Publié il y a 1 an - Mise à jour le 11.12.2022 - Corentin Migoule - 2 min  - vu 1235 fois

ALÈS Pour ne pas que "la retraite soit l'antichambre de la mort", la CGT manifestera ce jeudi

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L'Union locale de la CGT d'Alès appelle à manifester ce jeudi 15 décembre. (photo Corentin Migoule)

L'Union locale de la CGT d'Alès appelle à manifester ce jeudi 15 décembre (17h30) devant la sous-préfecture sous fond de report imminent de l'âge de départ à la retraite à 65 ans. 

Il a le sentiment que les réactions nationales, y compris de son organisation, ne sont "pas à la hauteur des attaques du Gouvernement". Avec ses camarades de l'Union locale de la CGT alésienne, Alain Martin a donc organisé sa propre manifestation. La figure locale des luttes revendicatives alésiennes battra le pavé ce jeudi 15 décembre, dès la tombée de la nuit (17h30), au départ de la sous-préfecture d'Alès.

Une manifestation programmée un jour de potentielles "grandes annonces" de la Première ministre relatives à la réforme des retraites. "Élizabeth Borne semble vouloir accélérer le processus", constate Alain Martin, qui a peu goûté à la teneur des récents échanges entre le Gouvernement et les syndicats survenus en milieu de semaine. 

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L'Union locale de la CGT d'Alès appelle à manifester ce jeudi 15 décembre. (photo Corentin Migoule)

"Ce ne sont pas des négociations. Le Gouvernement fait semblant de faire des consultations sans prendre en compte ceux que les autres en face ont à dire", déplore le cégétiste alésien. Son représentant national, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez ne disait guère autre chose à sa sortie d'entretien, décrivant "l'obstination" de la Première ministre en ce qui a trait au report de l'âge de départ à la retraite à 65 ans.

Si d'aucuns pensent que la messe est dite, il n'en est rien pour Alain Martin et son sempiternel refrain chipé à Ambroise Croizat selon lequel "la retraite ne doit pas être l'antichambre de la mort", à l'heure où "l'espérance de vie en bonne santé se situe autour de 62 ans"

En manifestant ce jeudi, le syndicaliste alésien tient avant tout à démonter l'argument du Gouvernement selon lequel il n'y aurait "pas d'autres options que de travailler plus longtemps". Alain Martin s'appuie notamment sur le dernier rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) qui indique que le système de retraite devrait enregistrer un excédent en 2022 près de trois fois supérieur à celui de l'an dernier (+900 M€).

"Des régressions sociales dramatiques"

"À l'avenir, s'il y a des déficits, ça sera à cause de l'exonération des cotisations. Si on se réapproprie les milliards qui sont détournés chaque année en dividendes, notre système par répartition sera viable", insiste l'UL CGT, qui revendique un départ à la retraite à 60 ans et à taux plein, ainsi qu'un départ à 55 ans pour les métiers "pénibles" avec une prise en compte de la pénibilité "psychique".

Lucide, Alain Martin sait qu'une manifestation le jeudi 15 décembre, à dix jours de Noël, n'est pas chose aisée. "On sait qu'on ne sera pas 5 000, mais on espère que ça va déclencher quelque chose", expose celui qui se souvient du mouvement des Gilets jaunes, "parti de presque rien". Et le syndicaliste de conclure : "Si la rue ne réagit pas, on va continuer à s'enfoncer dans des régressions sociales dramatiques. Tout le monde ne sera pas à la fête pour les fêtes de fin d'année. On a le choix entre remplir le frigo, remplir la chaudière ou remplir le réservoir d'essence."

Corentin Migoule

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