PONT-SAINT-ESPRIT L'Institut médico-éducatif La Barandonne fête ses 50 ans
En septembre 1973, l'Institut médico-éducatif (IME) La Barandonne ouvrait ses portes à Pont-Saint-Esprit. Pas moins de 814 enfants ont été accueillis dans l'établissement en 50 ans d'existence.
"Ici, j'ai appris à lire, à écrire, à avancer dans la vie et à faire du vélo... En me cassant un peu la binette (rires). Je suis content d'être à La Barandonne", déclare au micro un des 55 jeunes actuellement pris en charge par l'IME (Institut médico-éducatif) spiripontain. Cet établissement accompagne des enfants et des adolescents présentant une déficience intellectuelle légère. "Il y a un triple travail ici : éducatif, pédagogique et thérapeutique. Le but, c'est que ces jeunes acquièrent une maturité suffisante pour travailler, pour être autonomes plus tard. Et ainsi avoir une vie sociale comme vous et moi", explique le Dr Christian Guibert, médecin-psychiatre à l'IME La Barandonne.
Cette année, la structure fête ses 50 ans et une grande fête a été organisée ce jeudi 26 octobre pour célébrer cet anniversaire. "C'est un moment de réjouissances, mais aussi de réflexion sur le chemin parcouru par cette institution au service des enfants en difficulté d'apprentissage", indique Incarnation Challegard, présidente de l'ADPEP 30, association qui gère l'IME La Barandonne.
"Un phare d'espoir pour tant de familles"
L'établissement a été établi sur les terres qui appartenaient à la famille de notables spiripontains Bonnefoy Sibour, qui les ont vendues au conseil général (actuel conseil départemental), toujours propriétaire aujourd'hui (*). Une convention fut alors signée avec la Direction de l'action sanitaire et sociale le 21 juin 1973 autorisant l'ouverture de l'établissement en septembre de la même année. "À l'époque, on ne parlait pas encore de "société inclusive" mais dès l'origine, il y avait ces notions de solidarité, de soin, de partage et d'apprentissage réciproque", souligne la maire de Pont-Saint-Esprit, Claire Lapeyronie.
Les enfants profitent encore aujourd'hui d'un magnifique cadre avec des bâtiments fonctionnels et un parc de 3 hectares, arboré de cèdres. Au départ, l'IME La Barandonne était destiné à recevoir 120 enfants de sexe masculin uniquement. Il n'est devenu mixte qu'en 1995. Il compte aussi un internat où dorment 37 élèves, désormais dans des chambres individuelles, ainsi que 20 places de SESSAD (Service d'éducation spéciale et de soins à domicile). "Depuis son ouverture, l'IME a évolé, s'est adapté. Il a été un phare d'espoir pour tant de familles. C'est un lieu où l'inclusion, le respect et la dignité sont au coeur de chaque action", poursuit Incarnation Challegard.
Être prêts pour la vie adulte
Depuis 50 ans, ce sont 814 enfants qui sont passés par l'IME La Barandonne. Tous encadrés par une équipe dévouée, qui partage leur quotidien, qui les accompagne, qui les fait progresser. C'est un travail de fourmi parfois mais qui vaut la peine. "Il y a des enfants qui arrivent à 10 ans, qui repartent à 20 ans. On crée forcément des liens. On en revoit certains après. J'en connais un qui est devenu papa et travaille dans le BTP", relate avec attachement un des éducateurs spécialisés.
L'IME La Barandonne accueille les jeunes de 10 ans jusqu'à l'âge de 20 ans environ, qui habitent à 80 km à la ronde dans le Gard, le Vaucluse, l'Ardèche et la Drôme. Une fois adultes, ils sont orientés vers un ESAT (Établissement qui emploie des personnes handicapées) ou vers le milieu ordinaire quand c'est possible. Ceux qui ne sont pas aptes à travailler vont plutôt aller dans des foyers occupationnels. À l'IME La Barandonne, ils apprennent donc tous les rudiments de la vie adulte, afin d'être le plus autonome possible le jour venu, malgré le handicap.
Une deuxième maison
Une transition que va bientôt connaître Bastien, atteint d'une maladie neurologique qui entraîne des difficultés motrices, d'équilibre et de l'épilepsie. Il a maintenant 23 ans et s'apprête à quitter l'IME spiripontain pour une structure adultes. Il a passé neuf ans dans cet établissement qu'il considère un peu comme sa deuxième maison.
Sa maman, Laurence, raconte : "Il est arrivé ici après une scolarité en collège. Au niveau des échanges, ça lui a fait beaucoup de bien. Il a trouvé des professionnels à l'écoute de ses difficultés, des copains avec qui parler. Au collège, le niveau avec ses camarades n'était pas le même et ses difficultés le freinaient dans ses activités." Elle ajoute : "Quand Bastien est arrivé ici, il était très stressé et partait en courant. Il allumait les alarmes en s'enfuyant. Maintenant, il resterait bien ainsi."
Beaucoup d'enfants l'ont dit, ils ont trouvé à La Barandonne "la meilleure des écoles". Et cette école de la vie ne pourrait pas exister sans la dotation globale versée par l'ARS (Agence régionale de santé). Ni sans les 46 salariés. Bien sûr, l'équipe de direction de la structure spiripontaine a d'autres projets, notamment celui de créer des ponts entre l'IME et le SESSAD. L'établissement continue de s'ouvrir sur l'extérieur en donnant accès à ses espaces aux associations, mais aussi en permettant à des jeunes de poursuivre une partie de leur parcours en lycée. Afin que l'inclusion ne soit pas en sens unique mais "en aller-retour", se réjouit le directeur, Pascal Chaume.
(*) Le conseil départemental est propriétaire des lieux mais loue le site à l'ADPEP 30 depuis le début de l'IME. Et ce grâce à un bail emphytéotique de 70 ans.
Et aussi...
Pascal Chaume, actuel directeur de l'IME La Barandonne en poste depuis 2020, va quitter ses fonctions. Il sera remplacé par Mathieu Marque, actuellement chef de service à l'ITEP Cévennes.
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