Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 15.07.2024 - Marie Meunier - 3 min  - vu 625 fois

CINQ CHOSES MÉCONNUES SUR... Lirac, un village au riche patrimoine

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Les peintures dateraient du XIIe siècle.

- photo Thierry Allard

Le Gard compte 351 communes, chacune avec ses particularités. On dit souvent que ce sont les petites histoires qui font la grande. Alors cet été, Objectif Gard vous fait découvrir des pans méconnus qui forgent l'identité de nos villes et villages. 

Cette exploration des communes gardoises en dehors des sentiers battus commence à Lirac, une commune de 1 000 habitants se situant dans le Gard rhodanien. Elle est petite par la taille, mais grande par son patrimoine. 

1) La Sainte-Baume, un lieu unique dans le Gard rhodanien

grotte sainte-baume lirac
La grotte est ouverte plusieurs journées par an.  • photo Marie Meunier

1,5 km au-dessus du village de Lirac, se dressent l'ermitage et la grotte de la Sainte-Baume. Les promeneurs ont la chance d'y pénétrer et de découvrir la majesté de ce lieu datant du néolithique. Sa fraîcheur est particulièrement appréciable l'été, et son acoustique en fait un écrin privilégié de concerts instrumentaux. Depuis 1976, les Amis de la Sainte-Baume de Lirac entretiennent et rénovent ce lieu empli d'histoire, où convergent deux pélerinages par an. Les habitants y ont trouvé refuge lors de conflits, comme les guerres de religion. La grotte a été aménagée en chapelle en 1647 suite à la découverte d'une statuette de la vierge. Il paraît que des miracles s'y sont produits. Plusieurs ermites y ont vécu successivement jusqu'en 1905.

2) Un peu de Lirac à Saint-Germain-en-Laye

Après un arrêt sur le site de la Sainte-Baume, les promeneurs peuvent poursuivre leur balade à travers le sentier des grottes néolithiques. Ce chemin relie les grottes de Cabias et de Figuière. Toutes deux ont été découvertes en 1905 par Germain Abrieux, garde des eaux et des forêts sur la commune de Lirac. Il y mènera de nombreuses fouilles permettant de mettre au jour de nombreux vestiges datant de l'époque néolithique comme des lames, des pointes, des ossements d'animaux ou des fragments de poterie. La plupart de ces découvertes sont aujourd'hui visibles au musée archéologique de Saint-Germain-en-Laye. 

3) Une crypte encore à décrypter

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Les peintures dateraient du XIIe siècle. • photo Thierry Allard

Le patrimoine liracois est décidément riche. Dans l'église basse dite la crypte de Lirac, se trouvent des peintures romanes datant du XIIe siècle. Ce sont des vestiges exceptionnels et très rares, où figurent le Christ dans sa mandorle au centre de la voûte, entouré de saints. En retirant le badigeon, il se pourrait que d'autres fresques encore inconnues soient mises au jour. Pour l'heure, ces peintures sont protégées, le temps que des fouilles soient menées. Un diagnostic est en cours pour essayer de trouver le sol primaire de l'église et ainsi découvrir ce qu'il y a sous nos pieds. Là aussi, il pourrait y avoir des découvertes comme des sépultures qui lèveraient un peu le voile sur le passé de ce lieu, pas accessible à la visite pour l'heure. 

4) Que se cache-t-il sous le parvis de l'église ?

Christian Stachetti et sa femme, Régine, font tous deux partie de la confrérie des jaugeurs de Lirac.  • photo Marie Meunier

On connaît le rosé de Tavel et le Châteauneuf-du-Pape, moins l'appellation voisine de Lirac qui est pourtant un cru. Le cru de Lirac a vu le jour en 1947, dix ans après la création de l'appellation Côtes-du-Rhône. "C'est le seul grand cru qui a reçu l'avis favorable du tribunal, et pas seulement celui des syndicats", souligne Christian Stachetti, qui fait partie de la confrérie des Jaugeurs de Lirac. Il raconte : "Le Comte Henri de Régis de Gatimel, propriétaire du château de Ségriès, fait du Tavel mais n'habite pas Tavel. Il est mis en demeure de ne plus en faire. La colère lui prend, il dit puisque c'est comme ça "je vais faire mon Lirac"." Sa persévérance paiera en 1947. Le Comte "apportera sa touche personnelle dans ce grand cru" en créant quatre couleurs et en l'élargissant à quatre communes : Lirac, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Geniès-de-Comolas et Roquemaure. L'aire d'appellation comprend 850 hectares. En 1997, cinquante ans après la fondation du cru de Lirac, naîtra la confrérie des jaugeurs de Lirac. "Ils ont enfoui sous le parvis de l'église de Lirac, cinquante bouteilles de cinquante vignerons différents. On doit sortir ces bouteilles pour les 80 ans du cru de Lirac et pour les 30 ans de la confrérie", informe Christian Stachetti. Rendez-vous en 2027...

5) Les enfants font cours dans la forêt

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Lors de l'inauguration du panneau d'information, à l'entrée de la "forêt pédagogique" des élèves de Lirac. • photo Communes forestières

C'est aussi à Lirac qu'a été créée une "forêt école", une des premières de France en 2021. La commune a étrenné le programme "Dans 1 000 communes, la forêt fait école", lancé par la Fédération nationale des communes forestières. Les écoliers s'occupent et entretiennent une parcelle et transmettent le flambeau à leurs camarades de la rentrée suivante. C'est aussi un moyen de les sensibiliser à la nature. Le projet a aussi permis de nouer un jumelage avec leurs homologues du Saguenay-Lac Saint-Jean au Québec qui portent le même programme. "Depuis un mois, les enfants font cours une matinée ou une après-midi chaque semaine en forêt. On a monté des rondins de bois pour qu'ils s'assoient. C'est à 300 mètres de l'école", situe le maire, Cédric Clemente. La commune de Lirac compte 957 hectares de forêt.

Marie Meunier

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