Publié il y a 3 h - Mise à jour le 25.06.2025 - © Boris De La Cruz - 4 min  - vu 948 fois

JUSTICE Il tue sa nouvelle compagne rencontrée sur Internet

Sarah, tuée par un compagnon violent et en récidive.

- © DR

Une rencontre sur Internet va se transformer en tragédie. Sarah Meyer, une jeune et jolie femme de 32 ans, a été étranglée dans son appartement en Suisse par un habitant de Nîmes. Un accusé comparaît depuis le 23 juin devant les assises du Gard. Il était sous sursis probatoire au moment du drame à cause d’une précédente condamnation pour des violences conjugales sur son ex-compagne.

« Trois minutes, c’est long, très long lorsque l’on étrangle une jeune femme », indique maître Jérôme Rambaldi, avocat de la partie civile, qui représente la maman, la sœur, le frère et la belle-sœur de la victime, Sarah. L’avocat marseillais évoque ce délai de trois minutes, car un expert judiciaire a affirmé que l’agonie de la jeune femme avait duré près de 180 secondes.

« Il y a une vraie sauvagerie. Ce n’est pas un simple étranglement, c’est un acte d’une brutalité extrême, poursuit maître Marc Roux, avocat du papa de la victime. Ce que cette jeune femme a subi dépasse de loin ce que certains appellent un geste malheureux. Il y a une sauvagerie, son corps est couvert d’ecchymoses. Elle a été étranglée pendant trois minutes, trois minutes d’agonie. Il faut nommer les choses : ce n'est pas un drame ordinaire, c’est un acte de violence insoutenable ». Marc Roux reprend : « Le papa est un homme brisé par le chagrin. Un homme qui a déjà perdu un enfant et qui ne comprend pas cette agression. Il est détruit psychologiquement et il ne parvient pas à surmonter cette mort, la mort de sa fille dans ces circonstances. » L'avocat rappelle aussi une précédente condamnation de l’accusé. En effet, Guillaume C. avait été condamné par le tribunal correctionnel de Nîmes le 15 avril 2021 pour des violences sur sa petite amie nîmoise de l’époque. « Des actes de violences avec déjà une gestuelle d’étranglement », souligne une autre source. Il avait écopé, quinze mois avant son passage à l’acte en Suisse, de quinze mois de prison avec un sursis probatoire… Il était donc en sursis probatoire au moment du meurtre de Sarah Meyer en Suisse en juillet 2022.

« Il a changé plusieurs fois de déclarations. Au départ, il ne faut pas oublier qu’il contestait totalement les faits, y compris sa présence sur place », indique maître Roux. « Et face aux éléments accumulés par les enquêteurs à son encontre, il a évolué en disant que c’était un peu involontaire, mais comment cela peut être involontaire lorsque l’on étrangle pendant près de trois minutes », insiste maître Rambaldi.

Maître Carmelo Vialette. • © Boris de la Cruz
Maître Marc Roux. • © DR

Elle est tuée dans son appartement, l’agresseur en fuite

Dans les faits, c’est le 25 juillet 2022, vers 20h, que le corps de la malheureuse est découvert chez elle. Les policiers suisses viennent de défoncer la porte, car la victime ne répond pas à leurs sollicitations. La maman de Sarah, très proche de sa fille, s’inquiétait. Elle n’était pas parvenue à la joindre alors qu’elles avaient une relation privilégiée et qu’elles se contactaient tous les jours, voire plusieurs fois dans la journée. La maman envisage le pire, mais n’imagine probablement pas à ce moment-là qu’elle ne reverra plus jamais Sarah... La jeune femme est retrouvée sans vie dans sa chambre, vêtue d’un simple short et d’un top. La piste criminelle est rapidement privilégiée, car des traces suspectes sont visibles dans le cou de la jeune femme. De plus, la clé de son appartement a disparu et son téléphone est introuvable. Des éléments qui poussent les enquêteurs vers la thèse d’un homicide. Le lendemain, l’autopsie réalisée en Suisse révèle qu’elle a été étranglée. Mais qui peut en vouloir à une jeune femme sans histoires ?

Un habitant de Nîmes accusé

Une jeune et jolie femme qui venait de rencontrer un Gardois par le biais d’un site Internet... Et justement, ce dernier, Guillaume C., était venu passer quelques jours en Suisse, près de Lausanne, chez sa nouvelle petite amie avant de disparaître mystérieusement le soir des faits. La Section de recherches de Nîmes est chargée des investigations, car le suspect numéro un, le petit ami donc, est en fuite et qu’il se trouve en France. On sait grâce à la téléphonie qu’il a quitté la Suisse quelques heures après le décès de Sarah et il est même géolocalisé dès le lendemain en France, notamment près de Nîmes, puis du côté de Nancy. Le mis en cause a de la famille en Lorraine et un fils qu’il est parti voir. C’est à Nancy qu’il est interpellé par les gendarmes gardois avant d’être placé en garde à vue, puis mis en examen. Sa première version en garde à vue était de dire qu’il n’y était pour rien et qu’il ne comprenait pas les accusations. Il est ensuite revenu sur cette thèse en indiquant, lors de son dernier interrogatoire, qu’il était bien présent au domicile au moment du drame, qu’il avait commis les violences, mais sans vouloir tuer Sarah.

Dans un précédent article, maître Vialette qui n'était pas joignable au moment de l'écriture de ces lignes, indiquait : « Ce que je vais dire n’enlève rien au fait que la mort de cette jeune femme est parfaitement injuste. Pour autant, mon client n’est pas un monstre, c’est un homme qui est plein de douleur, de souffrance, une douleur qui le rend profondément humain », estimait le pénaliste nîmois, qui défend l’accusé devant la cour d’assises du Gard. « On sent sa fragilité et le fait qu’il a été un gamin qui n’a jamais été aimé, qui n’a pas été choyé. Il a un parcours de vie chaotique. C’est un adulte qui ne s’est jamais réconcilié avec son enfance », poursuivait l’avocat gardois. « Il reconnait être responsable de la mort de Sarah, mais il n’a jamais voulu ou souhaité une issue fatale », concluait maître Vialette.

© Boris De La Cruz

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