Publié il y a 26 jours - Mise à jour le 20.12.2024 - Louise Gal - 5 min  - vu 323 fois

ARLES Conseil municipal : le plan Rhône au coeur des débats

Le conseil municipal a duré plus de 6h.

- Louise Gal

62 délibérations étaient à l'ordre du jour du dernier conseil municipal de 2024 à Arles, qui s'est déroulé jeudi 19 décembre. 

Le dernier conseil municipal de l'année 2024 à Arles s'est déroulé jeudi 19 décembre. Après un début de séance marqué par la manifestation des soutiens à la Ligue des droits de l'Homme récemment exclue de la Maison des associations d'Arles, 62 délibérations ont été examinées. Parmi les sujets à l'ordre du jour, la motion de soutien au Symadrem a suscité quelques débats. L'État souhaite réduire à 16 le nombre de kilomètres de digues du Petit Rhône à sécuriser, au lieu de 56 initialement prévus. L’ensemble des communes et communautés de communes sont ainsi invitées à voter une motion de soutien au plan initial. 

Le conseil municipal a duré plus de 6h. • Louise Gal

"Si nous écoutons l'État, cela reviendrait à ne protéger que 12 000 personnes contre 30 000 initialement prévues. C'est inacceptable. Il est demandé de faire un choix entre ceux qui seront protégés et ceux qui ne le seront pas", s'est insurgée Mandy Graillon. "La porte s'ouvre un peu", s'est tout de même réjouit Pierre Raviole, qui siège au Symadrem. "Le préfet va nous faire une deuxième lettre. Le fait que nous nous réunissions tous pour contredire la vision de l'État a l'air de faire réagir l'administration. Mais nous restons très méfiants." Les deux élus de Changeons d'Avenir ont décidé de s'abstenir. "Vous avez toujours pris le parti de la croissance et de la course en avant. Vous avez choisi de vivre dans un monde à plus de degrés. Dans ce monde, il n'y aura jamais de digues assez hautes, jamais d’aménagements suffisamment titanesques, jamais de technologies à ce point révolutionnaires pour permettre aux jeunes de vivre comme leurs parents, grands-parents", a commencé par expliquer Virginie Maris. 

La conseillère municipale a déploré que le projet initial du Symadrem qui visait à "protéger les personnes tout en cherchant de nouvelles pistes d'adaptation, jouer avec les forces de la nature plutôt que de lutter contre elles, ait été raboté". "L'ACCM, le Parc naturel régional de Camargue auraient dû travailler en amont sur l'adaptation du territoire au changement climatique. Mais rien n'a été fait. Dans cette motion rédigée par le Symadrem, vous agitez des peurs tout en refusant de prendre vos responsabilités", a-t-elle fustigé. "Si la mer monte elle va envahir notre territoire, avec deux conséquences : cela va devenir un désert de sel, et cela va chasser l'activité humaine. Or la Camargue est faite par la main de l'Homme. Ne pas protéger cette activité économique, ce n'est pas rendre service à la nature", a rétorqué Patrick de Carolis. Nicolas Koukas a de son côté soutenu "avec force et conviction" cette délibération. 

Conseil municipal d'Arles
Les élus d'opposition. • Louise Gal

Quelles restrictions pour 2025 ? 

À l'occasion de la décision modificative du budget principal de 2024, Nicolas Koukas a questionné le maire de la ville au sujet du budget de 2025, au regard des efforts qui seront très certainement demandés aux municipalités. Patrick de Carolis a ainsi fait part de ses "lignes rouges", concernant les restrictions budgétaires. Il s'est engagé à ne pas toucher au domaine de la culture. "C'est l'économie vitale d'Arles et c'est plus que cela, c'est quelque chose qui me paraît très important." Il s'est également engagé à ce que ces restrictions n'impactent pas "la continuité des services, la préservation des projets structurants et la qualité de vie des habitants." 

Plusieurs délibérations ont ensuite porté sur des actualisations de tarifs, justifiées par le maire comme étant une adaptation dûe à l'inflation. "On va être amenés à procéder à des actualisations de tarifs qui dépassent souvent le taux d’inflation", a déploré Nicolas Koukas, prenant l'exemple des pompes funèbres. "Il y a des choses qui augmentent plus que l’inflation, d’autres non, comme les bodegas. On ne comprend pas pourquoi certains qui ont des activités commerciales sont exonérés de hausse et pourquoi ce sont les associations, les arlésiens avec le prix de la cantine, des pompes funèbres, qui payent l’addition", a abondé Cyril Girard. 

L'autorisation préalable de mise en location 

Le conseil municipal est également revenu sur la délibération du conseil communautaire du 5 décembre 2024, qui a instauré l’autorisation préalable de mise en location, dite "permis de louer", sur le périmètre de l’Opération programmée d’amélioration de l’Habitat et de Renouvellement Urbain (OPAH-RU) d’Arles. Carole Guintoli a fustigé un dispositif "ultra contraignant et totalement à côté de la plaque". "Il y a un tout petit nombre de marchands de sommeil parfaitement identifiés dans le centre ville d’Arles. L’essentiel des logements indignes se trouvent chez les bailleurs sociaux dans les quartiers prioritaires de la ville où ce dispositif ne s’appliquera pas", a-t-elle déploré. Cyril Girard a rejoint sa position, ajoutant qu'il existe également des conditions de logements indignes pour les travailleurs saisonniers en milieu rural. Patrick de Carolis a indiqué entendre leurs réserves mais a justifié le choix de ce périmètre. "Le permis de louer est né après le drame d’Aubagne en 2018, dans un centre ancien. C’est lourd à gérer. Il vaut mieux démarrer uniquement dans le centre ancien", a-t-il déclaré.

Et aussi...

Les élus ont voté l'adoption d'une subvention exceptionnelle de 15 000 euros pour venir en aide aux sinistrés de Mayotte. 

Les conseillers municipaux ont également voté une délibération visant à acheter des pièges photographiques afin d'éviter les dépôts sauvages de déchets. "Nous avons déjà sensibilisé. Nous avons aussi œuvré à faciliter les alternatives avec plus de 4 millions d'euros investis dans les déchèteries. Maintenant, nous passons au dernier acte et nous avons prévenu : la sanction", a affirmé Mandy Graillon. Ainsi, 4 ou 5 caméras pourraient être installées. Cyril Girard s'est abstenu, expliquant qu'il se posait la question de l’efficacité du dispositif si un panneau indique la présence de caméras et a alerté "sur le risque de trouver des déchets dans des endroits encore plus éloignés des bords de route et plus compliqués d’accès." Mandy Graillon a précisé que des pièges pourraient également être installés sans panneau explicatif.

La création d'un conseil municipal des jeunes a aussi été votée par les élus. Nicolas Koukas a salué l'initiative et a appelé à rester vigilant afin que "cette initiative ne soit pas qu'une vitrine mais un véritable outil démocratique." Marie Andrieu et Cyril Girard se sont quant à eux demandé pour quelle raison les jeunes sont sélectionnés et non pas élus ou tirés au sort. "Le tirage au sort permet d'aller chercher des personnes  éloignées des discussions publiques. En choisissant on prend le risque de prendre les meilleurs élèves etc.." Jean-Michel Jalabert a expliqué que c'était parce qu'ils avaient ouvert à tous les collégiens de la ville, pas uniquement ceux scolarisés à Arles. Pour l'heure, la mairie a reçu une trentaine de candidatures. Ce conseil aura un budget de fonctionnement d'environ 5000 euros avec des montants supplémentaires alloués pour la réalisation de projets qui seraient validés. 

Louise Gal

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