Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.03.2023 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 2060 fois

FAIT DU SOIR Nîmes métropole : le baroud d’honneur de Franck Proust ?

Ce lundi en conseil communautaire à Nîmes métropole

Ce lundi en conseil communautaire à Nîmes métropole

- (Photo : Coralie Mollaret)

Dans un discours aux allures d’au revoir, le président de Nîmes métropole Franck Proust a dressé, hier soir lors du vote du budget 2023, le bilan de son action. Le 5 avril, la Cour de cassation décidera du sort de sa carrière politique.

« Insiste bien sur le budget voté à 89 %. Il faut insister sur les 89 % ! », répète un collaborateur de Franck Proust au service communication de l'Agglo. Hier soir, les élus communautaires ont voté le budget 2023. Ces moments sont toujours solennels pour une collectivité, illustrant les choix politiques concrets d’une majorité. Mais à Nîmes métropole, l’exercice a une saveur particulière... Condamné à 5 ans d’inéligibilité dans l’affaire de la Senim, l’avenir politique de Franck Proust est suspendu au verdict, le 5 avril, de la Cour de cassation. 

Franck Proust : « Je voulais vous remercier de votre confiance »

Hier soir, c’est sous les applaudissements de ses partisans que l’élu Nîmois de 59 ans a défendu son budget 2023. À l’étonnement de certains, son discours a parfois pris des tournures d’au revoir : « Je voulais vous remercier pour m’avoir fait confiance durant ces trois années d’efforts », remercie-t-il avant de revenir sur la genèse de son action publique à la tête de l’intercommunalité. Un bilan sous le signe de la « révolution budgétaire et politique ».

Cette année, Nîmes métropole prévoit de dépenser 202 M€ et d’investir 143 M€. Face à la crise inflationniste, l’Agglo a fait des économies en supprimant 13 nouveaux postes pour passer à 472 agents contre 550 en 2020. Au-delà des économies, Franck Proust a réformé la CFE (Cotisation foncière des entreprises) payée par les entreprises et a augmenté leur versement transport. À terme, le prix du ticket de bus devrait aussi augmenter pour financer le service, toujours déficitaire à environ 13 M€.

Bien sûr, tous les élus ne sont pas en accord avec cette politique. L’élue du Rassemblement national, Laurence Gardet, critique : « Vous n’avez pas fait assez d’économies et vous matraquez les habitants d’impôts. » Ce à quoi l’exécutif répondra : « Nous n’avons pas augmenté les impôts et l'Agglo n’a même pas de taxe foncière ! » Concernant l’épargne brute, celle-ci « se maintient à un bon niveau » soit 47 M€. La dette est « maîtrisée » à 493 M€ avec un ratio de désendettement établi à 10,4 années.

Une révoluton politique 

Côté investissement, Franck Proust parle « d’un record » : « Le budget 2023 ouvre en grand les fenêtres de Nîmes métropole sur le monde de demain ». Évoquant son bilan avec la mise en service de la T2, la refonte du réseau d’autobus, la mise en exploitation de la nouvelle station de méthanisation…, Franck Proust interroge : « Quelles autres collectivités alentours peuvent se targuer d’un tel foisonnement de projets ? » Et d’énumérer les nouveaux projets : la navette tant attendue en Leins Gardonnenque, les importants travaux d’assainissement avec la mise en service du réservoir de Saint-Géniès-de-Malgoirès ou encore la poursuite du développement de l’aéroport.

Dans un discours, cette fois, aux allures de politique générale, l’opposant communiste Vincent Bouget critique : « Malgré les grands coups de ciseau dans le fonctionnement, la situation est difficile. Notre Agglo est la deuxième la plus endettée de France. On aurait pu espérer que notre territoire soit bien équipé… Mais non ! Au final, nous manquons de foncier économique, il n’y a pas de résultat tangible sur le nombre de passagers de notre réseau de transports et les clubs sportifs sont en difficultés. » En clair : deux élus dont les choix politiques sont irréconciliables.

En revanche, ce que Vincent Bouget ne pourra pas critiquer, c’est la « révolution politique » de Franck Proust : « Pendant trois ans, chaque groupe politique a pu s’exprimer. Cela s’est fait dans la sérénité et l’écoute réciproque. Nous avons pu avancer ensemble dans cette atmosphère de respect des points de vue. » Élu dans l’équipe de Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes n’a pas toujours compris cette politique. Politique qui a fonctionné. Au moins à 89 %.

Coralie Mollaret

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