"Nous n'avons pas fait nos cartons." Claude Mas, membre de l'union locale CGT d'Arles, ne pouvait être on ne peut plus clair. Et cela encore en réponse à Patrick de Carolis, lequel prévoit dans le cadre du projet de restructuration de la place du Général-de-Gaulle, de déplacer l'office de tourisme dans l'ancien hôpital de la charité, propriété de la mairie occupé par le syndicat depuis bientôt 125 ans. Un "projet d’intérêt général" défendu par le premier édile arlésien, balayant toutefois l'intention de vouloir chasser la CGT, mais de la reloger dans l'aile sud de la Bourse du travail.

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Merci mais non merci. Depuis plusieurs mois un bras de fer s'est engagé entre la mairie et le syndicat. Mardi dernier encore, l'UL CGT et ses soutiens montraient les muscles, cela quelques jours après l'organisation d'une conférence-débat intitulée "Architecture contemporaine et patrimoine, office du tourisme". Un événement qui a eu lieu le 15 novembre à la salle Jean et Pons Dedieu à Arles, à l'initiative de Loisirs et Solidarité des Retraités, association partie prenante avec d'autres, du comité de soutien de défense de la Bourse du travail. À cette occasion, des projets autour de l'office de tourisme ont été sortis des cartons et présentés par quatre architectes : Philippe Donjerkovic, Kaan Coskun, Bruno Chiambretto et Daniel Fanzutti. Bouzid Sabeg était de la partie.

"L’office de tourisme ne peut pas être à la Bourse du travail, il y avait un lieu de prédilection, l’esplanade des Lices qui a fait l’objet d’un concours d’architecture." C'était au début des années 2010, l'ancien directeur du patrimoine de la ville d’Arles en avait suivi toutes les phases d’évolution. C'est le projet de Matthieu Poitevin qui avait été retenu. Le permis de construire déposé et accordé, avait finalement été retoqué par la justice administrative et remisé dans les cartons. "Abandon pas vraiment expliqué de toute poursuite pour sa réalisation de la part de la municipalité précédente", peut-on lire dans le compte rendu de LSR du Pays d'Arles. 

Quant à l'impossibilité d'installer l'office de tourisme dans la Bourse du travail, Bouzid Sabeg énumère ses arguments : une mise en accessibilité pour les personnes handicapées irréalisable, une circulation trop importante, une superficie insuffisante pour répondre aux besoins. "Aujourd'hui, l’office de tourisme doit être pensé à l’échelle de l’agglomération, il faut qu’il soit l’élément le plus central, le plus logique du point de départ de la visite globale de la ville. Et puisque Arles est labellisée Ville d’Art et d’Histoire, pourquoi pas accoler un Centre d’interprétation d’architecture et du patrimoine, un des éléments essentiels du label, à l'office de tourisme", suggère-t-il.

À l'issue de cette conférence, "tout le monde a été unanime pour dire qu’il ne faut pas que ça s’arrête là", rapporte Lucien Gay, un représentant de LSR du Pays d'Arles. Ainsi, le comité s'est rassemblé et a décidé "de porter un projet pour un office du tourisme digne des Arlésiens", indique Gérald Mas, de la CGT d'Arles. Après le lancement de la pétition il y a un an, "le comité souhaite passer dans une phase de projets, réfléchir à mener des actions, à apporter des propositions et être constructifs par rapport à cette idée de projet". Projet qui n'est selon Marie Andrieux, élue d'opposition (Le parti des Arlésiens), qu'un "sujet de campagne et donc de pouvoir pendant 18 mois faire de la communication". "Parce que clairement la majorité des Arlésiens sont d’accord pour dire que le bâtiment actuel est une vraie laideur", ajoute-t-elle. L'intention est là, les Arlésiens et les candidats à l'élection municipale seront sollicités, mais il reste d'abord à "travailler les parties organisation et opérationnelle."