Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 07.04.2023  - 3 min  - vu 507 fois

TRIBUNE Blandine Arnaud : "Marcoule, territoire pilote des énergies du futur : c'est possible !"

Blandine Arnaud
Photo DR Objectif Gard

Dans une tribune sur Objectif Gard, Blandine Arnaud, conseillère déléguée à Villeneuve-lez-Avignon et ancienne candidate aux élections législatives 2022, apporte son regard sur l'avenir de Marcoule.

"Pendant que nos responsables politiques, gonflés de potion, rejouent à n’en plus finir la scène du barde, tentant d’avoir le dernier mot sur une réforme des retraites dont on ne fera pas le débat ici... de vrais enjeux se jouent dans nos territoires et pour notre portefeuille.

On l’aura compris, de nos jours le gain médiatique de la polémique est immédiat et bien plus ‘bankable’ qu’une prise de position sur les sujets du temps long, ceux qui impactent nos sociétés de manière durable. Ces sujets de fond nécessitent d’avoir une vision pour l’avenir, et de travailler, ce qui ne semple pas être l’apanage de la majorité de ceux que nous élisons. En un mot, faire de la politique et pas des polémiques !

Le projet de loi d’accélération du nucléaire, texte qui facilite la construction de nouveaux réacteurs adopté en première lecture mardi dernier par l’Assemblée nationale en est l’exemple parfait. Quel français n’est pas concerné au quotidien par la crise énergétique ? Quel habitant de notre 3ème circonscription du Gard n’est pas au fait de la formidable opportunité que constitue la présence d’un site nucléaire comme Marcoule, belle endormie à réveiller ?

La campagne législative à laquelle j’ai ardemment contribué à tout point de vue a été l’occasion de défendre une ligne d’industrialisation de la France et de défense de la ruralité. Ces deux sujets sont au cœur de notre territoire Gardois, en lien étroit avec la nécessité absolue de porter haut et fort la filière de l’électronucléaire et d’en faire non seulement une ambition, mais une réalité.

Marcoule, le terrain des pionniers a été et doit continuer à être le lieu de toutes les promesses portées par la technologie et les sciences : l’énergie bien sûr avec Melox, mais aussi la biologie, la chimie verte ou encore la recherche active dans le domaine de l’économie circulaire. Mis à l’arrêt en 2009, le réacteur ASTRID devait porter la filière vers l’avenir, répondre aux enjeux des déchets à vie longue et fermer le cycle du combustible. Comme super Phénix, ASTRID est mort sous les coups portés par quelques amateurs d’éoliennes, les mêmes qui votent aujourd’hui la loi sur l’accélération du Nouveau Nucléaire Français alors qu’il y a quelques années ils voulaient l’enterrer... Où est passée la vision des Lumières ?! Comment gouverner sans constance ?!

Le génie Français n’est pas mort, la vision géopolitique non plus. La prolongation de Phénix est dans les esprits et les résultats de performance obtenus sont exceptionnels. Le cœur de Phénix qui a cessé de battre en 2009 ne fait qu’un mètre cube pour 250 MW électrique : non seulement cette taille de réacteur connait aujourd’hui un regain d’opinions favorables mais surtout il est porté par des startups soutenues par le CEA et formalisé par des acteurs majeurs de l’électronucléaire, EDF, TA, Framatome, le CEA, Naval Groupe et Tractebel avec NuWard. Ce concept de réacteurs de petite taille et modulaires - les SMR - est sur le bureau des ministres mais pas sur celui de nos responsables politiques et économiques locaux ! Qui va enfin prendre son bâton de pèlerin ?

Le site de Marcoule dispose du foncier et des compétences pour construire puis exploiter la tête de série du réacteur de petite taille, et ce au bord du Rhône !

Le SMR est caractérisé par un assemblage en usine d’éléments standardisés de « grande série » offrant un prix compétitif et un déploiement rapide. Les USA, la Chine, la Russie mais aussi le Canada défendent ce type de réacteur pour les sites isolés ou des pays où le réseau ne couvre pas la totalité du territoire. Ce positionnement trouve écho pour compléter la discontinuité de fourniture des ENR grâce à la modularité de la puissance. Trois marchés cibles sont visés : la production d’électricité, la production de chaleur ou d’eau douce et le marché de la propulsion navale, par le transport de containers par exemple. Imaginons le bénéfice pour l’attractivité économique de notre territoire !

Le SMR c’est une fourniture d’électricité électronucléaire sûre, produite en France pour les Français, à 100 % les jours de pluies sans vent, pour une réduction de la facture de tous les foyers.

Grâce à son histoire, Marcoule dispose d’une expérience dans le domaine des SMR : il est temps de la valoriser. Alors quand se pointe la possibilité d’installer le PRM ou SMR, un petit frère de la grosse machine - l’EPR2 - ma position est claire, on se mobilise, on fonce et on l’implante à Marcoule !

Il aurait été raisonnable de proposer en lieu et place des centrales à charbon des réacteurs de faibles puissances de type SMR. Aujourd’hui la centrale d’Aramon de 2 x 700 MWe (thermique à flamme, fioul), a été « remplacée » par une centrale solaire de 5 MWc !

Voilà où nous mènent le dogmatisme, la complaisance, et les visions court-termistes... Quel temps perdu et quel gâchis pour notre territoire."

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