Publié il y a 3 h - Mise à jour le 22.06.2025 - La rédaction - 10 min  - vu 1286 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 22 juin 2025. Il est 12 heures. C'est l'heure des indiscrétions politiques et économiques de la semaine…

Il est prêt. Vincent Bouget est sur la ligne de départ. Pas encore déclaré, mais c’est tout comme. Depuis plusieurs semaines, il prouve sa capacité de rassemblement au-delà de sa famille politique. Mieux, il a réussi à embarquer avec lui une bonne partie de la gauche, y compris de la société civile qui a soif de changement. La restitution des travaux de rencontres avec la population fut une véritable démonstration. Plusieurs centaines d’habitants ont accepté de se déplacer dans la nouvelle halle des sports de Nîmes pour entendre les remontées du terrain. Un moment historique pour la gauche qui n'avait pas rassemblé autant de monde depuis longtemps pour les municipales à Nîmes. Comme un clin d’œil au maire de Nîmes, c’est au sein de l’une des dernières réalisations du premier édile bâtisseur que le communiste a posé les bases de l’après-Fournier. Dans l’assistance, la jeune garde de la gauche était là. Et les caciques. Un tour de force là aussi, tant les plus anciens ne voient jamais d’un très bon œil les nouveaux acteurs qui veulent les pousser vers la sortie. Maintenant, Vincent Bouget est prêt. Il va rentrer dans le vif du sujet. Le temps de la réflexion est terminé. Il est l’heure de faire des propositions concrètes, crédibles et financées. Dans un contexte financier dégradé, avec des chefs d’entreprises qui tirent la langue. Un Nîmes Olympique à la recherche de financement. L’équation n’est pas si évidente. Nous ne sommes pas en 1995 où l’excuse d’une ville endettée après les grandes heures de Jean Bousquet empêchait tout grand projet. Cette fois, il va falloir être un bon équilibriste. Des promesses, mais pas trop. Faire un peu rêver avec des moyens limités. Et rassurer tous ceux qui doutent de la capacité de l’extrême-gauche à financer des projets sans aucune hausse d’impôt. La nécessité aussi de valider un principe. Le retour au pouvoir des communistes ne sera pas dans la même veine que précédemment. Une politique clientéliste qui avait confisqué le pouvoir pour quelques-uns. Ou toujours les mêmes. Et des embauches gigantesques pour rendre l’appareil à ceux qui ont traîné partout durant la campagne. Cette fois, ce sera différent, assurément. Le monde a changé. Nîmes n’est plus la même ville qu’il y a 30 ans. Et elle ne se relèvera pas de choix politiques tonitruants qui engageront l’avenir. Déjà paupérisée, elle a besoin d’un nouveau souffle. Mais surtout, d’investissements économiques colossaux pour redonner des marges de manœuvre afin que la sphère privée puisse encourager le développement des emplois et les investissements.  

Nîmes Olympique, un soutien à géométrie variable. Après le désengagement sportif de Rani Assaf, l’actionnaire principal, tous les yeux sont désormais tournés vers l’Association. Et sur sa capacité à assurer la pérennité de l’équipe première en N2. Mais seule, rien n’est possible. Alors, avec la collaboration de Franck Proust, le premier adjoint au maire de Nîmes et président de Nîmes Métropole, une collecte publique-privée vient de s'achever. Bonne nouvelle : l'objectif est atteint selon nos informations depuis hier samedi à midi avec 500 000 euros de promesses. Un investissement crucial que l'on doit à trois chefs d'entreprise : Émilien Marcos, Philippe Gas et Stéphanie Sagnard. Ils ont mis au pot. Et ont appelé la terre entière pendant plusieurs jours pour encourager les réseaux économiques à s'engager. Certains acteurs toutefois n'ont pas été à la hauteur des espérances. Des délégataires de la Ville et de l'Agglo sont aux abonnés absents. Du côté de la sphère publique, par contre, c'est l'union sacrée. « Le Département s’engage sur le double du budget habituel, soit au maximum 100 000 euros. La Région, pour le moment, donne au total 35 000 euros. Mais promet la mise à disposition de bus pour les déplacements et de l'investissement structurel pour des travaux à la Bastide », explique un proche du dossier. Que cela plaise ou pas, en période préélectorale, c'est la majorité municipale qui fait pencher la balance et permet que tout soit possible. Elle qui va s'acquitter d'un peu plus de 1,5 million d'euros et devrait prendre en charge la location financière du Stade des Antonins et du domaine de la Bastide, qui appartiennent à Rani Assaf. Ce dernier, loin de Nîmes à présent, a suggéré une idée dans le cadre du nouveau projet. « Présent en visioconférence lors d'une réunion cette semaine dans le bureau de Franck Proust, Rani Assaf a fait savoir qu'il n'était pas opposé à mettre un terme au conflit qui l'oppose à la famille Gazeau pour permettre de faciliter le rachat du club par des prochains investisseurs… »

