Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 21.05.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 877 fois

EUROPÉENNES Patrice Prat explique son soutien à la liste PCF : « Le choix de la cohérence »

L'ancien député et maire de Laudun-l'Ardoise Patrice Prat (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’ancien député « frondeur » de la troisième circonscription du Gard, qui a quitté le Parti socialiste il y a bientôt trois ans, votera pour la liste communiste conduite par Ian Brossat aux élections européennes de dimanche.

Outre le fait qu’il estime et connaisse la tête de liste PCF « personnellement », Patrice Prat invoque la « cohérence » et la « clarté » du PCF dans un paysage politique sinistré à Gauche.

Objectif Gard : pourquoi choisir de soutenir la liste communiste aux élections européennes, emmenée par Ian Brossat ?

Patrice Prat : Je rappelle que je n’appartiens à aucune famille politique. J’ai quitté le PS il y a près de trois ans. Je suis libre de mes choix. Mon choix se porte sur Ian Brossat assez naturellement. Il apporte de la fraîcheur dans le débat politique à Gauche et il est clairement ancré à Gauche. Aujourd’hui je choisis la clarté et la cohérence sur la trajectoire de l’Europe, et de la Gauche au sein de l’Europe et de la France. Ian Brossat est pour la justice sociale au sein de l’Union européenne pour endiguer le divorce entre les peuples et l’élite européenne. Je partage ce point de vue. Par ailleurs, j’ai déjà voté PCF par le passé. Je suis cohérent avec moi-même.

Que reprochez vous à la liste de votre ancien parti, le PS, conduite par Raphaël Glucksmann ?

Je ne vais pas retomber dans les querelles permanentes. Je souhaite renforcer le PCF dans une perspective de grand rassemblement de la Gauche. C’est l’étape suivante et vitale pour 2022. Au plus le PCF sera fort, au plus les chances de rassemblement à Gauche seront fortes, sur des valeurs, des projets ancrés dans la réalité des Français. C’est un regard que je porte sur l’avenir, bien au-delà des élections européennes. Après, je ne suis pas au PCF, j’ai une parole libre. Je ne veux pas qu’on m’enferme dans telle ou telle susceptibilité. Je suis clairement positionné à Gauche, et pour le reste, le travail d’inventaire n’a pas été fait dans une formation que j’ai pu côtoyer, et certaines personnes sont en embuscade pour en reprendre la main. Je veux aller plutôt dans le sens de rebâtir des alliances et le fil de la confiance avec les Français. Le PS a déjà fait un travail de repositionnement plus à Gauche avec Olivier Faure, mais il est encore inachevé. Pour moi, le PS est encore convalescent.

Son état n’est pas assez satisfaisant pour vous ?

Mon envie de Gauche est encore plus forte. Le PS est encore très instable même s’il y a des gens que je considère, comme les députés européens Éric Andrieu et Guillaume Balas. Malheureusement, je trouve que le paysage à Gauche est encore très instable. Je préfère aller là où il y a de la cohérence, de la clarté.

Vous appliquerez cette ligne de conduite aussi aux municipales à Laudun-l’Ardoise, en 2020 ?

Non, mais je ne suis pas du tout dans ces perspectives… J’ai dit que je voulais reprendre l’engagement politique, on m’a poussé à dire que 2020 était une étape nécessaire mais à ce stade, aucune décision n’est prise. Ma façon de me réinvestir, c’est être avec d’autres dans une nouvelle union de la Gauche, faire converger les sensibilités pour avoir une offre unique à Gauche qui permettre d’être crédible. Je déplore qu’à Gauche on avance en ordre dispersé. C’est du pain bénit pour ce gouvernement. Tant qu’on n’aura pas une offre politique crédible, sérieuse, un vrai projet pour la France, cette aventure Macron va prospérer. Nous devons travailler au rassemblement. On part de très loin, mais il faut impérativement franchir cette étape. J’aimerais participer, mais je n’aspire à rien. Si je peux contribuer, je le ferai à ma façon. J’ai une parole libre.

Propos recueillis par Thierry Allard

Thierry Allard

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