Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 30.11.2023 - Marie Meunier - 3 min  - vu 415 fois

BAGNOLS/CÈZE Un budget 2024 qui sera prudent avec des "investissements intelligents"

La nouvelle année approche, alors le conseil municipal s'est réuni pour débattre des orientations budgétaires de 2024. Le maire, Jean-Yves Chapelet, annonce que la prudence sera de mise mais la municipalité n'augmentera pas son taux de taxe foncière ni cette année, ni en 2025, ni en 2026. 

Dans un contexte inflationniste qui devrait se poursuivre, le budget 2024 "devra rester prudent, placé sous le signe de la sobriété énergétique", indique le maire, Jean-Yves Chapelet. L'édile veut plus que jamais conserver son taux d'autofinancement à 3 millions d'euros : "Ce sont des économies qu'on fait en fonctionnement pour les rebasculer ensuite pour investir. L'effet levier est double puisque cela va aussi nous permettre de chercher des subventions derrière." Et c'est bien l'obtention ou non de subventions qui guide la Ville dans ses projets. Depuis 2020, la commune est sur une bonne dynamique avec au moins 1 million d'euros de subventions d'investissement par an, et même 2 millions en 2021. 

"La situation financière de Bagnols-sur-Cèze continue d'être saine malgré le contexte géopolitique et inflationniste", assure le maire. Pour abonder ses recettes, la Ville compte majoritairement sur les impôts et taxes qui devraient s'élever à 26,9 millions d'euros pour 2023. Mais le maire s'y engage : le taux de taxe foncière bâti et non-bâti n'augmentera ni en 2024 (*), ni en 2025, ni en 2026. Les caisses de la mairie se remplissent aussi avec les dotations de l'État, notamment la dotation globale de fonctionnement qui devrait augmenter en 2024, et les produits de service (terrasses, kiosques, repas scolaires...). 

600 000 € de surcoût dû à l'inflation

Si la municipalité engrenge des recettes, elle a aussi des dépenses. Les charges de personnel constituent le plus important poste de dépenses (55 % en 2022), et elles ont augmenté suite à la revalorisation du SMIC ou encore du point d'indice. La commune doit aussi payer ses charges à caractère général qui ont pâti elles aussi de l'inflation. En 2023, la crise énergétique a amené un surcoût de 600 000 € pour la collectivité (eau, électricité, gaz...) : "Ce n'est pas une paille, surtout que l'hiver a été plutôt doux. Mais c'est deux fois moins que ce qu'on avait projeté", expose le maire. 

Alors en 2024, la municipalité veut continuer à rationnaliser ses dépenses de fonctionnement en mutualisant certains postes avec l'Agglomération du Gard rhodanien mais aussi en optant pour des "investissements intelligents pour générer des économies d'énergie" comme le remplacement des chaudières de la Ville ou la modernisation des éclairages publics. Bien sûr, la municipalité poursuivra ses grands projets en 2024 comme la construction de la nouvelle Pyramide, la passerelle Maïa ou la couverture d'un des bassins de la piscine. Sur l'ensemble du mandat, la projection est de 30 millions d'euros d'investissement. 

"Quand je m'engage sur quelque chose, je le tiens"

L'opposant Thierry Vincent (Alliance citoyenne) a tiqué sur la capacité de désendettement de 4,7 années en 2022 passée à 6,2 ans en 2023 : "C'est une évolution qui va vers le haut. Nombreux sont les concitoyens à s'interroger sur votre engagement à ne pas augmenter les taxes foncières." Jean-Yves Chapelet n'en démord pas : "Quand je m'engage sur quelque chose, je le tiens." Quant à la capacité de désendettement qui s'allonge, il assure que c'est un effet de glissement d'une année sur l'autre. 

Jérôme Jackel (conseiller d'opposition indépendant) lui a aussi demandé s'il restait à la Ville des prêts toxiques à épurer. Le Premier magistrat assure qu'ils l'ont tous été lors du premier mandat : "Ils ont été laissés par la précédente municipalité (d'avant 2008, NDLR). Il a fallu renégocier à l'époque. Ça a été compliqué mais c'est loin de nous."

Le règlement intérieur révisé

Autre délibération à l'ordre du jour : la révision du règlement intérieur du conseil municipal. Il aurait déjà dû l'être lors de la précédente séance mais le maire avait fait le choix de le retirer après avoir reçu 16 amendements de l'opposant Jérôme Jackel. Ce nouveau règlement a été élaboré après deux réunions où toute l'opposition était invitée. Désormais les deux groupes d'opposition ainsi que les deux conseillers indépendants (Jérôme Jackel et Olivier Wiry) auront tous les quatre une tribune dans le bulletin municipal. Jusqu'à présent, seuls les groupes en disposaient.

Une fois par mois, ils pourront aussi s'exprimer à travers la page Facebook de la Ville dans un texte de 800 signes. Le nombre de représentants a aussi été élargi dans les commissions afin que les conseillers indépendants puissent y être représentés. Il sera aussi possible de proposer des amendements sur les délibérations en conseil. Jérôme Jackel en a d'ailleurs présenté quelques-uns dès ce mercredi, bien qu'ils n'aient pas été retenus. Mais il a au moins la reconnaissance en tant que conseiller indépendant au sein du conseil et plus comme élu d'Alliance citoyenne. Il a également pu poser toute une salve de questions orales à la fin de la séance qui attendaient depuis son premier conseil en juin...

Et aussi... Solidarité. La municipalité a voté pour le versement d'une subvention exceptionnelle à la Croix-Rouge française en soutien du peuple marocain qui a subi un puissant séisme dans la nuit du 8 au 9 septembre. Elle s'élève à 3 000 €. 

(*) Seule la revalorisation des bases sera intégrée. Elle est aujourd'hui estimée à +3 %. 

Marie Meunier

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