FAIT DU SOIR La Fête de la Transhumance chasse le loup de la bergerie

La chambre d'agriculture, le syndicat ovin et deux anthropologues ont animé le débat autour du loup
- CDEntre mise à l'honneur du patrimoine culturel et démonstration du savoir-faire local, la Fête de la Transhumance de l'Espérou a tourné autour de la question du loup, menaçant pour les éleveurs et leurs bêtes.
"Est-ce qu'on veut manger de l'agneau de qualité et respecter notre patrimoine ou manger de l'agneau de batterie ?" Pour Pierrick Garmath, président du syndicat ovin du Gard, la question de l'acceptation du loup dans les Cévennes doit être posée, et la réponse n'attend pas : "On nous demande, en même temps, du bien-être animal et d'accepter les loups. Il faut savoir ce qu'on veut, mais les deux ensemble, ce n'est pas possible. La problématique du loup est incompatible avec un élevage pastoral."
Un prédateur omniprésent, bientôt inévitable ?
Magali Saumade, présidente de la chambre d'agriculture du Gard, était aussi présente à L'Espérou ce dimanche 15 juin pour la traditionnelle, et désormais rare en France, fête de la Transhumance. Cette 33ᵉ édition a une nouvelle fois célébré la montée des troupeaux vers les pâturages et les plus hauts plateaux, où l'herbe est plus verte et plus tendre.
Mais ces troupeaux sont bien menacés par "la présence, sur l'ensemble du territoire gardois, des Cévennes jusqu'à la mer", du prédateur, constaté par la présidente de la chambre d'agriculture du Gard. "Ce sont des meutes avérées à l'Aigoual", complète Pierrick Garmath, éleveur aux 500 brebis au Val d'Aigoual. La prédation est en augmentation exponentielle, on ne peut plus travailler", déplore-t-il.
"Le loup va faire disparaitre la biodiversité"
L'ensemble des acteurs et représentants se rassemble une nouvelle fois "pour prendre le problème à bras-le-corps", afin que "tout le monde se soulève par rapport au sujet". Pour Pierrick Garmath, il ne semble pas y avoir 36 solutions : "On réintroduit le loup au nom de la biodiversité, mais c'est un prédateur. C'est lui qui va faire disparaitre la biodiversité."
Patrimoine culinaire et savoir-faire à l'honneur
Les acteurs gardois de la filière ovine ont aussi profité de la journée pour transmettre ce message, mais aussi leur savoir-faire, comme avec la démonstration de méthode cévenole de la tonte de brebis.
Les visiteurs ont ainsi pu apprécier ce patrimoine, en plus de celui artisanal et culinaire sur le marché à travers la ville. Miels, confitures, bières, fromages, savons et autres cloches ont aussi jonché les pentes de l'Aigoual tout au long du week-end.