Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 28.11.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1304 fois

LE 7H50 de Lydie Defos du Rau : « À Uzès, la politique politicienne, c'est terminé ! »

Lydie Defos du Rau, 46 ans, conseillère municipale d'opposition depuis 2014 (Photo : Coralie Mollaret)

À la tête du collectif Uzès des possibles, l’élue d’opposition Lydie Defos du Rau se présente aux municipales de 2020. Un scrutin difficile où deux ex-députés et un maire au pouvoir depuis trente ans s’affrontent…

Objectif Gard : S'opposer à un ex-député allié au maire sortant Jean-Luc Chapon ainsi qu’un autre ancien parlementaire… Ces municipales, c'est un peu David contre Goliath ?

Lydie Defos du Rau : Bon, je ne suis pas totalement incompétente ! J’ai une expérience municipale et je connais bien les politiques publiques en ma qualité de fonctionnaire au sein du syndicat mixte des gorges du Gardon. J'ai aussi participé au collectif contre l’Ombrière, initié la Fête des possibles et co-organisé la première marche pour le climat à Uzès… Et puis, regardez le parcours de Carole Delga : la présidente du Conseil régional Occitanie est à la base une technicienne, issue de la société civile.

Toutefois vos adversaires ont une certaine expérience et du réseau…

Pour convaincre, il faut porter un projet cohérent et ambitieux. À Uzès, la politique politicienne, c’est terminé ! Les électeurs veulent de la transparence. Ce sont eux, les nouveaux moyens de pression. D’ailleurs à votre parallèle concernant David contre Goliath, je vous fait remarquer que c’est bien David qui gagne à la fin !

Votre alliance avec Christophe Cavard a échoué. Une opposition divisée maximise les chances de Jean-Luc Chapon de l’emporter, non ?

Pour l’heure, il y a trois listes avec celle des Insoumis/Gilets jaunes. Mais ces derniers auraient une appétence certaine pour ma personne, parce que je suis investie sur la commune. Les citoyens veulent du renouveau politique. Ça passe par autre chose que des candidats autoproclamés qui se positionnent comme incontournables, à l’image de Christophe Cavard ou comme Jérome Maurin qui n’acceptait même pas l’idée de ne pas être tête de liste…

Quel regard portez-vous sur la gestion Chapon ?

Jean-Luc Chapon n’a jamais réellement eu de vision pour la ville. Comme beaucoup d’élus en manque d’imagination, le développement économique s’est limité au tourisme. Seulement le corollaire de cette politique simpliste, ce sont les embouteillages, l’explosion du nombre de résidences secondaires, l’augmentation des prix de l’immobilier, empêchant les jeunes ménages de s’installer. Des classes d’école ferment et des commerces de service sont remplacés par des boutiques éphémères, fermées en hiver.

Et vous, que proposez-vous aux Uzétiens ? 

Nous portons un projet politique de transition écologique, démocratique, sociale et économique. Parmi les mesures : la mise en place d’une navette pour se déplacer des quartiers périphériques au centre ville. Nous créons aussi deux éco-quartiers pour faciliter l’accession à la propriété, la mixité sociale et la maîtrise des dépenses énergétiques. Sur l’économie, nous débloquerons, par exemple, la zone du Mas de Mèze où huit hectares sont disponibles ainsi que de nombreuses friches industrielles.

Les municipales, ce sont aussi les élections communautaires. Que proposez-vous pour le Pays d’Uzès ?

D'abord, la création de l’association de préfiguration du Parc naturel régional. Nous défendons aussi la création d’une réserve foncière pour atteindre à terme l’autonomie alimentaire et nous souhaitons créer une piscine intercommunale. 

Où en est le projet de parc naturel régional ?

Le Conseiller régional Fabrice Verdier (ex-député, aujourd’hui conseiller région et probable candidat aux municipales uzétiennes avec le maire Jean-Luc Chapon) est le principal obstacle. Sa position mouvante et incompréhensible créée de la zizanie et du doute. Le présidente de la Région, Carole Delga, ne souhaite pas engager sa collectivité dans un tel contexte. Pourtant il y a un large consensus puisque près de 70% des communes sont partantes pour poursuivre. Pour rappel, la Région en exigeait 50%. C’est Fabrice Verdier qui impose toujours plus. Dès que les blocage – blocages qu’il a par ailleurs participé à créer- sont levés, il pose de nouvelles conditions ! Il avait pourtant tout voté comme un seul homme en mars 2017 ! Mais il y a eu la défaite aux Législatives et le rapprochement avec Chapon… Le problème c’est l’instrumentalisation politique qui est faite de ce dossier.

Enfin, où en êtes-vous de la composition de votre liste ?

Nous avons besoin de 29 candidats. À travers notre collectif, nous laçons aussi un appel à ceux qui veulent nous rejoindre. Dans la première quinzaine de décembre, nous inaugurerons notre local de campagne. Le dévoilement de la composition de la liste suivra. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Pour contacter le collectif :  contact@uzesdespossibles.org

Et aussi :

Le duc d’Uzès. En 2014, le maire Centriste et candidat à sa succession a raflé le scrutin dès le premier tour avec 51% des suffrages ! Conduite par Caroline Sépet, la liste Ensemble pour Uzès - dans laquelle se trouvait Lydie Defos Du Rau -, a récolté 19,8%.

Coralie Mollaret

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