Publié il y a 1 an - Mise à jour le 18.12.2022 - Thierry Allard - 2 min  - vu 456 fois

SAUVETERRE Le défi des familles zéro déchet est déjà un succès

Ce samedi, lors des ateliers du défi des familles zéro déchet à Sauveterre

- Photo : Thierry Allard

Depuis cet été, plusieurs familles de la commune de Sauveterre se sont lancées dans un défi, initié par la mairie et le Grand Avignon : réduire leurs poubelles de 50 % en un an. À mi-parcours, une série d’ateliers zéro déchet était organisée ce samedi, l’occasion de tirer un premier bilan du défi.

Et ce premier bilan est bon, puisqu’à fin octobre, la réduction moyenne des déchets des familles participantes était de 26 % par rapport aux mois témoins de juillet et août. La baisse se retrouve à la fois sur les ordures ménagères résiduelles et sur la poubelle de tri. « Cela veut dire qu’elles ont produit moins d’emballages, donc forcément qu’elles ont augmenté leur consommation en vrac, notamment au marché », explique Marjorie Maugeais-Cousyn, formatrice pour Pazapa, qui accompagne la démarche.

Le plus important reste d’y aller progressivement. « Il ne faut pas tout faire d’un coup, ni se mettre trop la pression », rajoute la formatrice, avant de préciser qu’« une habitude met environ six semaines à être changée, et il faut entre un an et demi et deux ans pour tout faire. » Car le zéro déchet ne s’arrête pas à l’alimentaire, et concerne aussi les vêtements, ou encore le ménage.

Sur l’alimentaire, les familles ont dû changer certaines habitudes. Caroline par exemple a dû renoncer aux très polluantes gourdes de compote. « On ne pouvait pas s’en passer, c’est quand même très pratique », pose-t-elle. La mère de famille a décidé de faire sa propre compote, répartie dans des petits pots en verre. « Au début mon fils a dû s’habituer, mais il s’y est fait, et on sait ce qu’il y a dedans », ajoute-t-elle. Sans compter les économies : « La cagette de pommes coûte 5 euros les 5 kilos, alors que les gourdes de compotes c’est plutôt 5 euros le kilo », estime-t-elle.

Caroline fait aussi son pain, et fabrique ses propres cadeaux de Noël. Même la pâte à modeler est faite maison, à base de Maïzena, de farine, d’huile, d’eau et de colorant naturel. À côté, Karel Arnaud, par ailleurs élue au conseil municipal, participe aussi au défi. Elle fait toutes ses courses en vrac, fabrique ses fromages à base de yaourts faits maison, et utilise du réutilisable et de la lessive faite maison. Et depuis le début du défi, elle a appris « à réduire les emballages des packs de bière, j’ai une tireuse et des fûts consignés. »

Le maire de Sauveterre Jacques Demanse, de passage samedi matin, se dit « fier pour l’avenir, ces familles ont du mérite », et souligne « la volonté politique » de la mairie et de l’Agglo. Pour l’heure, ce défi des familles concerne des foyers déjà sensibilisés à la question, dont la moyenne de déchets était de 130 kilos par an par personne, contre 220 kilos en moyenne sur le territoire. « L’idée maintenant est de toucher les personnes qui ne se sentent pas concernées », rajoute Karel Arnaud, alors que la deuxième édition du défi est déjà en vue.

Il le faudra, puisque la réduction des déchets est aujourd’hui indispensable, et que certains territoires, comme l’Agglo du Gard rhodanien, se lancent dans le redevance incitative, sur le principe pollueur-payeur. L’Agglo du Grand Avignon a déjà réduit les tournées sur les ordures ménagères, une démarche volontaire pour inciter à la réduction du volume. « Dans l’Ouest ou dans le Nord, ils en sont à 100 à 150 kilos en moins de déchets par an par habitant, lance le maire de Sauveterre, par ailleurs vice-président du Grand Avignon. Pourquoi on n’y arriverait pas ici ? »

Thierry Allard

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