Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 18.10.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 1849 fois

ÉDITORIAL Le début de la fin pour la Nupes : et si c'était déjà trop tard ?

Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumis

- Photo MaxPPP

Le temps des progressistes n'est-il pas passé après deux quinquennats Macron ?

La Nupes est dans le creux de la vague. La coalition de Gauche est secouée depuis plusieurs mois par les sorties intempestives du leader des Insoumis. Jean-Luc Mélenchon, bâtisseur de  l'union, est en train de réaliser l'exploit de diviser son propre camp. Il entraîne avec lui une bonne partie des élus LFI qui, par leurs comportements et déclarations, font du mal à la Gauche dans son ensemble. Hier soir, Olivier Faure, secrétaire national du Parti socialiste, lors du congrès du mouvement, a exprimé sa volonté de sortir de l'équilibre formé en juin 2022. Une prise de distance, sous forme de moratoire, pas tout à fait claire. Boris Vallaud, le patron des députés PS a annoncé, lui, le gel de la participation à l’intergroupe de la Nupes à l'Assemblée nationale. Le Parti communiste, avant lui, avait déjà souhaité "tourner la page de la Nupes". La présidente de la région Occitanie, depuis 18 mois, exprime sa désapprobation avec LFI. Déjà opposée à l'accord initial, aujourd'hui la réalité lui a donné raison. Maintenant, il est l'heure de s’attaquer aux désaccords de fond. Comme l'explique Carole Delga : "L’idéologie de Jean-Luc Mélenchon n’est pas la nôtre. Ses positions ne sont pas les nôtres. Son projet n’est pas le nôtre." Pour la présidente socialiste, cette alliance coûtera chère lors de la Présidentielle en 2027 car "la division, le bruit, la fureur, sont à l’exact opposé de ce qu’attendent nos concitoyens, confrontés dans leur quotidien à la brutalité de la situation économique et sociale et désorientés par la marche d’un monde toujours plus tourmenté." Plus qu'un désaccord, c'est donc la faillite morale qui est au coeur des enjeux. Elle appelle de ses voeux un nouveau souffle avec l'ensemble des forces de Gauche à l'exception de LFI. Mais le temps des progressistes n'est-il pas passé après deux quinquennats Macron ? Difficile de le savoir. L'exemple polonais et la victoire aux Législatives de l’opposition progressiste emmenée par l’ancien Premier ministre, Donald Tusk, donne de l'espoir. Ce scrutin met fin au règne du parti populiste nationaliste Droit et Justice (PiS). Et de la plus belle des manières avec un record historique de participation et une mobilisation record des plus jeunes et de la société civile. La Pologne conservatrice écartée, la loi sur l'avortement parmi les plus sévères en Europe va pouvoir enfin être remise en question. Le pays va pouvoir aussi être à nouveau à la table des négociations avec l'Europe et enfin, débloquer les fonds européens attendus par la population et les entreprises. Reste à savoir si ce chemin emprunté par notre voisin européen est encore possible deux ans et demi avant la prochaine Présidentielle en France. Ou est-ce que Marine Le Pen a déjà pris le train à grande vitesse grâce à un billet offert par la Nupes ?

Abdel Samari

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