MARCOULE Les déchets nucléaires en discussion
La Commission locale d’information (CLI) de Marcoule-Gard tenait sa réunion publique annuelle ce jeudi soir à la salle Louis-Chinieu de Chusclan. Le thème des échanges était on ne peut plus concernant pour cette première réunion publique depuis trois ans : les déchets nucléaires.
Des déchets qui ont souvent fait l’objet de polémiques, notamment sur la question de leur stockage, réalisé par l’Andra. « Nous prenons en charge environ 1 000 mètres cubes de déchets chaque année depuis Marcoule », pose le chargé de mission à l’Andra, Jean-Michel Hoorelbeke. Sachant que les déchets sont répartis en plusieurs catégories : ceux à haute activité, les plus radioactifs donc ; ceux à moyenne activité à vie longue et ceux à très faible activité.
Sur le site de Marcoule, l’installation Cyclife Centraco, filiale d’EDF, traite les déchets industriels très faiblement à moyennement radioactifs, qu’elle conditionne ensuite avant des les expédier à l’Andra. Seulement, « certains de ces déchets n’ont pas aujourd’hui de filière ouverte, nous sommes en train d’instruire des solutions, ça prend du temps », explique Guénola Guillon, directrice générale de Cyclife. De quoi provoquer, rappelle le chef de la division Marseille de l’Autorité de sûreté nucléaire Bastien Lauras, « des déchets présents sur le site depuis 2017 alors que les règles de l’installation imposent de ne pas dépasser quatre ans. »
« Sur les déchets à faible activité à vie longue, nous sommes encore en train de chercher la meilleure solution technique pour les gérer », ajoute Jean-Michel Hoorelbeke de l’Andra. La piste d’un site souterrain dans l’Aube est évoquée, « mais elle ne suffira pas, nous avons éventuellement l’option d’en mettre à Cigéo », rajoute-t-il, évoquant le projet de stockage de déchets radioactifs en couche géologique profonde, prévu à Bure dans le Meuse.
Reste une question prégnante, le conditionnement. Les déchets nucléaires sont disposés dans des fûts remplis de béton. « Il y a des nouvelles formulations de béton, nos équipes travaillent pour trouver les meilleures formulations », explique Nadine Robic, cheffe du département déchets du CEA, avant d’évoquer aussi les géopolymères, des matériaux innovants pouvant apporter des solutions. Des déchets notamment produits sur les chantiers de démantèlement, comme ceux sur lesquels opère l’entreprise Nuvia Process, représentée jeudi soir par Lionel Misse. « 80 à 90 % des déchets produits sont à très faible activité, ainsi que des déchets induits », pose-t-il. Le rôle de l’entreprise est de « découper les déchets, les ranger dans des casiers, faire la mesure, la caractérisation », précise-t-il.
Un travail de fourmi pour imiter la taille et l’impact des déchets nucléaires. Car en la matière, rappelle Jean-Michel Hoorelbeke, bien souvent « on se projette sur de la longue durée, des siècles. »
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