Le vase commence à déborder, alors l’exaspération s’exprimera dans la rue. Le "flux tendu permanent dans l’ensemble des services" de santé gardois ne peut plus durer pour Romain Sabran, secrétaire général de la CGT du Centre hospitalier Alès-Cévennes. Alors, pour "dénoncer la situation de santé sur le département", une poignée de manifestations (voir plus bas) battront les pavés gardois ce jeudi 2 octobre, avec en point d’orgue une manifestation départementale aux Jardins de la Fontaine de Nîmes à 14h. Ce, avant d’"expliquer les problématiques directement aux usagers" devant la préfecture une semaine plus tard.
Fatigue physique et mentale
Dans son établissement, comme dans d’autres, le représentant syndical déplore un "manque de matériel et de financements, des effectifs minimum sans anticipation d’absence et une mutualisation d’agents 'faisant fonction', sans formation spécifique, pour pallier l’absentéisme." L’augmentation d’activité du CH d’Alès revendiquée par son directeur Christian Cataldo serait ainsi au "détriment des agents et salariés et, à la fin, des patients".
Face à un "management, austère, agressif, voire toxique", Romain Sabran estime nécessaire la signature de 200 agents supplémentaires, pour accompagner les 1 700 personnels alésiens actuels, mais le "dialogue social est presque à l’arrêt : l'absentéisme a largement augmenté ces trois derniers mois, à cause de la fatigue... À force de tirer la corde, on va s’arrêter", alerte-t-il.
"Leurs problèmes pour se faire soigner, ce sont les nôtres pour les soigner"
Les services d’EHPAD et pédopsychiatriques seraient notamment affectés, avec seulement douze lits d'hospitalisation pour les mineurs dans l'ensemble du département et une dizaine d’équivalents temps plein disparus à l’EHPAD du CH d’Alès. Il complète : "Le CHU de Nîmes devient une usine à soins. La logique économique a remplacé l’écoute et la relation humaine."
Toutes ces problématiques seront abordées rue Guillemette ce jeudi 9 octobre, autour, non pas d'"une mobilisation de masse" plus habituelle, mais d'un village santé aux multiples stands. L'objectif est simple : "Renouer le dialogue avec les usagers pour qu'ils prennent conscience de la situation. Leurs problèmes pour se faire soigner, ce sont les nôtres pour les soigner. Les syndicats seuls ne peuvent pas tout faire bouger, on a besoin des citoyens pour cela."
Manifestations du jeudi 2 octobre dans le Gard :
- Bagnols/Cèze : 10h, au Monument aux morts
- Alès : 10h, devant la sous-préfecture
- Uzès : 10h, devant la mairie
- Nîmes : 14 h 30, aux Jardins de la Fontaine
- Le Vigan : 18h, devant la sous-préfecture