Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.03.2023 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 3510 fois

ÉDITORIAL 49.3 : indignez-vous !

Ce jeudi soir à Nîmes, lors du rassemblement des syndicats suite à l’annonce de l’utilisation de l’article 49.3 par le Gouvernement pour entériner la réforme des retraites. 

- (Photo : Coralie Mollaret)

Qui se souvient du livret de Stéphane Hessel « Indignez-vous » ? En quelques pages, le résistant appelait les Français à défendre leurs convictions. L’homme dégarni rappelait que l’on ne vit pas seul, isolé dans son coin. Mais en société. Aujourd’hui, Stéphane Hessel est mort. Son essai, dans l’oubli. Pour preuve : le fiasco de la réforme des retraites. Hier, la Première ministre Élisabeth Borne et le président de la République, Emmanuel Macron, ont donné un coup de canif cinglant à notre démocratie. Certes, l’article 49.3 est légal. Sauf que dans ce cas précis, il est l’illustration de l’échec cuisant de la stratégie gouvernementale. 

Souvenez-vous : après l’échec du dialogue avec les syndicats, le Gouvernement a bien tenté de convaincre à l’Assemblée. Une chambre de députés élus dans les 577 circonscriptions incarnant la diversité de la France. Les polémiques autour de la retraite à 1 200 €, des carrières longues ou de la condition des femmes n’ont pas poussé le Gouvernement à amender sa copie. La majorité présidentielle s'est refaite au Sénat, majoritairement à Droite. C'était sans compter sur la colère de la rue qui a fini de convaincre certains députés LR de ne pas la voter. La seule question qui demeure aujourd’hui : comment le Gouvernement peut-il aussi facilement enjamber la démocratie ?

Tout simplement parce que celle-ci est malade. Malade de l’individualisme galopant et de la résignation collective qui ringuardise notre Stephane Hessel. Si d’après les études d’opinion les Français sont majoritairement opposés à la réforme, ils déclarent que cette dernière passera. Et si les syndicats ont mobilisé, ils ne l’ont pas fait partout et pas aussi longtemps qu’ils l’auraient souhaité. Le passage en force d’Élisabeth Borne ne risque pas de mettre plus de Français dehors. L'article a des chances de décourager les plus modérés, dont l’effort en pleine crise inflationniste est déjà conséquent. Il aura, peut-être, des chances d’exciter les plus radicaux, tentés de croire que ce n’est qu’en foutant le bordel que l’on arrive à ses fins en politique. Ça ne vous rappelle rien ? Que sont devenus les Gilets jaunes ?

Coralie Mollaret

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