TOROS Alès : Pour Didier Cabanis, « Les chiffres ont parlé ! »

Le public alésien, mouchoirs et sourire après le sixième toro de la matinée (Photo Anthony Maurin)
Didier Cabanis délégataire des arènes d'Alès revient sur la feria de l’Ascension et la grosse journée du samedi au Tempéras.
Le pari du samedi est-il gagné ?
Le point positif de la journée de samedi, c'est d'avoir mis les deux corridas dans la même journée et d'avoir créé une grande journée taurine. Je pense que les chiffres ont parlé ! C'est surtout un point positif parce que les gens ont pu regagner leur domicile, surtout ceux qui venaient de loin, avec le sourire.
Côté toros ?
Tout le monde était satisfait de cette programmation. Pour revenir sur le plan tauromachique, le samedi matin on a vu une corrida du Curé de Valverde très bien présentée où il a manqué quelques épées pour que ce soit une très bonne corrida. On a vu des toros hyper bien présenté et trois toreros qui avaient vraiment envie qui ont été vraiment à la hauteur.
Et la corrida concours ?
Il y a un concours de ganaderias françaises avec un peu tous les encastes et bien sûr du tamaño mais on est allés d'un côté à l’autre du spectre taurin et, dans l'ensemble, ç'a été une corrida intéressante où l’on a vu des belles choses comme le toro de Barcelo qui a surpris et le toro du Curé de Valverde qui était à l'ancienne et vraiment très bien présenté, fort et puissant. Hélas, il s'est un peu éteint sur la fin. Le Tardieu qui a été intéressant, celui de La Golosina a été très intéressant. C’est peut-être le François André qui était un peu en dessous, mais dans une courrière concours, c'est toujours compliqué.
Là aussi, pari gagné ?
C'est un pari gagné pour plusieurs raisons. Déjà, on a mis à l'honneur des ganaderias françaises, c'est quelque chose de bien. Alès n’a rien à envier à personne. Au niveau des toreros, on a vu un Sanchez Vara énorme ! Pour moi, s’il tue le premier de Valverde, il coupe deux oreilles. Là, il n’a coupé qu’une oreille, il en aurait donc coupé trois et aurait été le grand triomphateur de cet après-midi. D'ailleurs, il a gagné le prix mais c'était vraiment mérité, il a été vraiment à la hauteur. Damian Castaño, depuis sa blessure, peine un peu à revenir au premier plan. Il a essayé mais c’est avec l'épée que ce fut compliqué, très compliqué.
Et l'alternative de dernière minute avec le baroque Miguel Andrades ?
Le petit Andrades avait une envie folle. Son trop d'alternative n'a pas coopéré mais il a bien fini avec le toro de La Golosina. Pour moi, l'envie a dépassé l’enjeu, il a trop voulu faire des choses différentes avec la chaise par exemple. Il a montré beaucoup de volonté et de courage mais malheureusement, encore une fois, c'est l'épée qui l’a privé d’au moins un trophée. Globalement, je pense que ce fut une corrida intéressante, je ne sais pas si elle fut une grande corrida mais j’ai vu pas mal de corridas concours en France comme en Espagne et ce n'est pas la plus mauvaise que j'ai vue !
Le samedi en matinée, Carlos Olsina s’est illustré.
C'est quelque chose de bien ! Je suis content pour ce garçon. L'année dernière, il n'a pas hésité à venir et cette année, c'est lui qui a demandé donc je suis vraiment heureux. Ce garçon a fait un début de saison extraordinaire et je l'ai vu d'entrée sur son premier taureau quand il a laissé tomber les épaules en toréant a gusto. Il est bien dans sa tête, franchement j'ai vraiment apprécié et je pense que couper ces deux oreilles sur le dernier, c'est mérité ! C'est ce qu’on pouvait espérer de plus beau pour lui, pour nous, pour tout le monde. D’autant plus que c'est un Français et c'est le triomphateur de la feria donc franchement, cocorico.
Dimanche matin, une belle novillada sans picadors.
Encore des ganaderias françaises à l’honneur même si on a eu un petit problème avec un becerro de La Suerte qui s’est abimé le matin-même. Il y avait le vainqueur du bolsin Pepe de Montijo de Bellegarde en la personne d’Isaac Galvin, Santiago Lopez Ortega est revenu après son succès 2024, bref, on avait un joli panel de jeunes, avec des petits français comme Baptiste Angosto qui a essayé de confirmer son bon début de saison ou encore Manuel Fuentes de l’école taurine d'Arles. On donne une opportunité à ces jeunes, c'est quelque chose de fort pour nous.
OneToroTv a diffusé la corrida concours d’Alès pour la première fois… Comment cela s’est passé ?
C'était une première et ç’a été un peu compliqué pour arriver à tout cadrer. J'étais peu déçu des interviews. Ils ont joué le jeu, je n’ai pas encore vu le résultat mais je pense que c'est bénéfique pour l'image d'Alès pour son rayonnement. Après… C'est sûr qu'on a perdu une centaine de places et en plus c'était gratuit à la télé !
On pourrait revoir les équipes de OneToroTV à Alès dans le futur ?
Je ne ferme la porte à rien mais il faut un événement. Cela le nécessite et cette année, c'était pour l’alternative de Miguel Andrades. Pour des arènes comme les nôtres, il faut vraiment un événement sinon ça n'en vaut pas la peine. En tout cas et dès que j'aurais vu une image, je pourrais dire si ça a été vraiment positif ou non.
Le samedi deux corridas étaient programmées, mais entre les courses un grand repas permettait à l’aficion de se retrouver et de partage un bon moment ?
C’est magnifique ! N’oublions pas qu’Alès est un peu loin de tout… C'est une réussite, on a même été victimes de notre succès ! On a fait manger 340 personnes, mais on aurait pu monter à 500. C'était la première fois, c’est très bien. C'est un succès parce que les deux corridas avaient lieu le même jour. C'est une bonne chose, on fera le bilan, mais c'est à refaire puisque, comme je le répète, les gens viennent parfois de loin et c’est dur de venir deux jours en rentrant à la maison. Ça fait des frais, de la fatigue… Je prends souvent l’exemple des Biterrois qui viennent. Ils sont moins de souci, ils passent un bon moment et ils peuvent repartir après une belle journée taurine. Du coup, ils sont venus plus nombreux !
Autre nouveauté, la vente de places en ligne.
Oui, nous ne voulions pas lancer cette nouveauté sur l’ancienne délégation, nous attendions la nouvelle pour être sûr de pouvoir amortir les frais. C’était la première année que les aficionados pouvaient commander des places par Internet. Il y a eu des petits problèmes techniques que l’on arrangera sans problème. Pour les cinq années à venir, on pourra prendre ses places sur Internet pour aller à la feria d’Alès.
Un dernier mot ?
Je voudrais mettre en avant les services de la Ville d’Alès, la sécurité, les forces de l’ordre, notre équipe… Comme chaque année depuis douze ans, il n'y a jamais de problème. Avec les forces de l’ordre, on a constaté une efficacité certaine et une réactivité rassurante sur deux ou trois personnes qui gênaient. C’est très important de pouvoir tous travailler dans cet esprit, c'est vraiment le top, franchement.