Sur la 3e circonscription du Gard, 11 candidatures ont été déposées pour les élections législatives qui se dérouleront les 12 et 19 juin prochains. Il y a des représentants des partis plus classiques (LREM-majorité présidentielle, Nupes, Les Républicains, Rassemblement national...) mais aussi d'autres mouvances bien moins connues. 

Anne Guichard, 49 ans, mariée et cheffe d'entreprise installée à Théziers depuis dix ans, originaire de Sorgues dans le Vaucluse, n'appartient pas à un parti traditionnel. Elle se présente à ce scrutin sous la bannière "Évolution citoyenne", jeune association créée en 2019 par le Gilet jaune vauclusien Christophe Chalençon. Il compte lui-même parmi les trois candidats présentés pour ces élections, avec Anne Guichard dans le Gard et Germain Gaiffe sur la 2e circonscription de Vaucluse. Ce dernier fait particulièrement parler de lui ces derniers jours, suite à son passé judiciaire. Surnommé le "dépeceur de Montauban", il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle et est sorti l'année dernière de détention.

"Je ne pense pas que ce soit préjudiciable pour notre mouvement. Il a payé à la société ce qu'il avait fait. Il n'a pas caché quoi que ce soit. Est-ce que les politiques n'ont pas eux aussi des casiers ?", interroge la candidate gardoise, Anne Guichard. Au moins, cela fait parler de cette association politique, qui compte environ 500 adhérents aujourd'hui et qui régulièrement subit les "censures" d'un célèbre réseau social.

Une Gilet jaune de la première heure, tous les matins au rendez-vous sur le péage de Remoulins

Cette cheffe d'entreprise thézieroise s'intéresse à la politique depuis une quinzaine d'années. La crise des Gilets jaunes a été un vrai déclencheur. Elle faisait partie du noyau dur du groupe qui s'était installé au péage d'autoroute de Remoulins. Pendant plus d'un mois, elle y a passé ses matinées.

En 2019, elle s'est présentée une première fois sur aux élections européennes déjà sous l'étiquette "Évolution citoyenne" (qui fait partie de l'organisation du Conseil national de libération, ndlr). Cette année, elle a même tenté d'avoir un ticket au scrutin présidentiel, sans parvenir à rassembler les 500 signatures requises... Pas déçue pour autant, elle repart pour tenter de devenir députée.

"Tout remettre à plat et de sortir du bourbier actuel"

"Je ne me présente pas pour moi, mais pour ouvrir la voie aux citoyens. La particularité de notre mouvement est d'instaurer des assemblées citoyennes et de faire de la démocratie participative", explique la candidate. Elle veut servir de "pion" reliant les citoyens décidant des lois qu'ils veulent mettre en place à l'Assemblée nationale pour les proposer. En clair, c'est le peuple qui décide du programme et le député s'y plie. "On veut supprimer les conseillers départementaux, régionaux et les sénateurs. Par contre, on veut plus de députés pour davantage de proximité sur les territoire", rembraye-t-elle.

Alors qu'elle-même a connu des ennuis administratifs ou de santé, elle veut que le peuple réagisse face aux "injustices qui se créent, aux incohérences et au gaspillage de temps et d'argent". L'idée d'Évolution citoyenne, "c'est d'améliorer la qualité de vie des Français, de tout remettre à plat et de sortir du bourbier actuel". Mais le défi pour que "chacun retrouve sa souveraineté" est grand alors que "les gens ne croient plus dans nos gouvernants actuels mais ne croient pas non plus dans les gens qu'ils ne connaissent pas". Anne Guichard tentera de le relever au côté de son suppléant, Alexis Laquerre, 34 ans, un habitant de Carsan.

Marie Meunier