« Oh M.Lachaud, en termes de communication fantôme, on peut parler d’Orchestra ! » Le président de Nîmes Métropole, Franck Proust, le savait bien : ce soir, le conseil communautaire n’étant pas très dense, l’opposition a profité du traditionnel « discours d’actualité » pour revenir sur le fiasco Odyssey. Un mois avant le lancement de la ligne vers Ajaccio, la compagnie a annulé ce projet… après avoir déjà annulé les six autres. Le républicain, qui avait préparé son discours, préfère voir le verre à moitié plein : « Je considère que, même si c’est un échec, il ne faut jamais regretter et toujours rester dans la dynamique. Des combats, seuls les lâches s’en écartent… » Et de rappeler la hausse du nombre de passagers : « Nous avons battu notre record de 1997. » 

Une campagne de communication à 64 000€ 

L’opposition, évidemment, n’est pas de cet avis. Vincent Bouget, élu PCF et leader du groupe La Gauche Unie, ouvre les hostilités : « Vous nous interpellez de façon assez grossière. C’était absolument gratuit, et ça ne faisait pas un trait d’esprit. La vraie question, c’est le coût engagé par Nîmes Métropole pour la communication autour de ces lignes. J’appelle à un peu de retenue dans les propos, et à de la prudence. » Franck Proust précisera que cette campagne de communication a coûté 64 000 €. C’est ensuite la candidate Renaissance et élue d’opposition, Valérie Rouverand, qui attaque à son tour. Elle assène lentement : « Quelle part de responsabilité assumez-vous ? » Puis enchaîne en ciblant Edeis, gestionnaire de l’aéroport : « Ils ont trusté pas mal de DSP (les contrats pour la gestion des monuments romains, NDLR) mais ils ne respectent pas les engagements pris. Les prestations n’étaient pas à la hauteur du plan de vol initial. »

« Je ne regrette rien », rétorque Franck Proust, « Votre attitude est normale, vous êtes en campagne. » Rire dans les rangs de la gauche : « Ah, pas vous ? », lance l’élue PCF, Sylvette Fayet. À Yvan Lachaud, ex-allié et candidat aux municipales de 2020, en train de trifouiller son téléphone, il lance : « Oh, M.Lachaud, en termes de communication fantôme, on peut parler d’Orchestra ! » Comme si l’élément de langage avait été travaillé, il répète : « J’ai exprimé un peu de tristesse, un peu de colère. » Et de conclure, encore à l’adresse de Lachaud : « Comme il dit, il faut savoir raison garder. »