Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 28.09.2021 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 653 fois

INTERVIEW CROISÉE Touchés par les inondations, les maires de Clarensac et Caveirac racontent

Les maires de Clarensac et de Caveirac (Photo : Coralie Mollaret)

Le 14 septembre, le Gard - et plus particulièrement la Vaunage - a été frappé par des pluies torrentielles. Élus il y a un an, Patrick Gervais, maire de Clarensac, et Jean-Luc Chailan, maire de Caveirac, tirent déjà les leçons de ce sinistre. 

Objectif Gard : Le 14 septembre, le Gard a connu un violent épisode méditerranéen. Vous avez été élus maires en 2020. Comment avez-vous vécu cet épisode ? 

Patrick Gervais : C’était assez exceptionnel ! Cet évènement climatique nous a marqués par son irrégularité en fonction des communes. Je pense particulièrement à Saint-Dionisy ou à Bernis où les dégâts ont été importants. Chez nous, ce qui a été difficile, ce sont les coupures de téléphone et d’Internet. Après, avec Jean-Luc, nous sommes d’anciens gendarmes, nous savons garder notre sang-froid et gérer des situations stressantes. 

Jean-Luc Chailan : C’est vrai… Ce qui était le plus impressionnant, c’est l’eau tourbillonnante. C’est comme si la tempête passait au Karcher les tuiles des maisons… Les dégâts ont été moindres que dans d’autres communes. L’eau s’est infiltrée partout et a parfois détruit des bâtiments qui étaient déjà bien fragilisés. 

Justement, quels ont été les dégâts ? 

Jean-Luc Chailan : À Caveirac, le plafond de la cantine s’est effondré. Des poches d’eau se sont formées entre le mur et la peinture. Tous les tableaux électriques ont disjoncté. Dans notre maternelle, le système électrique a été fortement touché ainsi que l’alarme incendie. 

Patrick Gervais : Derrière la mairie, l’ancien four à pain communal s’est effondré. Ce n’est pas forcément à cause de la pluie, c’était un bâtiment qui avait fait l’objet d’une expertise pour péril imminent il y a trois ans. L’eau est venue montrer la moindre petite faiblesse de ce qui pouvait subsister. Nous aussi, nos écoles ont connu d’importantes infiltrations d’eau par les baies vitrées.

Objectif Gard : Comment pansez-vous les plaies de cet épisode ? 

Patrick Gervais : Nous sommes dans l’attente de la prise du décret par le Gouvernement. On a fait une demande de catastrophe naturelle auprès de la préfecture pour que les gens puissent bénéficier des aides. On attend. 

« Je n’ai pas eu d’électricité ni de téléphone »

Objectif Gard : Qu’est-ce que cette expérience vous a apprise ? 

Gervais : On est énormément dépendant des réseaux téléphoniques et informatiques. Lors d’un événement climatique comme ça, Nîmes Métropole isole les réseaux de manière à ce qu'il n’y ait pas de dégâts. Sauf que de 9h30 à 13h30, je n’ai pas eu d’électricité ni de téléphone. C’est ma dentiste qui est venue en voiture me transporter pour aller dans les écoles. En retour d’expérience, on veut absolument créer un réseau de communication interne par radio. 

Jean-Luc Chailan : Cet épisode nous a demandés d’être présent sur le terrain. Entre guillemets, on a eu la chance que la tempête se déroule en journée avec tous les agents sur le terrain qui ont fait un travail formidable. Pour moi, les tuyaux d’évacuation de 10 cm, c’est fini ! Ça ne peut pas absorber toute la quantité d’eau. Avec l’urbanisation à outrance, nos sorties d’eau ne sont plus calibrées. Il faut en tenir compte. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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