Task Force. Franck Proust s’engage directement pour le Nîmes Olympique, non sans exigence. « On ne va pas jeter l’argent public par les fenêtres. Notre responsabilité, c'est de s’assurer que l’investissement financier sera bien employé », explique un élu municipal. Ainsi, le président de l’agglomération va monter avec Yannick Liron, le président de l'Association Nîmes Olympique, mardi prochain à Paris pour la convocation de la DNCG, le gendarme financier du football français. L'occasion de donner des gages sur l'engagement et la responsabilité de la Ville. Ensuite, l'homme fort de la droite nîmoise va réunir autour de lui un conseil de sages qui prendra les décisions stratégiques pour la prochaine saison. « Des experts du football et des amoureux du Nîmes Olympique. René Girard pourrait en être. La bonne alchimie pour cette saison de transition. Et dans l’intervalle, Franck Proust va travailler avec des professionnels financiers à la reprise du club par un investisseur fiable et durable. » En pleine campagne municipale, le candidat du maire sortant ne veut pas que le Nîmes Olympique soit un boulet. Mais une réussite afin de faire la démonstration de son efficacité à régler le problème en quelques jours, quand d’autres n’ont rien pu faire depuis des mois…

Laurent Boissier de retour à Nîmes ? L’actuel directeur sportif d’Angers était à Nîmes en cette fin de semaine. Comme un clin d’œil à l’histoire, celui qui a tant fait pour le Nîmes Olympique est venu retrouver sa famille pour quelques jours, au moment même où les Crocos sont en train d’écrire une nouvelle page. « Il a pris le temps de voir le maire. Il soutient la démarche de la ville de reprendre en main le club avec l’association en attendant de trouver un repreneur dans quelques mois », explique un proche de Laurent Boissier. Pas question pour autant de revenir à Nîmes pour Lolo. Du moins, pas tout de suite… « Il est bien à Angers, et son expérience plaide pour lui. Le club angevin s’est maintenu en Ligue 1 malgré un contexte compliqué. » Mais Laurent Boissier a-t-il fait une croix définitive sur le NO ? « Il pourrait revenir si un repreneur fiable fait appel à lui. Il a Nîmes dans le cœur et pourrait faire des sacrifices, y compris financiers, si le projet de reconstruction tient la route… » Il y a de l'or en Boissier.

Silence, ça bosse. Depuis son entrée en campagne, Franck Proust adopte une posture qui en déroute certains. Alors que ces derniers espèrent le voir se prendre les pieds dans le tapis. Sur des sujets polémiques comme l’application de réservation des cantines scolaires, l’aéroport, les Halles de Nîmes ou encore le Nîmes Olympique, il n'en est rien. Le potentiel successeur de Jean-Paul Fournier ne dit rien médiatiquement ni publiquement. Il agit.  « Les autres candidats n’ont rien à proposer. Ils sont dans la critique permanente sans apporter le début d’une solution. En attendant, Franck Proust montre qu’il est déjà dans le costume de maire de Nîmes et dans l’action », explique un fervent supporteur du politicien nîmois. Dernier épisode en date : le lancement d'une vaste campagne de communication à Nîmes, Montpellier, Arles et Avignon de la part de Keolis, le délégataire des transports en commun de la ville, pour encourager le commerce de centre-ville. « Franck Proust s'était engagé auprès des commerçants, il a tenu parole », fait savoir l'un des proches du locataire du Colisée. Après l’été, la campagne municipale va s’accélérer et les premières propositions vont fleurir pour l’avenir de Nîmes. « Ce sera projet contre projet, mais rapidement les Nîmois vont constater que les concurrents ne sont pas à la hauteur de la situation. Il ne suffit pas de se réunir dans une salle pour du vent. Les « Y'a qu'à, faut qu'on », ça ne marche plus… » 

