C’est « une drôle de configuration », comme il l’a dit lui-même, que le désormais candidat a choisi ce jeudi soir. Un lieu ouvert, sur la colline Sainte-Foy, au milieu d’un public d’environ 200 personnes. Un public auquel il a lancé : « Nous y sommes. Douze ans après avoir transmis le flambeau, je me retrouve devant vous. Qui l’eût cru ? » Lui qui avait affirmé tirer un trait sur la politique, hors d'une incartade nîmoise en 2020 : « Je m’étais interdit de revenir sur le devant de la scène. »

En douze ans, il s’est passé des choses, y compris dans sa vie personnelle, comme l’allusion à « Hervé, (son) compagnon » l’a rappelé : « je suis un homme de mon temps », dira-t-il, avant, plus loin, de dénoncer des propos diffamatoires et discriminatoires qu’il a lus sur les réseaux à son encontre et à celle de certains de ses colistiers, quand bien même la composition de la future liste n'a pas été dévoilée ce soir. Des propos contre lesquels il « engagera toutes les procédures nécessaires. »

Puis Patrice Prat s’en est pris à Yves Cazorla, sans le nommer : « Huit années qu’une nouvelle équipe municipale conduit les affaires de la cité, durant lesquelles le vaisseau Laudun-l’Ardoise n’a cessé de dériver. » Et le candidat, maire de 1995 à 2014, d’énumérer « les crises municipales à répétition, les trahisons en tout genre, le mépris envers les agents municipaux, l’indifférence au sort de nombreux habitants, les humiliations, comme sur le dossier Gifi », avec pour résultat « une image dégradée, des clans qui se forment, des divisions insupportables. » Et Patrice Prat de regarder dans le rétroviseur : « Hier, du temps où j’étais aux responsabilités, la cohésion faisait notre fierté et les résultats étaient au rendez-vous. »

Et il l’affirme, « les divisions nous affaiblissent », notamment « quand il s’agit de faire valoir les intérêts de la commune. » Alors il se donne pour « premier devoir de lutter contre les esprits intolérants, factieux d’une poignée d’individus turbulents et péremptoires », pour « empêcher la prise en main de la commune par des clans qui ont cherché le chaos plutôt que l’intérêt public », qu’il accuse de s’être abandonnés à « des manipulations politiques pour organiser des putschs. »

« Donner un coup de pied dans la fourmilière »

Alors Patrice Prat dit vouloir que la commune « retrouve la paix et la sérénité, je veux être ce gage de stabilité et d’optimisme », tout en rajoutant que « la confiance ne se décrète pas, surtout quand le mal est si profond. » Pour la restaurer, il promet que « l’ensemble du conseil municipal s’engagera à travers une charte de l’élu », et une équipe « disponible 365 jours par an, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 », « soudée, et il n’y aura pas de maire bis, ça finit toujours mal. » Cette équipe, il la présentera « dans quelques semaines », mais « elle sera renouvelée à 98 % », autour « d’un socle de valeurs humanistes et solidaires. » Cette liste, « elle ne sera pas un attrape-tout », poursuit-il.

Quant au programme, Patrice Prat en a esquissé quelques axes, dont la création d’un « comité citoyen des finances communales, constitué en large majorité de citoyens tirés au sort », qui auront leur mot à dire sur la gestion de la commune, mais aussi la création d’un « comité économique et social, avec les agriculteurs, artisans, commerçants, entrepreneurs, pour co-construire des projets. » Le candidat annonce aussi « des propositions précises » sur l’adaptation au changement climatique, comme « un vaste plan de rénovation thermique des bâtiments communaux et la déminéralisation des cours d’école. »

Ce programme, Patrice Prat annonce qu'il le construira aussi à travers « trois temps forts à l’automne », avec des débats sur le thème de « comment briser le phénomène de cité-dortoir » et sur « la revitalisation commerciale du centre-bourg », sur « l'avenir de l’Ardoise » et sur « l’avenir du complexe sportif de Lascours et des équipements sportifs dans leur ensemble. »

Après avoir raillé un maire sortant qualifié d’« Hibernatus qui, soudain, quelques mois avant les élections, devient Hercule et ses douze travaux », Patrice Prat lancera : « Il va falloir réveiller Laudun-l’Ardoise. » Pour ce faire, le candidat parle de « donner un coup de pied dans la fourmilière » : « Je reviens pour faire gagner à nouveau ma commune de toujours, tous ensemble on y va ! » Reste à voir s’il s’agira d’un retour gagnant.