L’INTERVIEW L’adjudante Lucie : « À Vergèze, j’ai vu toute la scène »

L’adjudante Lucie est héroïquement intervenue le 11 janvier dernier lors d’une agression au couteau à Vergèze.
- Photo : Norman Jardin.La gendarme, basée à Bernis, a été témoin de l’agression au couteau d’une femme dans un parc de Vergèze le 11 janvier dernier. Son action a permis de mettre en fuite l’agresseur, de prodiguer les premiers soins à la victime et de geler la scène de l’attaque. Ce jeudi, l’adjudante Lucie a reçu une lettre de félicitation de la part de la gendarmerie nationale avant d’être décorée, le 14 juillet prochain, de la médaille pour acte de courage et de dévouement. Six mois après les faits, la militaire revient sur ce moment où elle a probablement sauvé la vie d’une femme.
Objectif Gard : Dans quelle circonstance vous êtes-vous retrouvé sur le lieu d’agression ?
Adjudante Lucie : Ce jour-là, je n’étais pas en fonction. J’étais enceinte de sept mois et je me promenais avec mon fils âgé de quatre ans, comme j’ai l’habitude de le faire dans ce parc.
Où vous trouviez-vous au moment de l’agression ?
Je jouais à cache-cache avec mon fils et j’ai entendu des cris. La scène s’est déroulée à cinq ou six mètres de moi. À Vergèze, j’ai vu toute la scène.
« Vu mon état physique, c'était impossible que je l'arrête »
Quel a été votre premier réflexe ?
Je me suis d’abord dirigée vers l’agression, mais vu mon état physique, c'était impossible que je l'arrête. J’ai alors fait deux pas en arrière et j’ai sécurisé mon fils. Ensuite, tout a été automatique.
C’est-à-dire ?
Avec un témoin qui se trouvait aussi sur place, nous avons crié et cela a fait fuir l’agresseur. J’ai compris que les blessures dans le dos et dans le cou étaient très graves. Nous sommes formés au secours au combat et ce sont des situations que nous savons gérer.
Vous avez aussi eu la présence d’esprit de penser à l’enquête.
Oui, j’ai pris des photos pour geler la scène du lieu.
« Nous ne savions pas où se trouvait l'agresseur, ni quelles étaient ses intentions »
Comment avez-vous géré les témoins qui étaient sous le choc ?
Au début, ça a été compliqué, puis un monsieur m’a accompagnée. Je me suis servie des civils sur place pour sécuriser la zone dans laquelle se trouvait la victime. Nous ne savions pas où se trouvait l'agresseur, ni quelles étaient ses intentions.
Avez-vous revu la personne qui a été agressée ?
Non. Après, c'est une victime et je respecte son intimité et le fait que ce ne soit pas un bon souvenir pour elle.
Que retenez-vous de ce moment ?
Je me dis qu’il n’y a pas qu’en service que l’on peut intervenir. C’est en tout temps, en tous lieux et en toutes circonstances.
« J’espère que mon intervention a servi à sauver cette femme »
Avez-vous conscience que vous avez peut-être sauvé une vie ce jour-là ?
J’espère que mon intervention a servi à sauver cette femme.
Retournez-vous parfois dans le parc dans lequel s’est déroulée l’agression ?
Oui, c'est sans aucune difficulté. J’y vais régulièrement avec mon enfant. Ce n’est pas le lieu qui a généré cet acte. Cela aurait pu se passer ailleurs.