Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 20.11.2023 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 3242 fois

EXPRESSO 5 000 hectares de terres agricoles menacés sur Nîmes

C'est le chiffre délivré par le syndicat des vignerons des Costières de Nîmes. Aujourd'hui, 5 000 hectares de terres agricoles sont menacés par des projets urbains et leurs mesures de compensation environnementale. 

C’est un chiffre qui fait froid dans le dos, au regard des enjeux de souveraineté alimentaire. Selon le syndicat des vignerons des Costières de Nîmes, près de 5 000 hectares de terres agricoles seraient menacés par des projets urbains et leur corollaire : des friches à acquérir pour compenser les dommages causés par ces projets d'aménagement. Aujourd’hui, les agriculteurs mènent une bataille pour la non-extension de la carrière de Beaucaire par le groupe GSM, une zone de 25 hectares qui serait concernée pour une durée d’exploitation de 15 ans.

Ce projet verra-t-il le jour ? Invité le 7 novembre dans le Club Objectif Gard, le maire RN de Beaucaire, Julien Sanchez, a annoncé repas vouloir procéder à la modification du plan local d’urbanisme nécessaire à l’extraction des cailloux. Toutefois, l’élu frontiste, un brin stratège, a piqué : « Le syndicat des Costières de Nîmes n’est pas tout à fait responsable. Quand c’est à Nîmes, pour des projets autres et tenus par des personnes autres, ça ne pose pas de problème. » Le maire fait référence au contournement de la ligne ferroviaire Nîmes-Montpellier et au projet économique autour de la nouvelle gare Magna Porta. Un projet consommateur de foncier, soutenu par la Droite nîmoise dont Bernard Angelras, ex-président du syndicat des Costières, fait partie.

« C’est vrai que des terres agricoles, dont des Costières de Nîmes, ont été consommés pour le projet. Toutefois Bernard Angelras n’était pas élu à cette époque », répond le président des Costières, Cyril Marès. D’ailleurs si Bernard Angelras a fait un rapide retour à la présidence du syndicat en 2021, il n’est pas resté longtemps selon le syndicat, histoire de prémunir les vignerons de tout conflit d’intérêt. Dans tous les cas, ce projet d’extention de carrière relance le débat sur la protection du foncier agricole. 

Selon la chambre d’agriculture, sa consommation reste « extrêmement élevée dans le Gard ». Ce patrimoine foncier aurait baissé de 16 600 hectares, soit 14% entre 2010 et 2020 selon la chambre consulaire, si l'on reprend les données de la statistique agricole l’Agreste. En 2019, et ce pour la première fois, la balance commerciale d’Occitanie, réputée pour être le grenier de la France, était déficitaire de plus d’un milliard d’euros, la Région ayant fait venir des produits espagnols. « Un pays qui ne produit pas avec les mesures draconiennes de la France », rappelle la présidente de la chambre d'agriculture gardoise, Magali Saumade.

Coralie Mollaret

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