Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 30.08.2024 - Abdel Samari avec Louise Gal - 9 min  - vu 1374 fois

MATIGNON Gard et Arles : les personnalités politiques donnent leur avis

Emmanuel Macron

Le président de la République dans la cour de l'Élysée

- Photo MaxPPP

Franck Proust, Pierre Meurin, Vincent Bouget, Laurent Burgoa, Philippe Berta, Yoann Gillet, Nicolas Meizonnet, Emmanuel Taché de la Pagerie ou encore Nicolas Koukas s'expriment !

Alors qu'Emmanuel Macron, le président de la République, rencontre les pires difficultés à nommer un Premier ministre à Matignon, la situation politique nationale s'aventure en terre inconnue. Plusieurs personnalités politiques dans le Gard et en Arles ont accepté de donner leur point de vue à Objectif Gard.

Franck Proust, président Les Républicains de Nîmes métropole : "Avec une Gauche qui toutes tendances confondues plafonne à 7 millions de voix soit 23 % de l’opinion de nos compatriotes, la France confirme son ancrage à Droite et au Centre. Les Français ont à la fois un besoin d’ordre, de protection tant en termes de sécurité que de respect de leur mode de vie. Besoin aussi de justice sociale non pas par le biais de l’assistanat qui affaisse la société, mais d’un juste revenu de leurs efforts, de leur mérite et de leur travail qui donne naturellement à la société les règles du respect et de la vie en commun. Les Français ont aussi besoin de savoir que leur hospitalité ne les réduit pas en victimes de vagues migratoires subies. Quant au spectacle pathétique et lunaire d’une Lucie Castets, directrice des finances de la mairie de Paris aux états de service calamiteux, qui se sent d’une mission quasi messianique pour appliquer le programme du NFP qui n’est autre que celui de LFI, il les laisse sans voix tant c’est grotesque. Comme ils rejettent l’ouverture en grand des frontières, démantèlement de notre tissu économique, marginalisation de nos forces de l’ordre pour installer la loi du plus fort dans la rue, la dissolution de notre identité. Le président de la République se doit d’entendre la main tendue par ceux qui ont une haute vision de la France et de ses valeurs comme le propose la Droite républicaine de manière très concrète par son pacte législatif d’urgence fait de 13 textes de lois. Priorité à la revalorisation de « la France qui travaille » avec l’objectif de combattre l’assistanat. L’arrêt de l’immigration incontrôlée, conditionnement de l’accès aux aides sociales à une durée de présence minimale sur le territoire. Ce pacte entend aussi restaurer l’autorité en suspendant les aides sociales pour les délinquants et les parents de délinquants mineurs. Si le président de la République semble avoir compris le danger mortel que serait pour la France la mise en place d’un gouvernement portant le programme NFP-LFI, il lui reste à choisir un Premier ministre ouvert à la mise en œuvre de ces mesures d’urgence. Comme je le pratique avec réussite dans une assemblée diverse comme Nîmes métropole, les majorités se trouveront toujours sur les textes qui feront avancer la France et la Droite républicaine y prendra toute sa part au parlement."

Pierre Meurin, député RN du Gard : "Notre Pays est paralysé par l'hubris d'un président de la République qui fait joujou avec les institutions et qui n'est pas capable de tirer les conséquences de l'effondrement de son camp. En définitive, ce chaos institutionnel est gravissime alors que depuis deux semaines l'actualité nous a déjà infligé un acte antisémite terrible et le meurtre d'un gendarme. La France n'est pas un jouet Monsieur le Président. Je peine à contenir mon impatience jusqu'à notre victoire salutaire en 2027. Si le Président voulait bien anticiper cette échéance en démissionnant, qu'il n'hésite pas..."

Vincent Bouget, secrétaire départemental du PCF, vice-président au Conseil département du Gard : "La situation politique est à la fois inédite et d’une extrême gravité. Elle révèle une crise politique et démocratique majeure et qui met à l’épreuve les institutions républicaines. Le président de la République est le premier responsable de l’instabilité institutionnelle actuelle : il a seul décidé de la dissolution de l’Assemblée nationale en faisant courir au pays le risque d’une majorité d’extrême-droite. Ce risque a été provisoirement écarté mais le président, son camp et la Droite sont dans le déni de leur défaite et si personne n’a de majorité absolue à l’Assemblée nationale, la Gauche est indéniablement en tête, disposant du plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale. Alors que les forces du Nouveau Front populaire et Lucie Castets ont manifesté tous les gestes de responsabilité et d’ouverture pour reconnaitre l’expression démocratique des Français, le camp présidentiel et la Droite, pourtant défaits refusent de nommer Lucie Castets, Première ministre, alors qu’il a affirmé être prêt à nommer Bardella si le RN était arrivé en tête. La vérité est qu’ils n’acceptent pas de voir s’appliquer une politique en rupture avec la sienne. Et de fait, on peut craindre qu’ils s’apprêtent à mettre en place un pouvoir soutenu par le parti présidentiel, la droite LR et le RN pour préserver leurs intérêts et ceux des plus puissants, continuer de démanteler les services publics et d’imposer l’austérité au peuple. L’autre problème important réside dans les prérogatives que s’octroie le président de la République qui s’attache à recomposer lui-même une majorité parlementaire alors qu’il faudrait rétablir la primauté de l’Assemblée nationale et de laisser les député-e-s élu-e-s travailler. Au final, plus de 50 jours après les élections législatives, il n’y a toujours aucun gouvernement de plein exercice. Les urgences sociales sont pourtant réelles et le budget 2025 doit être préparé. La situation et inacceptable et nous ne pouvons le laisser faire. Nous appelons à la mobilisation populaire et, comme le demande les députés communistes, à la réunion d’une session extraordinaire de l’Assemblée pour qu’elle ne soit pas réduite au silence. On ne peut laisser ainsi bafouer la démocratie et l’expression populaire."

