"La candidature de Myriam Nesti s'inscrit dans une continuité du travail mené à Fourques depuis de nombreuses années." Gilles Dumas, 80 ans, soutient sa 2e adjointe - déléguée aux manifestations culturelles, aux festivités, à la vie associative, à la jeunesse et aux sports - dans cette course aux Municipales 2026. Le premier édile fourquésien, et cela depuis 1977, a choisi de raccrocher l'écharpe tricolore. Une décision de raison. "Je suis très heureux que dans mon équipe, il y ait quelqu'un qui garde les mêmes principes et continue à mener les dossiers. Comme moi, Myriam Nesti fait passer l'intérêt du village avant tout", ajoute-t-il.
Née à Beaucaire, Myriam Nesti dont les parents géraient le mas de Philippe Lamour, a grandi à Bellegarde. C’est l’amour qui l'a conduit à Fourques en 1986, un village de 2 900 âmes désormais, qu’elle chérit. Gérante du bar Daniel, avec son mari Norbert, pendant dix ans et demi - tous deux très engagés dans la tradition taurine également -, puis laborantine, elle a rejoint l'équipe de Gilles Dumas, en 2008. Son "bon sens naturel, son sens du contact et son humilité" avaient convaincu le maire. D’abord conseillère municipale, puis 6ᵉ adjointe en charge des festivités, des associations et de la jeunesse en 2014, la Fourquésienne, aujourd’hui âgée de 62 ans, occupe le poste de 2ᵉ adjointe depuis 2020. Elle siège également à la communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence en tant que conseillère communautaire, déléguée aux traditions et à l’office de tourisme, rôle qu’elle exerce depuis deux mandats.
Avant de se lancer dans la campagne, la sexagénaire a "pris le temps de réfléchir". "Ce n'est pas une décision que l'on prend à la légère", poursuit-elle. Il fallait tout reconstruire avec quatre autres élus de la majorité sortante, et donc 18 personnes à recruter pour compléter la liste, indépendante de toute étiquette politique. Ce travail est très bien avancé. "C'est une nouvelle dynamique qui est impulsée, avec des gens très motivés, des profils variés." Leur projet : "Que Fourques reste Fourques !", martèle Myriam Nesti. L’équipe entend bien sûr poursuivre les dossiers déjà engagés en faveur de l’économie locale, de la culture, de la jeunesse mais aussi du tourisme avec ce fameux projet de port, par exemple. Elle continuera également à défendre le maintien des travaux d’endiguement sur le Petit Rhône, tels que prévus initialement par l’État dans le Plan Rhône.
"Notre PPRI (plan de prévention du risque inondation, Ndlr) est bloqué depuis plus de 20 ans (*)", rappelle la candidate aux Municipales 2026. Et depuis tout ce temps, aucun permis de construire n’a été délivré. "Cela empêche la commune de se développer. L'État ne peut pas ainsi faire marche arrière. J'espère qu'on va pouvoir débloquer le PPRI pendant ce mandat." Le programme détaillé sera dévoilé au fil de la campagne, mais déjà deux priorités se dégagent : l'accueil d'un nouveau médecin et la construction d'une usine d'eau alors que Fourques dépend actuellement d'Arles.
Alors bien sûr, Myriam Nesti n'ignore pas les ambitions nourries par le Rassemblement national sur la communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence, clairement exprimées lors de la présentation du candidat Yvenn Le Coz à Jonquières-Saint-Vincent. "Il est probable que nous soyons présents - candidatures pour les élections des municipales, NDLR - sur l’ensemble des communes", avait lâché le député RN Yoann Gillet. Une probabilité estimée à "99,99%". Rappelons qu'en 2020, Juan Martinez l’avait emporté face à Julien Sanchez, alors maire de Beaucaire, avec 18 voix contre 16, au terme de trois tours de scrutin. "C'est aussi ce qui m'a motivée à partir. Je ne peux pas imaginer que le RN puisse prendre la présidence de la CCBTA. Le risque, c'est de perdre tout ce qu'on a acquis jusqu'à maintenant. Notamment les dotations de solidarité communautaire, qui permettent à chaque commune, malgré la baisse des dotations de l'État, de mener des projets. À Fourques, lors de ce mandat, par exemple, ce sont 700 000 € qui ont été injectés dans la rénovation énergétique des écoles", précise-t-elle. La campagne ne fait que commencer, et à son terme, les habitants diront s’ils souhaitent, avec Myriam Nesti, prolonger l’histoire écrite depuis près d’un demi-siècle.
*Après la crue 'centennale' du Rhône en décembre 2003.
>> À relire : FAIT DU JOUR. Inondations de décembre 2003 : insubmersibles souvenirs
