ARLES 30 ans des Suds : Ériger des ponts entre les pays et les cultures

Tiken Jah Fakoly au festival Les Suds.
- Photo Yannick PonsStéphane Krasniewski, directeur des Suds, est revenu sur l'histoire du festival lors de la conférence de presse présentant le programme de la 30ème édition.
Les Suds fête ses trente ans cette année, un anniversaire qui sera célébré avec les artistes qui ont fait le festival tout au long de ces années, ainsi qu'avec la nouvelle génération. Aux traditionnelles Soirées Suds au théâtre antique, Nuits Suds dans la cour de l'archevêché, Moment précieux aux alyscamps, ainsi qu'à la programmation gratuite en ville durant la journée, s'ajoute un bal des Suds qui ouvrira les festivités le 14 juillet, place Voltaire, ainsi qu'une soirée Sud en fanfare le dernier soir. Lors de la présentation de la programmation en présence de la Ville, du Département, de la Région, ainsi que de la DRAC, Patrick de Carolis à tenu à saluer le travail réalisé depuis trois décennies. "Vous n'avez cessé de jeter des ponts avec des pays, des cultures et des artistes venus de tous horizons et je vous en remercie. Là où certains érigent des murs vous érigez des ponts, c'est un symbole formidable pour la culture", s'est-il réjoui, concluant que "nous n'avons pas besoin de mitraillettes et de chars mais de gens qui portent la culture."
Stéphane Krasniewski, le directeur du festival a rappelé l'intention des Suds. "La valorisation de la diversité et des droits culturels, l'exigence d'une programmation artistique au service d'un territoire ainsi que la convivialité et l'esprit de partage. Cette édition sera donc fidèle à l'esprit des Suds, joyeuse et pleine de découverte", promet-il. Ce dernier a ensuite remonté le fil de l'histoire du festival. "1996, il y avait à l'affiche de la première édition d'un festival occupant déjà le théâtre antique et imposant déjà l'idée que les moments de la cour de l'archeveché seraient précieux : Carlos Santana, Chiculeo et l'orchestre des arènes, Jean-Marie Carlotti et une jeune batuccada qui ne cesse depuis d'animer fêtes et ferias arlésiennes", déroule-t-il avant de poursuivre, évoquant notamment l'arrivée des siestes musicales un an plus tard, en 1997.
"En 1996, les musiques du monde explosent médiatiquement sortant des cercles communautaires et des mélomanes curieux pour questionner notre capacité à vivre ensemble", se souvient-il. "Les succès de Johnny Clegg nous faisaient croire que l'apartheid appartenait au passé et Goran Bregovic réunissait pour les Suds en 1999 son orchestre des mariages et des enterrements, une première depuis la guerre en Yougoslavie dont on nous assurait qu'elle serait la dernière en Europe. 30 ans plus tard, force est de constater que toutes les promesses n'ont pas été tenues, mais les artistes continuent de chanter l'espoir et de raconter ce monde qui parfois nous échappe."