Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 19.02.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 460 fois

GARD La Confédération paysanne démonte le plan France 2030 de Macron

La confédération paysanne du Gard entend lutter contre "le solutionnisme technologique". (Photo Corentin Migoule)

L'assemblée générale de la Confédération paysanne du Gard s'est tenue ce mardi 15 février au foyer municipal de Maruéjols-lès-Gardon en présence d'une quarantaine de membres. Après avoir dressé le bilan de l'année écoulée et les actions à venir, le syndicat agricole a pointé les limites du plan France 2030 d'Emmanuel Macron.

L'assemblée générale (AG) de la Confédération paysanne du Gard, qui s'est tenue ce mardi matin au foyer de Maruéjols-lès-Gardon, n'a pas donné lieu à un grand remaniement. Paul Ferté en reste le président et note au passage "une importante participation" à cette réunion qui a rassemblé 44 de la centaine de membres (de plus en plus jeunes : 40 ans de moyenne d'âge) que compte le syndicat agricole.

Parmi eux, le Drômois Vincent Delmas, qui n'est autre que le secrétaire national de la Conf', a assisté à l'intégralité de l'AG durant laquelle la question de l'accompagnement des professionnels touchés par l'épisode de gel d'avril 2021 a été abordée, comme le soutien à l'égard des éleveurs avicoles de plein air. Aussi, alors que l'année dernière était celle du "diagnostic" en ce qui à trait aux très en vogues plans alimentaires territoriaux (PAT), 2022 devrait être celle de "la mise en place". "On s'est demandé comment la paysannerie pouvait être actrice de ces PAT", résume Paul Ferté.

Une autre thématique pourrait constituer la pierre angulaire des actions de la Confédération paysanne en 2022, celle du partage de la campagne au sens large, autrement dit, améliorer la cohabitation entre les différents usagers (agriculteurs, chasseurs, randonneurs, habitants) tout en luttant contre l'accaparement par "les gros agriculteurs". Enfin, en partenariat avec le Conseil départemental, le syndicat agricole sera attentif à la gestion de l'eau.

"C'est la mise en place d'une société de surveillance !"

Le bilan et les perspectives dressés, le tandem Ferté-Delmas s'est prêté au jeu de la conférence de presse en début d'après-midi. Très vite, le dossier émergent de "solutionnisme technologique" s'est immiscé dans les discussions. Aux yeux du secrétaire national, le grand thème du plan Macron France 2030, qui s'articule autour du triptyque "génétique, robotique et numérique", "va induire une agriculture sans paysans, avec des tracteurs sans conducteurs."

Et Vincent Delmas de poursuivre : "Les effets pervers ne sont absolument pas pris en compte, notamment l'augmentation de la consommation énergétique. Dès l'an prochain, dans le cadre du contrôle de la politique agricole commune, deux fois par semaine, l'ensemble des terrains agricoles seront photographiés. Ça va générer des milliards de données. C'est la mise en place d'une société de surveillance !"

Les violons étaient accordés avec Paul Ferté, lequel réclame "une technologie maîtrisable par les paysans" afin que ces derniers restent parfaitement "autonomes". "On ne va pas résoudre le problème du changement climatique avec l'agriculture 3.0. On a plutôt besoin de réinstaller des paysans et c'est tout le contraire que prévoit le plan Macron. Les gens veulent des agriculteurs dans les champs et des animaux heureux en plein air !" 

Le salon de l'agriculture dans le viseur

Pour autant, le duo n'est pas totalement opposé à l'intelligence artificielle lorsque cette dernière sert la cause agricole. "On n'est pas anti-progrès", prévient Vincent Delmas, qui se satisferait volontiers de "petits robots de désherbage". D'autant que le solutionnisme technologique présenterait l'avantage de donner des perspectives au paysan, lequel pourrait anticiper avec un an d'avance une mauvaise récolte.

Des griefs que la Conf' entend intégrer dans la campagne des Présidentielles qui, à ce jour, ne laisse pas beaucoup de place au monde agricole. Le salon de l'agriculture qui aura lieu à Paris du 26 février au 6 mars prochain est une formidable occasion de porter ces questions à la connaissance des candidats à l'Élysée, lesquels ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde.

À l'échelle locale, la Confédération paysanne du Gard planche sur l'organisation d'un salon de l'agriculture délocalisé, le 26 février prochain, à Saint-Côme-et-Maruéjols, chez Joé et Alain, pour y aborder les thématiques de la transmission et de l'installation. Enfin, la traditionnelle Fête de la Conf' devrait se tenir le premier dimanche d'octobre à Saint-Génies-de-Malgoirès.

Corentin Migoule

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