes, le dispositif "Orchestre à l'école" initié en 2021 avec l'association Zazplinn fait ses preuves (relire ici). "Ça cartonne !", prévient Christophe Rivenq. Et d'enfoncer : "Je suis un chaud partisan du théâtre pour tous et de la musique pour tous. Si nos enfants étaient un peu plus éduqués aux arts oratoires, ça leur ouvrirait des portes. La timidité serait vaincue plus tôt. C’est quelque chose d’essentiel à mes yeux." Cette année, trois classes, deux à Tamaris et une à l'école Louis Leprince-Ringuet, profiteront du dispositif. 

Un autre donne pleinement satisfaction aux élus locaux : les ateliers d’accompagnement à la lecture et au langage au titre du Projet éducatif de territoire (PEDT) qui ont permis à 90 enfants de "progresser réellement". "C'est un accompagnement à mes yeux exceptionnel pris en charge pas la Ville et par l’État qui doit s’inscrire dans la continuité", s'enthousiasme Christian Chambon, adjoint au maire délégué à l'Éducation. En 2023/2024, les projets sont reconduits et pourraient même être "renforcés". Petits écoliers, à vos cartables ! 

Corentin Migoule

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