Les maires, le gros malaise. À l’occasion du 104e congrès des maires qui s’est déroulé à Paris la semaine dernière, l’Ifop - en partenariat avec Hellio et Acteurs Publics - a réalisé une étude pour mesurer leur état d’esprit. Et franchement, le moral n’est pas bon : plus de la moitié, 55%, ne souhaitent pas se représenter à la fin de leur mandat.
Leur part remonte à 56% dans les milieux ruraux et 62% pour les communes, dont 10% du budget est consacré à l’énergie. « C’est beaucoup, surtout en zone rurale », s’étonne à moitié le président de l’Association des maires du Gard, Philippe Ribot. Et d’alerter les pouvoirs publics : « Il faut prendre soin des zones rurales sinon elles deviendront les prochains quartier "politique de la ville". Des zones prioritaires où sévit la pauvreté. »
Apprécié des administrés, le maire est "à portée de claque". Ces dernières années, « la population est devenue plus exigeante et nous faisons face à de nombreuses récriminations », poursuit Philippe Ribot, maire de Saint-Privat-des-Vieux depuis 2008. D’autant que « les conditions d’exercice ont évolué : c’est plus complexe et chronophage ». Cette année, un autre coup de massue s’est abattu sur les collectivités : la hausse du coût de l’énergie.
Aujourd’hui, 12% des maires sondés envisagent de ne pas payer le surcoût à régler à leur fournisseur d'énergie, en particulier les maires des communes dont la part dans leur budget dépasse les 20%. Pour amortir cette inflation, les annonces du Gouvernement ne semblent pas rassurer les édiles. 63% des maires affirment être mécontents de l’action gouvernementale.
Ils sont également 67% à juger l’extension du bouclier tarifaire aux collectivités en 2023 insuffisante et 73% à dire que les financements d’aides à la transition énergétique sont faibles. « À savoir que l’extension du bouclier énergétique est une demande de l’Association des maires de France ainsi que le retour à l’indexation de la DGF (dotation globale de fonctionnement) », souligne Philippe Ribot. L'avenir dira donc si ces difficultés ont eu raison de certaines vocations.