Objectif Gard : L'avenue Jean-Jaurès est actuellement en voie d'achèvement, pouvez-vous rappeler quel était l'objectif de ces travaux et ce qui a été fait ?

Sylvie Arnal : L'avenue, c'est la tranche 3 des travaux qui ont débuté par le parvis et le pourtour de la mairie, puis la tranche 2 qui va du cimetière au monument aux morts. L'objectif de cette tranche 3 était de sécuriser les entrées et sorties de la cité scolaire. Évidemment, les réseaux d'eau et d'assainissement ont été refaits, ainsi que l'éclairage public. On a aussi augmenté la sécurité en rendant l'accessibilité aux piétons facilitée. Les véhicules continueront d'emprunter l'avenue, mais un système de ralentissement a été installé face au parvis. Ce sera achevé fin mai, le goudronnage est prévu pour le 24. 

Et ensuite, qu'est-ce qui va encore changer dans le quartier ?

Les travaux du pôle enseignement supérieur débuteront en septembre, dans ce qui est actuellement le centre de loisirs, plus un bâtiment en long à côté qui appartient au Département. À l'intérieur, on retrouvera le campus connecté, l'IFSI (institut de formation en soins infirmiers), et l'IFAS (institut de formation des aides-soignants), ainsi qu'une licence professionnelle en environnement. Puis, la rénovation continuera avec la gendarmerie mais ce sera après le pôle d'enseignement supérieur. 

"La volonté, c'est une ouverture du pôle d'enseignement supérieur en septembre 2024"

Lancé en 2019, le campus connecté est régulièrement cité comme une réussite par le Pays viganais ou la préfecture. On imagine que le fait de l'installer dans de nouveaux locaux valide ces avis... 

Le campus fonctionne très bien. Il compte une vingtaine d'étudiants, encadrés par deux tuteurs qui sont des perles. Quand la Région parle de campus connecté, elle cite Le Vigan en exemple. Mais surtout, c'est la même chose au ministère de l'Enseignement supérieur, qui l'a également cité. L'université de Nîmes est partenaire et les étudiants bénéficient des mêmes droits que ceux de Nîmes quand ils y vont, d'accès à la bibliothèque comme aux différents services. 

Quand ouvrira le nouveau pôle d'enseignement supérieur ?

La volonté, c'est une ouverture en septembre 2024. Un architecte local a remporté le marché. On a voulu un projet simple, sobre, et respectueux de l'environnement. 

À côté, le parc des Châtaigniers doit aussi être amélioré...

Le parc est classé depuis 1925. On a transmis un plan d'aménagement aux ABF (1). Il ne reste qu'une vingtaine de châtaigniers, en fait, les autres ont péri à cause des maladies. On n'est donc pas contraint sur le type d'essence à planter, on travaille avec un paysagiste-concepteur sur le sujet.

"Depuis 2008 on travaille sur l'aménagement et la réhabilitation du centre ancien"

Il faut, à votre avis, donner un coup de jeune au Vigan ?

En fait, depuis 2008 on travaille sur l'aménagement et la réhabilitation du centre ancien grâce aux contrats bourg-centre de la Région, aux contrats avec le Département et maintenant avec Petite ville de demain. Ce sont des choix politiques. Certains font d'autres choix mais les travaux étaient nécessaires... 

Avoir signé la convention Petite ville de demain avec l'État et différents acteurs, comme la Banque des territoires, vous en attendez quoi ?

Avant tout, la réhabilitation du centre ancien en matière d'habitat. Le programme va nous permettre d'avoir des leviers pour inciter les propriétaires privés à réhabiliter leur habitat insalubre et indécent. On entre dans les programmes de zéro artificialisation nette (2), il faut donc se pencher sur les habitats de centre-ville. Afin qu'on puisse proposer, aux nouveaux arrivants, un bien décent, qui corresponde aux normes environnementales actuelles. 

Vous pensez réussir à inciter les propriétaires, souvent les familles héritantes qui ne s'entendent pas forcément et sont en indivision ?

On a ciblé des quartiers et des ilôts. Un chargé de mission va accompagner les propriétaires, afin que ça fasse boule de neige. Malgré les aides, il y aura toujours un reste à charge et il y a aussi des propriétaires pauvres. Mais il existe des aides complémentaires qui peuvent réduire ce reste à charge. 

Il arrive, désormais, que de nouveaux ou potentiels arrivants viennent frapper à la mairie du Vigan pour avoir connaissance de logements vides ?

Oui, notamment parce que l'offre n'est pas toujours adaptée aux familles. Actuellement, il y a même une forte demande : depuis récemment, on voit arriver des investisseurs privés qui réhabilitent des bâtiments. On leur en a vendu trois, dont l'ancienne gendarmerie, et tous seront transformés en appartements. Ça prouve bien qu'il y a une demande. Et c'est vrai que, depuis le Covid, on voit arriver des urbains. 

Pour cet été, ne craignez-vous pas que la sécheresse incite certains touristes à annuler leur venue ?

Nous sommes déjà en vigilance renforcée... Tout ce qui est tourisme de rivière, il va falloir que les prestataires s'adaptent... Sur l'Aigoual, les chemins forestiers seront sûrement fermés... Mais je n'entends pas de baisse de réservation pour l'instant, même si les gens devront s'adapter. En ville, les fontaines sont fermées, on n'arrose plus le parc des Châtaigniers. Il n'est plus possible de planter. Mais heureusement, la saison culturelle s'annonce riche, on peut en êre fier. 

(1) Architectes des bâtiments de France. Le plan prévoit notamment la suppression de la rue qui coupe le parc en deux. 

(2) La zéro artificialisation nette, ou ZAN, est contenue dans la loi Climat et résilience, issue de la convention citoyenne sur le climat. Dans les grandes lignes, elle contraint les communes à dépenser en surface, et pour les dix prochaines années, la moitié de la surface utilisée les dix années précédentes. ceci visant à réhabiliter les logements en ville. La loi dsevrait néanmoins être assouplie pour les petites communes rurales, leur réservant un hectare, a minima, pour s'étendre.