Conseil municipal délicat, ce lundi soir. Avant d'ouvrir la séance, le maire Les Républicains de Nîmes a tenu à réagir à la polémique impliquant son adjoint aux Travaux et ami de 30 ans, Richard Flandin. L'adjoint a acheté en 2019 une maison en Espagne avec le promoteur immobilier nîmois, Jean-Paul Bonicel. L’achat s’est fait via la SCI (Société civile immobilière) Flanbo : "Flan" pour Flandin et "bo" pour Bonicel.
Richard Flandin reçu cette semaine
« Les faits sont de nature à remettre en cause son intégrité. Ils apparaissent en contradiction avec l’exigence d’exemplarité face aux conflits d’intérêt », assène le maire. Jean-Paul Fournier a beau parler dans sa barbe, son discours est rude à l'endroit de son élu, comme si la sentence avait déjà été actée. Richard Flandin sera toutefois reçu cette semaine en mairie. Jean-Paul Fournier, dit-il, prendra « en conscience les décisions jugées indispensables ».
Le maire va-t-il retirer les délégations de l'adjoint ? Lui demander de démissionner ? Ce soir, Jean-Paul Fournier a annoncé faire un signalement auprès du procureur de la République, au titre de l'article 40 du code de procédure pénale. Donnant alors la parole à son DGS (Directeur général des services), Christophe Madalle a énuméré « les procédures mises en œuvre depuis le début du mandat » pour prémunir la ville et ses élus de tout conflit d’intérêt.
Concernant la situation de Richard Flandin, le chef de l'administration a relevé le lancement d’un contrôle approfondi de la situation de l'élu par le déontologue de la collectivité. En attendant la remise de son rapport mi-avril, la conclusion intermédiaire stipulerait que « par ses manquements », l’élu « porte atteinte à la crédibilité et à l’intégrité de la collectivité ». Il serait alors préconisé qu’une alerte soit faite auprès du procureur de la République.
« Cette préconisation sera mise en œuvre dans les heures à venir », a ajouté le DGS. Est-ce la fin de la relation entre Fournier et Flandin, l'homme de réseau du maire, repêché après sa défaite en 2008 aux municipales d’Arles. À trois ans des municipales, cette affaire ajoutée à celle du verdict, ce mercredi, de l’affaire de la Senim signent une atmosphère fin de règne à l’hôtel de ville de la rue Dorée.