Publié il y a 1 an - Mise à jour le 24.02.2023 - François Desmeures - 3 min  - vu 1851 fois

FAIT DU SOIR Même sans beau temps, la réouverture de la Bambouseraie est un ensoleillement

(photo François Desmeures)

Depuis plus de 160 ans entre Gardon et Amous, le printemps ouvre un nouvel émerveillement à la Bambouseraie. À deux jours de la réouverture, entre réception des végétaux issus de la pépinière et derniers petits travaux, l'activité ne manque pas dans les allées de la plus grande forêt de bambous d'Europe. 

À deux jours de l'ouverture, la Bambouseraie recevait encore des végétaux pour l'année • (photo François Desmeures)

Dans un paysage brumeux de fin d'hiver, le parc prend des allures de forêt tropicale. À partir de ce samedi 25 février, la Bambouseraie en Cévennes ouvre un nouveau chapitre de son histoire. Un de plus, après des premières plantations réalisées en 1856 et une ouverture au public qui date de 1953. Mais ce qui ne change pas, c'est le dépaysement ressenti dès la première allée, cernée par une haie d'honneur de bambous, écrasée par l'aspect monumental des séquoias, l'une des première plantations d'Eugène Mazel, en 1856. 

Valentine Crouzet est devenue directrice générale en 2022 • (photo François Desmeures)

Depuis 2020, la visite débute par un temps suspendu, la Balade aérienne, qui offre une promenade dans la canopée (à condition de porter des chaussures fermées...), entre sensation de naviguer sur un catamaran ou de prendre part à un combat aérien digne de Tigre et dragon. Une approche différente du parc, qui joue la carte loisirs avec l'aire de jeux pour enfants installée à l'été 2022, intégralement réalisée en bois d'acacia. Des installations qui recevaient encore, ce jeudi, l'apport des ouvriers du parc. 

La balade aérienne offre de belles plates formes pour apprécier le faîte des arbres

Parce que l'hiver touche à sa fin et la préparation d'avant ouverture aussi. Un hiver dédié, chaque année, à "la coupe de bambou, dont la durée de vie est d'environ 15 ans, quelle que soit l'espèce, explique la directrice générale du site, Valentine Crouzet. On broie ce qu'on supprime pour en faire du paillage." Le reste de l'activité réside dans la réfection des haies, le changement de panneaux explicatifs si besoin, l'entretien des filets de la balade aérienne ou la réfection des maisons en bambou du village laotien. 

Depuis l'été 2022, une aire de jeux en acacia accueille les enfants • (photo François Desmeures)

Cet hiver, un oeil attentif a aussi porté sur la santé des végétaux, après une année 2022 caniculaire et extrêmement sèche. "Tout au long de la période de sécheresse, tous les jours, on a fait du coup par coup, confirme Valentine Crouzet. Le broyat permet déjà d'avoir une bonne couche d'humidité et d'entretien végétal. Apès, le bambou n'a besoin d'eau que lors des deux premières années de plantation." Pour le reste des végétaux, "nous avons été très vigilants, rassure la directrice générale. On a même fait venir un spécialiste des grands arbres." La Bambouseraie a ainsi pu évaluer la résistance des séquoias et se rassurer sur celle des magnolias, ginkgo biloba ou chênes, qui furent parmi les premières plantations du parc. 

À deux jours de l'ouverture, les équipes travaillent encore à de nouveaux aménagements • (photo François Desmeures)

Plus gobalement, le parc réfléchit à la gestion des ressources. "Cela fait dix ans qu'on travaille sur le sujet de l'eau, grâce à l'État aussi, confie Valentine Crouzet. On dispose désormais de deux forages, on a changé nos modes de plantation ou d'entretien des plantes, pour anticiper la sécheresse." Comme n'importe quel utilisateur important de la ressource, la Bambouseraie a reçu, l'été dernier, la visite des agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) pour vérifier les volumes empruntés. "On voit ça d'un bon oeil", rassure Valentine Crouzet. D'autant que l'OFB reste en contact avec le parc et viendra, au cours de l'année, "échanger avec nos guides pour étoffer leurs savoirs sur la biodiversité". D'ailleurs, le jeu de piste qu'a mis en place la Bambouseraie, pour l'année 2023, a justement pour thème la biodiversité. Tandis qu'une exposition photos, dans une allée de bambous, présente des oiseaux du parc et du département. 

Ginkgo biloba, séquoias, magnolias ou, ici, chêne, dont partie des premières plantations du parc • (photo François Desmeures)

Pas à l'abri des risques (inondation, incendie ou même neige), le parc reste informé, à l'année, des prévisions météo par une entreprise spécialisée d'Alès. Si le vent atteint les 70 ou 80 km/h en rafales, le parc est fermé. "La Bambouseraie, c'est toute une équipe, affirme la directrice du site, avec des acteurs autour comme les pompiers, la gendarmerie, les fournisseurs, etc." Et. douze hectares de merveilles à redécouvrir chaque année. 

Le fameux Mas cévenol, qui vit grandir la directrice actuelle du parc et abrite aussi des bureaux • (photo François Desmeures)

En cette fin février, la Bambouseraie est ouverte entre 10h et 17h. Elle le sera jusqu'à 18h au mois de mars. www.bambouseraie.fr

La Bambouseraie accueille, en ce début d'année, une exposition de photos d'oiseaux réalisée par deux passionnés • (photo François Desmeures)

Vue du viaduc du Train à vapeur des Cévennes, les cimes des séquoias dépassent les bambous de l'allée d'entrée de la Bambouseraie • (photo François Desmeures)

François Desmeures

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