Publié il y a 1 an - Mise à jour le 30.03.2023 - François Desmeures - 4 min  - vu 481 fois

PIÉMONT CÉVENOL Débat d'orientation d'un budget très contraint

Le débat d'orientation budgétaire avait lieu au foyer de Monoblet

- (photo François Desmeures)

La communauté de communes du Piémont cévenol a tenu, ce mercredi soir, son débat d 'orientation budgétaire (DOB), avant le voite du budget la semaine prochaine. Alors que le Piémont va fêter ses dix ans, il affiche une santé financière correcte, pour 2023, mais qui laisse peu de marges de manoeuvre aux investissements. 

Le débat d'orientation budgétaire avait lieu au foyer de Monoblet • (photo François Desmeures)

C'est en soliste, debout, face aux élus des 34 communes de sa communauté, que le président du Piémont cévenol et maire de Cardet, Fabien Cruveiller, a donné les grandes lignes financières qui président au budget qui sera débattu mercredi prochain à Lédignan. Sans vote, la séance de débat d'orientation  budgétaire (DOB) s'appuie sur le rapport du même nom. 

Un débat que le président a voulu "uniquement sur nos compétences", soit "le socle commun de services à la population", assurer le développement économique, promouvoir le teritoire et son identité, et préserver le cadre de vie à travers un aménagement durable. Une base de politique générale et des intentions qui évoluent dans un contexte qui grève les budgets des institutions publiques, à commencer par l'inflation, et ce même si Fabien Cruveiller a souligné mercredi que la dotation globale de fonctionnement (DGF) allait augmenter, au niveau national, de plus de 320 millions d'euros. 

"On n'a jamais touché à la fiscalité", rappelle le président aux élus. En 2022, le filet de sécurité gopuvernemental a représenté 84 000 €, peut -être autant cette année (selon ce que le Gouvernement annoncera). La communauté de communes a aussi reçu un solde, en lien avec la politique Covid, de 300 000 €. De quoi faciliter quelque peu la construction budgétaire mais qui invite à "nuancer", par la conjoncture, le million d'euros d'excédent qu'affiche le budget général. 

Côté fonctionnaires, Fabien Cruveiller a reconnu, dans sa présentation, une hausse des traitements "qui relève aussi de choix politiques", comme le développement de la maison France services itinérante ou les décisions en matière de transition écologique. "On a eu recours à la mobilité interne, mais on en a vu les limites", argumente le président du Piémont, qui souligne avec fierté que le salaire moyen des agents s'élève à 1 685 €. 

Les ordures, 36% du budget de fonctionnement

Pas de DOB sans un long passage sur le coût des ordures ménagères, qui ne cesse de croître. Le Piémont cévenol ne fait pas exception, avec des déchets qui devraient accaparer 36% du budget de fonctionnment en 2023, juste devant celui de l'enfance jeunesse (34%). La bonne nouvelle, pour la communauté, c'est que la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) est aussi la principale recette de fonctionnement. Et les recettes ont finalement dépassé les dépenses en 2022, ce qui devrait permettre de financer la déchèterie de Saint-Bénezet. 

Alors que les charges à caractère général prendront à leur compte l'inflation du carburant et de l'alimentaire, ainsi que l'augmentation du tarif de l'électricité - le Pïémont cévenol table sur une hausse de 2,5% - la communauté de communes voit aussi ses charges de gestion courante repartir à la hausse. Ainsi, l'établissement public territorial de bassin (EPTB) du Vidourle demande une participation supplémentaire de 120 000 € ; la contribution au Symtoma (qui gère les ordures) augmente de 138 000 €. Pour les halles des sports de Quissac et Lédignan, plus de 100 000 € seront budgétés. 

"Notre modèle, qui consiste à comprimer les charges, est menacé"

Fabien Cruveiller, président du Piémont cévenol

"Notre modèle, qui consiste à comprimer les charges, est menacé, a insisté Fabien Cruveiller. Il faut que 2023 nous permette de trouver des solutions, à travers un plan pluriannuel de fonctionnement." Tandis que le maire de Saint-Hippolyte-du-Fort, Bruno Olivieri, a souligné "un montant d'épargne nette qui a de quoi alerter, hors recettes exceptionnelles". Pour autant, la communauté de commues poursuivra des investissements. Alors que le centre nautique intercommunal de Quissac sera bientôt réceptionné (*), une étude de faisabilité sera lancée pour la déchèterie de Saint-Bénezet, tandis que les crèches recevront toutes un équipement et que le centre de loisirs de Sauve verra les premières démarches pour l'aménagement d'un dortoir. 

"Les excédents de fonctionnement, que nous avons eu depuis dix ans et qui nous ont permis d'investir, vont fondre sous l'effet de l'inflation, a prévenu Fabien Cruveiller. En 2023, il faut qu'on anticipe sur de nouveaux modes de financement, une meilleure gestion des déchets, et se préparer au transfert de l'eau et de l'assainissement à la communauté de communes." 

"Je ne vois pas un avenir rose si nous ne toilettons pas nos compétences"

Bruno Olivieri, maire de Saint-Hippolyte-du-Fort

Maire de la commune la plus importante démographiquement, et opposant régulier à Fabien Cruveiller, Bruno Olivieri a souhaité dénoncer "un déséquilibre de l'investissement sur tout le bassin cigalois". Pour lui, le centre aquatique réhabilité "ne doit pas annuler l'investissement sur le reste du territoire, ce qui génère des réactions très violentes sur le territoire cigalois". Une façon d'insister sur "le déséquilibre avec les services portés par l'intercommunalité sur une commune comme Quissac". Un argument auquel Serge Cathala, maire de Quissac, a rétorqué que c'est parce que sa commune avait offert les bâtiments que les infrastructures avaient pu se développer. 

"Je ne vois pas un avenir rose si nous ne toilettons pas nos compétences, a poursuivi l'édile de Saint-Hippolyte-du-Fort, alors qu'arrive celle de l'eau et de l'assainissement." En réponse, Fabien Cruveiller a listé les équipements intercommunaux dont bénéficie la cité historiquement ouvrière : "Une déchèterie, une recyclerie, un médiathèque et un projet de centre de loisirs". "La main a toujours été tendue, elle le restera, a poursuivi le président du Piémont cévenol, je suis content que tu souhaites réfléchir, avec l'ensemble des élus, sur les compétences." 

Avant de rebattre les cartes des compétences de la communauté de communes, le vote du budget 2023 aura lieu mercredi prochain, à Lédignan. Il permettra d'entrer plus finement dans les choix communautaires pour l'année 2023. Et donnera une première réponse sur ce que devient cette main tendue.

(*) L'inauguration aura lieu le 5 mai, l'ouverture au public le 15 mai. 

François Desmeures

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