Le président de Nîmes Métropole et candidat aux Municipales a pris la plume pour s’adresser directement aux administrés. À 62 ans, dont 36 passés en politique, Franck Proust cherche, à travers cette démarche, à créer un lien personnel avec les électeurs. Rédigée le 15 octobre et tirée à environ 80 000 exemplaires, sa missive est actuellement distribuée quartier par quartier. En en-tête, candidat LR a choisi la formule « La ville devant soi », un clin d’œil à l’œuvre de Romain Gary, La vie devant soi, symbole d’amour et d’espoir intemporels.
Rappelant l’arrivée des élections les 15 et 22 mars, ce « Nîmois parmi les Nîmois » met en avant son pedigree. Il évoque d’abord « ses valeurs de loyauté et de travail » notamment derrière Jean-Paul Fournier, maire LR depuis 2002. Le responsable politique a souvent fait les frais de l’union de la droite et du centre, cédant sa place aux élections législatives et communautaires à son rival politique, Yvan Lachaud. Chef d’entreprise - plus précisément assureur - « ancré dans les réalités de notre territoire », l’élu avance son œuvre en tant que président de Nîmes Métropole pour convaincre les électeurs de sa capacité de gestion.
Les « réussites » de Franck Proust
« J’ai redressé en quelques mois les finances de l’agglomération et stoppé net l’endettement », écrit-il. Ses faits d’armes, selon lui, ne s’arrêtent pas là. Sur les transports, le candidat défend « le renouvellement de tous les bus 100 % énergie verte » et la création « d’un réseau de vélos en libre-service ». L’aéroport est également, pour lui, une réussite : « J’ai doublé le nombre de destinations des lignes commerciales de notre aéroport (…) et conforté des centaines d’emplois de la plateforme aéroportuaire et dans les grandes zones d’activités. » Pas un mot, toutefois, sur le fiasco de l’Odyssée et l’annulation de ses sept nouvelles lignes promises…
Côté pouvoir d’achat, Franck Proust évoque la baisse de la taxe sur les ordures ménagères, engendrée par une réorganisation de la collecte, mais aussi une bonne gestion du Sitom (syndicat intercommunal en charge du traitement et de la valorisation des déchets). Côté sécurité, même si ce n’est pas une compétence de l’Agglo, il rappelle : « J’ai obtenu du ministère de l’Intérieur la police des transports, qui garantit la tranquillité des Nîmois dans leurs déplacements quotidiens. » Pas un mot, étrangement, sur les nouveaux cadereaux du troisième plan de lutte contre les inondations, un sujet particulièrement sensible à Nîmes, encore marquée par le drame de 1988.
Une « équipe nouvelle, compétente et déterminée »
Revenant au scrutin de 2026, Franck Proust se présente comme un pôle de « stabilité, d’écoute et d’autorité ». Évitant de se présenter en héritier naturel de Jean-Paul Fournier, trop royaliste dans cette ville de « passions et parfois d’excès », le candidat rappelle : « Notre maire m’a demandé en mars d’assurer les fonctions de premier adjoint. » Et d’avancer, à cette occasion : « La fonction de maire et celle de président d’Agglo doivent être confondues pour gagner en efficacité et faire fondre les charges. »
Une citation loin d'être anodine... Ce cumul est un enjeu de campagne avec Julien Plantier, candidat Nîmes avenir et ex-premier adjoint évincé de la majorité municipale, qui demande, lui, un partage du pouvoir avec Franck Proust. Aujourd'hui, la droite sortante est divisée. Sans compter la candidature de la centriste et élue d'opposition Valérie Rouverand mais aussi, l'action du délégué Horizons, Yvan Lachaud, désireux d'influer sur le scrutin. Mais ça, bien sûr, le candidat LR n’en a pas parlé non plus.
Enfin, concluant par une ouverture, Franck Proust annonce le nom de son équipe : « Tout Nîmes ». Une « équipe nouvelle, compétente et déterminée » qui sera, comme le projet, présentée « dans les semaines à venir ».