Laurent Burgoa, sénateur Les Républicains du Gard : "Quel pastis !!! Non, ce n’est pas d’une boisson anisée que je veux parler mais malheureusement de la situation politique de la France suite à la surprenante et individuelle décision de dissolution de l’Assemblée nationale prise par le président de la République le soir des résultats des récentes élections européennes. Les élections législatives qui ont suivi n’ont aucun gagnant mais un seul camp perdant, celui de la majorité présidentielle. Le NPF coalition arrivée en tête mais sans majorité relative conséquente s’est autoproclamée gagnante de ces élections sous l’influence néfaste de LFI. Après intense réflexion, elle a proposé un nom de Premier ministre sans se préoccuper que seul le président de La République nomme le Premier ministre. La Gauche républicaine (et notamment celle gardoise à quelques exceptions près) s’est soumise aux Insoumis et a perdu son âme. La Droite Républicaine indépendante a proposé un pacte législatif et refusait justement une coalition dans laquelle il aurait plus a prendre des coups qu’à en gagner un réel bénéfice Après deux mois presque des élections, la France n’a pas de gouvernement et attend avec impatience un projet de loi de Finances pour 2025 . Cette situation ne peut perdurer. Le Président doit nommer très rapidement un Premier ministre qui constituera un gouvernement et devra aller chercher la difficile confiance de l’Assemblée nationale. Jusqu’en juin 2025, cette situation va être longue et périlleuse et je crains une nouvelle dissolution à cette époque à moins que les « Démocrates » de Droite, du Centre et de Gauche arrivent à s’attendre sur un accord législatif minimal. La seule stabilité de nos institutions est dans les mains du Sénat et de sa majorité qui devra défendre encore plus de nos jours nos collectivités et les valeurs de notre République sinon les populistes arriveront au pouvoir la prochaine fois Macron aura été le pire président de la Ve République !!!"

Philippe Berta, ancien député Modem du Gard : "Je ne reviendrai pas sur l’opportunité de la dissolution ou tout du moins sur le bien-fondé de son calendrier. L’absence de vainqueur aux élections législatives met désormais la classe politique face à ses responsabilités. La majorité des Français attend d’elle un comportement digne et respectable. Le choix est simple: c’est le choix de la république et de la démocratie contre celui de l’effondrement national, de la ruine et du chaos. Il n’y a plus place pour de vains petits calculs électoraux ou de trajectoires personnelles. Nous attendons le rassemblement de tous les démocrates autour de valeurs communes et de grands projets qui font nation : pourvoir d’achat, sécurité, politique étrangère, économie, émigration, santé, recherche, innovation… L’introduction de proportionnelle demandée par le MOuvement DEMocrate depuis des décennies nous aurait accoutumés à ce type de coalition à l’allemande. Il n’est que temps. J’en appelle aux Républicains vrais, aux socio-démocrates vrais, s’allier aux extrémistes, aux populistes et autres complotistes, pour de bien médiocres calculs électoraux, outre d’être la négation de l’action politique, c’est vouloir entraîner notre pays vers l’abîme, vers la guerre civile et son asservissement à une puissance étrangère. C’est donc bien le temps de la responsabilité."