Procida, le généreux. Depuis longtemps, les conseils de quartier à Nîmes sont dotés d’un budget annuel de 100  000  €, une somme destinée prioritairement à améliorer le cadre de vie des habitants. Créés dans un esprit de démocratie participative, le rôle de ces conseils est de permettre aux citoyens de contribuer à l’élaboration et au suivi de projets d’intérêt général, portés par et pour les habitants. Or, lors du conseil de quartier Garrigues ouest, qui s’est tenu le 16 juin dernier sous la présidence de Thierry Procida, une décision qui interroge sur la priorisation des projets et l’équité territoriale a été prise. « À la page 4 du relevé de décisions figure l’adoption de travaux de réfection de chaussée en enrobé, pour un montant de 19 500 € TTC, couvrant environ 390 m² dans la contre-allée du 1 278 Camplanier (lots A, B et C). Cette intervention concerne trois riverains uniquement », explique l’une de nos sources proches de l’ex-premier adjoint. « Ce projet, jamais soumis au vote lors des années précédentes, apparaît comme une nouvelle demande, votée dès sa première présentation. Pendant ce temps, d’autres demandes similaires, plus anciennes, portées par d’autres comités de quartier, restent sans réponse, faute de financement. » Et de conclure : « Il est également utile de souligner que le président du comité de quartier de Camplanier réside précisément dans cette impasse. » Renseignement pris auprès de la Ville, ce comité de quartier n'avait pas présenté de projets depuis longtemps. Lors de la dernière réunion, c'est le président qui a formulé cette demande. Accepté sans sourciller par l'adjoint chargé des Sports. 

Le coup de la panne. On ne sait pas si Thierry Procida est malchanceux. Une chose est sûre, vendredi soir, à la sortie de la cérémonie de remise de la Légion d'honneur de Mounir Benslima, l’adjoint aux Sports a dû se poser la question. Au moment de retrouver son véhicule, il a constaté que son pneu était crevé. « Une tuile ! Surtout qu'il ne sait pas changer un pneu de voiture », explique un de ses amis présents avec lui vendredi soir. Selon nos informations, c’est Bernard Baumelou, directeur de cabinet de Franck Proust, qui a été appelé à la rescousse. Il a donc rendu un sacré service à Thierry Procida… Qui a pu repartir avec une galette, avant de se rendre dans un garage samedi matin pour changer sa roue. Il en a profité pour jouer au loto après une halte chez un marchand de journaux. S'il gagne, c'est à Garrigues ouest qu'on va sabrer le champagne !

Ces soirées-là. Beaucoup de monde vendredi soir au CHU de Nîmes à l’occasion de la remise de la Légion d'honneur de Mounir Benslima, célèbre médecin-légiste nîmois. Une décoration par l’ancien préfet Didier Lauga devant une assistance très fournie. Le monde de la justice, de la police, mais aussi un parterre d’acteurs politiques. De Pierre Jaumain, premier fédéral du Parti socialiste à Yvan Lachaud, le référent Horizons dans le Gard ou encore Franck Proust, premier adjoint et président de Nîmes métropole. Après la cérémonie, au moment du cocktail, les échanges ont été nombreux. Et savoureux. L’ancien patron du Colisée et l’actuel se sont salués, avant de repartir aussi sec vers une meilleure compagnie. Non sans régulièrement jeter un œil pour savoir avec qui l'autre parle. Une entrevue a forcément retenu l’attention de Franck Proust : celle de Jérémy Rosier avec Yvan Lachaud. Le premier, son ex-collaborateur, est aujourd’hui le responsable de la campagne de Julien Plantier. Le second espère quant à lui que le président de Nîmes Avenir va accepter de prendre l’étiquette d’Édouard Philippe. Il paraîtrait que la discussion n’a pas été si favorable… « Jérémy Rosier veut un accord avec Franck Proust, c’est sa priorité. Il en a profité pour rappeler à Yvan Lachaud que la droite a toujours gagné depuis 2001 et jusqu’en 2020 par un accord du centre avec la droite. » En cas de défaite de la droite nîmoise, elle pourra au moins compter sur un bon médecin légiste. 

