TRESQUES Le groupe Perret se tourne vers une viticulture plus respectueuse de l'environnement
Jeudi dernier, plus de 110 technico-commerciaux du groupe Perret se sont réunis pour découvrir une méthode "maison" de pilotage de vignoble. Ils se sont rendus sur une parcelle bio de 2,5 Ha de syrah au Mas de Boutes appartenant au PDG du groupe d'agrodistribution, Bernard Perret.
Cette méthode expérimentale s'appuie sur différents outils d'aide à la décision (OAD), comme une station météo couplée au logiciel Decitrait. L'idée étant d'intervenir sur les vignes uniquement quand c'est nécessaire, selon le temps, l'humidité ou le risque de pluie. À travers cette expérience, on recherche donc l'optimisation. Et cela passe aussi par le recours à la phytothérapie, soit l'utilisation de plantes médicinales (sous forme d'extraits fermentés ou en tisane) pour renforcer la résistance des vignes aux maladies. Les doses de cuivre utilisées dans les traitements ont ainsi été considérablement diminuées.
Pour l'instant, cette méthode n'en est qu'à ses prémices. Mais l'appliquer sur cette parcelle de Bernard Perret constitue une bonne phase test. Déjà convertie en bio il y a quelques temps, c'est une nouvelle étape qui est franchie vers une transition agroécologique : "C'est vraiment une nouvelle manière d'appréhender la fertilité des sols", indique le PDG. Ce dernier n'exclut pas une commercialisation par la suite de cette expérimentation. Reste à trouver un modèle économique viable qui n'entame pas la rentabilité des exploitations tout en réduisant les intrants chimiques.
À l'origine, le groupe Perret a été créé en 1896 par Siméon Clément, l'arrière-grand-père de Bernard Perret. Il s'agissait d'un commerce de collecte et de vente de grains en gros et au détail à Bagnols/Cèze. Il déménagera un peu plus tard dans son nouveau siège à Tresques. Après la Première Guerre mondiale, le fondateur s'est associé à son gendre, Camille Perret pour se tourner davantage vers la culture de la vigne. Dans les années 45, sont vendus des engrais, des sulfates et des souffres pour la viticulture.
Un tournant vers une agriculture plus vertueuse
En 1985, Bernard Perret, alors 13e salarié, prend les rênes de l'entreprise familiale qui pèse 32 millions de francs. Aujourd'hui, le groupe compte une vingtaine de filiales couvrant l'ensemble de la production agricole, emploie 550 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros.
Si l'agrodistribution et la vente de produits phytosanitaires constituent l'activité historique du groupe, elle ne représente aujourd'hui plus que 21% de son chiffre d'affaires. N'empêche que le groupe reste le plus gros négociant privé en agrofourniture en France, derrière le groupe Soufflet. D'autres marchés se sont agrégés comme la fertilisation hybride ou la biosolution. De plus en plus, le groupe s'oriente vers des produits et des outils plus respectueux de l'environnement. Les 150 Ha en AOC Côtes-du-Rhône exploités en parallèle de la vente sont certifiés Haute valeur environnementale (HVE). Et cette méthode présentée la semaine dernière est un nouveau pas dans cette démarche plus verte.
Dès l'automne 2021, de nouvelles offres de formation vont être dispensées : phytothérapie, amélioration de la fertilité des sols, réglage du pulvérisateur, taille douce... Les partenaires du groupe ont pu en avoir un aperçu, jeudi dernier, au travers de plusieurs ateliers sur les thèmes des sols et de la phytothérapie.
Marie Meunier
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