Yoann Gillet, député RN du Gard : "La France traverse une période marquée par une flambée inquiétante de la violence sur l’ensemble du territoire. Tous les voyants de l'insécurité sont au rouge et n'ont cessé de se dégrader sous la présidence d'Emmanuel Macron. Les récents événements, tels que l’attentat à La Grande-Motte, l’agression d’un policier gravement blessé en Seine-et-Marne, et le décès tragique d’un gendarme dans les Alpes-Maritimes, ne sont malheureusement pas de simples faits divers isolés, mais le reflet d'une dérive violente qui gangrène notre pays. Les Français sont légitimement inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants. Les drames quotidiens soulignent encore une fois la nécessité d’une réponse ferme et efficace. Il est temps de prendre à bras-le-corps ce problème qui ronge la sérénité des Français, et leur droit élémentaire à vivre en sécurité. Pour mettre fin à ce fléau, il faut agir vite et fort, avec les mesures que le Rassemblement national porte depuis des années : lutte implacable contre la délinquance, instauration de peines planchers, mise en place de peines lourdes et dissuasives, expulsion des délinquants étrangers et maîtrise de l'immigration de masse. L’expulsion des criminels étrangers doit être systématique, car il est inadmissible qu’un individu qui représente un danger puisse se maintenir sur le territoire national.  Pendant ce temps-là, le président de la République continue de « consulter » pour trouver un Premier ministre et un gouvernement. Il tente de trouver une solution à la situation de blocage dans laquelle il nous a mis par son inconséquence. Aujourd’hui, au lieu de continuer sa tambouille politique, il est urgent de légiférer et le président de la République devrait convoquer une séance extraordinaire pour débattre d’une grande loi de réarmement de l’État qui protégera nos compatriotes. Face à l'insécurité, nous avons un seul état d'esprit : la fermeté, encore la fermeté, toujours la fermeté."

Nicolas Meizonnet, député RN du Gard : "La situation actuelle est telle que nous l'avions annoncée il y a maintenant deux mois, au soir du second tour des élections législatives : nous sommes aujourd'hui plongés dans un bourbier dont Emmanuel Macron est le premier responsable. En raison d'alliances contre-nature allant de l'extrême-gauche aux Républicains, en passant bien sûr par les macronistes, le Rassemblement national a été empêché d'obtenir une majorité claire à l'Assemblée nationale et ainsi de gouverner, alors qu'il était le seul parti en mesure de le faire au regard des dynamiques électorales des élections européennes et du premier tour des législatives anticipées. Les conséquences de ces magouilles politiciennes sont lourdes. Dans l'impossibilité d'assurer une stabilité à travers la nomination d'un nouveau Premier ministre et d'un gouvernement, le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal qui n'a plus la moindre légitimité démocratique est toujours aux manettes. Face aux urgences multiples qui frappent les Français et que nous devons traiter, sur le pouvoir d'achat, sur l'insécurité, sur la santé, sur l'école, sur l'immigration, sur l'agriculture, aucun projet de loi ou réforme d'envergure ne peut être aujourd'hui engagé. Désormais, la manière la plus raisonnable pour sortir de ce blocage passe par la démission du président de la République et la convocation de nouvelles élections. J'ai la conviction que les Français qui viennent encore d'être dupés comprendront que seul le Rassemblement national et ses alliés sont en mesure de leur offrir un cap clair pour le pays."

Emmanuel Taché de la Pagerie, député RN d'Arles : "Emmanuel Macron est dans la continuité de ce qu’il sait faire depuis 2017, mais là je pense qu’on est arrivé au maximum. C’est-à-dire qu’à force de jouer avec les institutions de la Ve République, il nous a menés au chaos, il les a complètement explosées en réagissant sur une blessure narcissique, nous mettant dans une situation semble-t-il insoluble puisque cela fait deux mois que cela dure. Je souhaite que le parlement soit convoqué en session exceptionnelle mais pour cela il faut un Premier ministre car il n’y a que le gouvernement qui puisse convoquer le parlement. Je refuse la petite musique qu’on entend qui voudrait que la France soit capable de fonctionner sans gouvernement, à l’instar de la Belgique. C’est bien méconnaître les institutions de la Ve. Mais je n’attends rien de ce résultat qui est celui de tractations entre monsieur Attal et le NFP sur fond de désistements qui nous a mené à avoir trois blocs à l’AN, donc aucune majorité relative."

Nicolas Koukas, candidat du NFP aux élections législatives en Arles : "C’est une situation d’échec de la part du Président qui ne veut pas reconnaître que la Gauche est la première force politique au sein de l’Assemblée nationale, et que, naturellement, on propose d’abord à la première force politique de tenter de constituer un gouvernement. Il refuse, on prend acte. Je trouve que c’est un signe assez dangereux envoyé à la démocratie locale. J’ai rencontré énormément d’Arlésiens qui sont dans l’incompréhension de la décision du président de la République. Les gens ont voté pour du changement, ils n’ont pas voté pour lui, ni pour la République en marche, et quand ils ont voté pour son camp au second tour, c’était souvent contre l’extrême-droite. On est en train d’aller vers un Premier ministre qui sera un proche de Macron et je crois que cela ne répond pas à la colère, pas que de la Gauche, de tout l’électorat. C’est assez dangereux pour la suite, et mettre dans le même panier l’extrême-droite et la Gauche, c’est aussi particulièrement malhabile de sa part."

Abdel Samari avec Louise Gal

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