Les circonstances sont encore floues et les Arlésiens sous le choc. Ce jeudi, vers 12h30, trois hommes, dont un Arlésien, âgés entre 30 et 40 ans, ont été la cible de tirs par arme de poing, en plein coeur du quartier de la Roquette et à deux pas du théâtre municipal. Deux d'entre eux ont leur pronostic vital engagé.
L'un a été blessé à la poitrine et l'autre au niveau du flanc gauche. Ce dernier, pris en charge par les pompiers à quelques mètres de la scène de crime, a été transporté au stade Fournier où l'attendait un hélicoptère. Les deux autres auraient réussi à rejoindre le boulevard Clémenceau. Circulant sur cette artère à ce moment-là, un jeune Moulèsien les a récupérés dans sa voiture. "Je ne les connais pas et au début, je n'ai pas vu qu'ils étaient blessés. Puis l'un d'eux a soulevé sa sacoche et j'ai vu du sang. Je voulais les amener aux urgences mais j'ai eu peur qu'ils meurent dans ma voiture." Arrivé au niveau de l'esplanade Charles-de-Gaulle, il a pris la décision de les confier aux policiers sur place dans le cadre de la manifestation intersyndicale. "Les deux événements n'ont strictement rien à voir", insiste-on du côté de la police.
Du côté du boulevard des Lices, policiers et pompiers ont pris en charge les victimes et sécurisé les lieux. Même opération du côté de la Roquette, où le périmètre autour de la rue Molière a été fermé à toute circulation, le temps de recueillir les preuves.
Le maire d'Arles, Patrick de Carolis, présidait le conseil communautaire d'ACCM qui se tenait à Saint-Martin-de-Crau, au moment des faits. Prévenu par téléphone, il a mis fin à la séance et s'est rendu immédiatement sur place accompagné de son adjointe à la Sécurité, Mandy Graillon. Rejoints peu après par la sous-préfète d'Arles, Cécile Lenglet. Le maire a notamment déclaré avoir d'ores et déjà demandé des renforts de police pour "assainir la situation".
"J'ai entendu crier"
Dans les rues de la Roquette, c'est la stupéfaction. Le trafic de stupéfiants n'est pas nouveau dans le quartier, ce qui semble être un réglement de comptes en plein jour est inédit. "Ça fait froid dans le dos", lâche Hélène. Elle vit à proximité du porche de la rue Molière, là où se sont déroulés les faits. À 12h30, elle était en train de déjeuner. "Mes fenêtres étaient ouvertes. J'ai entendu crier. De ces cris où tu sais qu'il s'est passé quelque chose, raconte-t-elle. Je me suis penchée à ma fenêtre, j'ai vu une femme courir. Quelques secondes après, j'ai entendu deux coups de feu, assez distants. Et encore peu de temps après, j'ai entendu à nouveau deux coups de feu mais cette fois-ci rapprochés."
La police judicaire de Marseille est en charge de l'enquête, la piste du trafic de stupéfiants étant privilégiée. On apprend ce soir que le pronostic vital de la troisième victime est également engagé.