Publié il y a 1 an - Mise à jour le 14.06.2023 - François Desmeures - 2 min  - vu 2534 fois

PONTEILS-ET-BRÉSIS La justice a tranché : le chemin d'accès au château dépend bien de la commune

Le château de Brisis, à Ponteils-et-Brésis

- DR amis du château de Brisis

Bloqué par la famille Bouschet, qui jouxte la propriété du château de Brisis, au bord de la Cèze, le chemin d'accès au château est bien rural, a confirmé le tribunal alésien début mai. Pour l'association qui soutient le propriétaire, Jean de Brisis, le jugement confirme ce que tout le monde savait déjà. Ses membres attendent désormais de savoir si la municipalité fera appliquer le droit en rendant l'accès aux promeneurs et aux gestionnaires d'un château qui s'étiole. 

Le château de Brisis, à Ponteils-et-Brésis • DR amis du château de Brisis

C'est à la rubrique "questions diverses" que le jugement a été abordé, le 22 mai, en conseil municipal de Ponteils-et-Brésis. Selon le compte-rendu, "le conseil municipal prend connaissance du jugement rendu par le tribunal judiciaire d’Alès du 9 mai 2023. Le chemin reliant le pont de Brésis à la route de Malons (tranchée de Ponteils) est reconnu comme étant un chemin rural. L’indivision Bouschet est condamnée à ouvrir le chemin et à verser 6 000 € à la commune et 3 000 € au trésor public".

Joint ce mercredi matin, le maire, Pierre De La Rue Du Can, n'avait pas encore donné suite aux sollicitations d'Objectif Gard au moment où ces lignes sont rédigées, tout comme le propriétaire du château, Jean de Brisis. Vice-président de la Fédération d'archéologie et d'histoire du Gard - et maire de Moussac - Frédéric Salle-Lagarde n'a appris que ce matin le jugement alésien. "Tout ça pour ça, souffle l'édile. Ce n'est que du temps perdu pour un jugement qui était logique." Pour lui, les indemnités réclamées confirment que c'est l'occupation du domaine public qui a été jugée. 

"Sur la nature du chemin, il n'y avait de doutes pour personne"

Frédéric Salle-Lagarde, vice-président de la fédération d'histoire et d'archéologie du Gard

Pour la suite, Frédéric Salle-Lagarde se demande "ce qui va être fait. Parce que je n'ai pas vu la volonté de la municipalité d'avancer. Je pense même que le maire a joué la montre en demandant si le chemin était rural." L'interrogation repose aussi sur la possibilité d'appel du jugement par la famille Bouschet. "À mon avis, l'appel est suspensif", croit savoir Frédéric Salle-Lagarde. Ce qui permettrait à la famille qui jouxte le château de faire durer les hostilités. 

Alors que la décison n'était toujours pas rendue, la mairie avait demandé, au propriétaire du château, des travaux de sécurisation qu'il n'était évidemment pas en mesure d'effectuer en l'absence d'accès clair. "Que va faire le maire aujourd'hui ?, interroge Frédéric Salle-Lagarde. Il doit faire ce qu'il aurait dû faire depuis le début : ouvrez, ou bien on le fait à vos frais. Parce que, sur la nature du chemin, il n'y avait de doutes pour personne, insiste le vice-président de la fédération d'archéologie et d'histoire du Gard, alors que l'ancien maire avait bien montré que l'entretien était assuré par la mairie et que l'actuel maire, sur injonction du sous-préfet d'Alès, avait fait intervenir un géomètre expert qui montrait bien où était le chemin." 

Un peu écoeuré, Frédéric Salle-Lagarde note au passage, comme énième morale de l'histoire, que "quelqu'un qui fait n'importe quoi en matière d'urbanisme, on n'arrive pas à l'empêcher et la justice dure trop longtemps. Alors que quelqu'un qui respecte toutes les réglementations en bonne et due forme, mais fait une erreur, les autorités vont lui tomber dessus." Dans le cas présent, l'association des amis du château tente de retrouver un accès depuis les journées du patrimoine 2018. En attendant, les joints du château s'érodent et les pierres tombent...

François Desmeures

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