Publié il y a 3 h - Mise à jour le 20.06.2025 - Louise Gal - 3 min  - vu 72 fois

ARLES Révision du plan local d'urbanisme, tourisme fluvial : deux visions politiques s'opposent

Conseil municipal d'Arles du 19 juin 2025.

- Louise Gal

Les conseillers municipaux d'Arles ont débattu jeudi 19 juin sur 60 délibérations.

Les conseillers municipaux d'Arles ont débattu durant plus de 6h sur soixante délibérations lors du conseil municipal du 19 juin. Après les tensions au sein de la majorité municipale dévoilées lors de l'élection de Marie-Amélie Ferrand-Coccia comme 12ᵉ adjointe, les visions politiques de la majorité et de l'opposition se sont confrontées lors du débat sur les orientations générales du projet d'aménagement et de développement durable (PADD) dans le cadre de la révision du Plan local d'urbanisme (PLU). La Ville avait déjà organisé une réunion publique le 14 mai dernier pour présenter aux habitants les grandes lignes du PADD.

"Maintenir la population au-dessus du seuil de 50 000 habitants"

Patrick de Carolis a notamment rappelé "l'enjeu crucial de maintenir la population au-dessus du seuil de 50 000 habitants, ce qui implique des choix forts sur l'habitat, combien de logements à produire, de quel type, pour qui." Le maire, qui précise que "ce document n'est pas figé, qu'il va évoluer", a également souligné la question des 3000 logements vacants que compte la ville. "Ce document exprime l'ambition de maîtriser le développement urbain, la qualité de la vie, de maîtriser et de soutenir l'économie locale, et de répondre bien évidemment concrètement aux enjeux environnementaux." S'il partage le constat que le PLU actuel ne répond plus aux nouveaux défis du territoire, Nicolas Koukas regrette que "les moyens annoncés pour atteindre les objectifs soient insuffisamment définis", et parle d'un document qui reste "trop général dans ses orientations".

Nicolas Koukas. • Louise Gal

Ce dernier souligne par exemple "l'ambition quantitative" de produire 4 000 logements d'ici 2040. "Mais quelle stratégie qualitative ? Le document reste flou sur l'équilibre entre logement social, accession abordable, habitat étudiant ou saisonnier", pointe-t-il. Virginie Maris abonde en son sens. "L'objectif sur la période couverte par ce projet serait de mobiliser 500 logements, soit à peine 14% des logements actuellement vacants, ça ne semble pas suffisamment ambitieux", regrette-t-elle. Même constat du côté des déplacements. Nicolas Koukas considère que "les ambitions ne sont pas à la hauteur des besoins". Virginie Maris pointe également du doigt la question de l'artificialisation des sols. "C'est le minimum syndical. Il n'y a pas de réduction ou on tend vers un peu moins, on n'est pas du tout dans le calibrage des objectifs nationaux", déplore l'élue Changeons d'avenir. Enfin, cette dernière met l'accent sur l'absence d'outils "pour prendre en charge des enjeux de biodiversité sur le territoire."

La crainte d'un tourisme de masse

Suite à ce débat, un marché public va être lancé pour choisir un bureau d'études sur le règlement. En 2026, un travail technique de préparation devrait être fait avant une phase de concertation et de travail sur le zonage et le règlement après les élections municipales. Parmi les autres sujets abordés, figure la création d'une voie verte de 2,3 km reliant les Alyscamps et le pont Van Gogh, pour laquelle la municipalité demande une subvention à l'Europe dans le cadre du soutien aux projets d'infrastructures cyclables pour la mobilité du quotidien. "Elle sera totalement décentrée des écoles et des logements. C'est un beau projet pour aller jusqu’au pont Van Gogh le dimanche mais cela ne sera pas un projet de mobilité au quotidien", rétorque notamment Cyril Girard. Nicolas Koukas regrette pour sa part l'absence de travail sur le pont Van Gogh "qui menace de s'écrouler."

Conseil municipal d'Arles du 19 juin 2025. • Louise Gal

Enfin, la délibération sur le financement des travaux pour l'aménagement de la zone d'accueil des paquebots, porté par le syndicat mixte Provence Fluviale (SMPF) a également suscité de vifs débats. "Il faut qu'on se pose la question de quel développement touristique on veut pour notre commune, parce qu'à force d'installer des anneaux, on enchaîne notre ville à un vrai tourisme de masse qui va défigurer notre fleuve et oublier les Arlésiens", alerte ainsi Nicolas Koukas. "Ils ne consomment pas du tout sur Arles. La ville est même obligée d'enlever les ordures ménagères de ces paquebots qui laissent toujours ces espaces dans un état désastreux", ajoute-t-il. Sébastien Abonneau, adjoint au tourisme et à la promotion du territoire, rétorque qu'il n'y a "pas d'autres installations d'anneaux prévues", et que cela ne représente que 10 % du tourisme Arlésien. Concernant les déchets, Mandy Graillon précise que la commune ne les prend plus en charge, "ils ont leur propre dispositif de collecte".

Louise Gal

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