Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 18.10.2023 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 1235 fois

EXPRESSO Un collaborateur du président de Nîmes métropole fait appel de sa condamnation

Le conseiller du président de Nîmes métropole, Arnaud Julien, a été condamné par le tribunal de Montpellier pour escroquerie et abus de confiance, du temps où il était directeur de l’office de tourisme de Juvignac. Il a fait appel de cette décision.

Juvignac, village résidentiel à l'ouest de Montpellier d’un peu plus de 10 000 habitants. En 2008, la maire déjà élue depuis 1983, Danièle Santonja, décide de créer un office de tourisme. Selon une source qui a suivi l’affaire de près, « l’intérêt touristique était un peu curieux. Il s’agit d’un village résidentiel qui n’a pas un réel intérêt touristique. » Un constat que dressera aussi la Chambre régionale des comptes, lors de l’examen de la gestion de l’association sur la période 2008 à 2014.

« Si nous avons créé l’office de tourisme, c’était pour avoir l’appellation de ville thermale », se défend Arnaud Julien, joint par téléphone. Du côté du maire de Juvignac qui est à l'origine de la plainte, Jean-Luc Savy élu en 2014, l’intérêt de l’office - aujourd’hui dissous - était plutôt politique : « La fonction de directeur a assuré à Arnaud Julien une certaine visibilité au sein du village. » Visibilité qui aurait pu lui permettre de reprendre le flambeau de la maire UMP puisque Danièle Santonja ne souhaitait plus se représenter en 2014.

Les faits reprochés concernent pour l'escroquerie des congés payés indus, et pour l'abus de confiance, des notes de téléphone ou encore des places de cinéma et de concert. Dans son rapport, la Chambre régionale des comptes relève à l’époque : « L’association a été conduite à mettre en œuvre des actions peu conformes à son objet social, notamment la vente de prestations de voyages et d’excursions en France, à l’étranger, et la vente de places de cinéma et de spectacles (…) Ces activités se sont déroulées dans une certaine opacité. » Là-aussi, Arnaud Julien se défend : « Je n’avais pas accès aux comptes, la ligne téléphonique n’était même pas à mon nom et toutes mes actions ont été validées par le conseil d’administration ! »

Le verdict des juges est tombé ce lundi. Arnaud Julien a été condamné à six mois de prison avec sursis, 15 000 € d’amende et 5 ans d’inéligibilité. Il lui est également interdit de gérer une entreprise ou d’exercer une activité commerciale. Ce dernier a fait appel de la décision. Selon l'une de nos sources, proche du dossier : « Arnaud Julien peut s’estimer heureux. Il aurait pu rembourser l’argent utilisé autrement qu’à des fins de promotions touristiques. Sauf que l’office n’existe plus aujourd’hui. Ce n’est pas le cas des ex-adjoint et directeur qui, eux, doivent rembourser des dommages et intérêts.»

Aujourd'hui employé au cabinet de Nîmes métropole, il va assurer à partir de la semaine prochaine l'intérim à la direction de la communication. Avec cette condamnation en première instance, peut-il rester en fonction ? Comme son grand patron, il n'envisage pas de partir... « Ne venez pas me chercher sur ce terrain-là... Cette histoire date de dix ans, c’est un règlement de compte politique ! Pour preuve, la Chambre régionale des comptes aurait pu saisir la justice et elle ne l'a pas fait. Je fais appel. Aujourd'hui, c’est une mort politique et sociale. Je vais prouver mon innocence en appel. » Un appel qui aura lieu devant la cour d'appel de Montpellier, là même où sera jugé Franck Proust. 

Coralie Mollaret

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