Face à Rouverand. Mercredi soir dernier, Objectif Gard a une fois de plus créé l’évènement à l’occasion des municipales à Nîmes en organisant une émission TV à la Maison Arthur près de la Maison Carrée. Valérie Rouverand, présidente de Renaissances dans le Gard, candidate aux municipales, a été interpellée par une quinzaine de Nîmois sur différentes thématiques. Depuis, les commentaires vont bon train. Dans son camp, beaucoup ont loué sa capacité à garder le rythme malgré l’exercice périlleux. Quelques propositions ont émergé aussi. Même si, pour le moment, rien n’est encore concret. Chez ses adversaires, cependant, la sentence est tombée et elle fait mal. « Elle a été nulle. Incapable de répondre aux questions. On ne s’improvise pas maire comme cela… » Dans la famille Ensemble, que ce soit au Modem ou chez Horizons, on est tout autant critique. « Elle ne peut pas être la tête de liste du grand centre. Il faut trouver un plan B, sinon on va finir à moins de 10 %... » Mais qui serait en mesure de faire mieux ? « C’est compliqué, à part Yvan Lachaud, il n’y a personne du calibre de Franck Proust… Pour le moment, il n’est pas encore à fond dans sa campagne. Quand on va rentrer dans le vif du sujet, tout le monde va se rendre compte du niveau des candidats et on risque de souffrir… » 

La (petite) revanche de Monique. Fidèle au maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, Monique Boissière n’avait pas été nommée adjointe au cours de cette mandature 2020-2026. Le dernier remaniement, après le départ de l’équipe Nîmes Avenir de Julien Plantier, aurait pu lui faire espérer renouer la fonction d’adjoint. Mais rien… Entre-temps, Monique Boissière est devenue référente de Bruno Retailleau dans le Gard, élu président du parti Les Républicains. Son heure semble venue. Monique Boissière devrait récupérer une vice-présidence au Sitom, le syndicat de gestion des déchets, ainsi qu’une vice-présidente au Scot sud Gard, chargé de participer à l’organisation de l’aménagement du territoire. Deux postes occupés par Julien Plantier. Ces deux comités syndicaux auront lieu ce mardi. Un coup double pour l’édile. 

Amabilités. Ce n’est pas l’amour fou entre le président de l’Agglomération du Gard rhodanien, Jean-Christian Rey, macroniste de la première heure, et la députée de la 3ᵉ circonscription Pascale Bordes, membre du Rassemblement national. L’inauguration des travaux des anciennes écoles de Saint-Geniès-de-Comolas vendredi l’a une nouvelle fois confirmé. Dans son discours, le président se lancera dans une tirade contre ceux « qui écrivent n’importe quoi sur les réseaux sociaux. » Une pique destinée à la députée, membre d’un groupe Facebook sur lequel pullulaient des propos racistes et homophobes, tels que révélés par nos confrères des Jours. Quelques minutes après, la députée saluera la fraîcheur de la salle rénovée, comme un retour de manivelle à l'envoyeur : « Ça fait plaisir d’avoir une climatisation qui fonctionne, ce n’est pas toujours le cas dans certains bâtiments de l’agglomération qui auraient besoin d’une telle rénovation. » 

Bastide Médicale UTS Nîmes, saison 2. Un tournoi de tennis avec des stars XXL dans le monument historique nîmois, vieux de près de 2 000 ans. Ce rêve est devenu réalité il y a quelques semaines avec Bastide Médicale UTS Nîmes. Dans les arènes, plus de 12 000 personnes dans l’amphithéâtre chaque jour. Une exposition nationale et internationale pour Nîmes et des retombées économiques importantes. Avec ces excellents indicateurs, comment penser qu’une seconde édition ne pourrait pas avoir lieu ? Vendredi dernier, au restaurant étoilé Skab à Nîmes, Jean-Paul Fournier et Vincent Bastide ont donc pris le temps de déjeuner ensemble pour évoquer le tournoi 2026. Les deux hommes sont tombés d’accord, selon nos informations. Il y aura en conséquence bien le match retour en 2026 ! Quelques jours à peine après le second tour des municipales à Nîmes. Qui sera aux premières loges ? Qui sera sur la photo ? Qui remettra les médailles ? Les prochains mois devraient nous en apprendre davantage…

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