« Quand j’ai entendu Monsieur Mauny sur votre plateau, j’ai cru que c’était une blague… », témoigne Aurélie, maman du petit Rafaël, reconnu enfant handicap à la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Le 11 mars, le Dasen du Gard, Christophe Mauny, était l’invité du club Objectif Gard. Hasard du calendrier : « C’était le jour où j’ai appris que mon fils allait perdre la moitié de ses heures d’AESH ». Aurélie a été très attentive à son discours, surtout lorsqu’il aborde la prise en charge des enfants handicapés.
Son fils, Rafaël, neuf ans et demi, est en CM1 à l’école Les Marronniers à Le Pin. Il est atteint d’un trouble du langage, appelé dysphasie, ainsi que de difficultés de compréhension : « Nos enfants ont des QI normaux, mais ils ont du mal à prononcer certains mots, à comprendre les consignes. Ils ont besoin d’une personne pour leur réexpliquer les choses. » En 2021, la première notification de la MDPH instaurait 21 heures d’accompagnement par une AESH. Au fur et à mesure, ses heures ont diminué et ont été mutualisées avec la petite Maïa, scolarisée dans la même classe.
« Le Dasen dit le contraire de ce qu’il fait ! »
« Jusque-là, ça allait… », poursuit Aurélie. Sauf que le 11 mars, c’est la douche froide : « On nous a retiré trois heures d’AESH sur les six pour être redéployées à Bagnols. Or, dans votre interview, le Dasen affirmait bien qu’il n’y a pas de manque de moyens et que tous les dispositifs existaient pour prendre en charge ces handicaps. Il dit donc le contraire de ce qu’il fait ! » Aurélie et la maman de Maïa, Isabelle, se battent « pour faire entendre les droits de nos enfants ».
La prise en charge du handicap n’est pas toujours facile pour les familles : « Le problème a été repéré en petite section (…) Il a fallu faire toute une batterie de tests, des bilans à des kilomètres, téléphoner à 50 orthophonistes, faire appel à un neuropsychologue… Des frais parfois non remboursés. » Loin de s’apitoyer sur son sort, ces mamans gardent espoir : « Nos enfants se battent depuis tout petits. Ils ont fait des progrès avec l’AESH. Il faut continuer. »
Cette année, Rafaël a même été inscrit dans un club de football. « J’aimerais bien rencontrer Monsieur Mauny et qu'il se penche sur notre situation au regard des propos qu’il a tenus sur votre plateau. J’aimerais aussi qu’il se mette à la place de nos enfants pour voir comment, lui, il s’en sortirait… » Puisque pour Aurélie et Isabelle, les discours des responsables administratifs ou politiques ne sont pas toujours en phase avec la réalité.