ALÈS Le comité de défense de l'hôpital insatisfait des conclusions des états généraux de la santé
Il manifestait devant le Cratère avant la restitution des états généraux de la santé, lundi 6 novembre. Et s'il souligne une discussion constructive, le comité de défense et de promotion de l'hôpital et de la santé d'Alès tire la conclusion que les élements débattus entre professionnels de santé n'ont trouvé aucun débouché dans les conclusions des états généraux. Et que les trois annonces majeures sentent le réchauffé.
D'un côté, des "états généraux qui ont permis aux professionnels de santé de s'exprimer" et des "propositions, dont certaines sont pertinentes", explique le président du comité de défense et de promotion de l'hôpital et de la santé d'Alès, et ancien généraliste, Jean-Marc Leyssenne. De l'autre, "rien de ces propos ne se retrouve dans la collecte" réalisée lors de la soirée bilan des états généraux de la santé, lundi 6 novembre au Cratère (en présence du ministre de la Santé, relire ici). "Les trois projets annoncés sont dans les cartons depuis longtemps", sanctionne Jean-Marc Leyssenne.
Premier de ces projets battu en brèche par le comité, le "bus santé itinérant, qui desservirait 72 communes, mais avec quels medecins ?". Puis, le pôle de soins pédiatriques, pour lequel "il a été fait appel à tous les professionnels libéraux qui veulent participer. À nos yeux, c'est une PMI (protection maternelle infantile, qui dépend du Département, NDLR) qui a été présentée". Une manière de dire que le service - si tant est qu'il parvienne à trouver des praticiens dans un secteur sinistré - n'invente rien de nouveau et vient s'ajouter, sous modèle libéral, à un service existant. "Il nous faut renforcer le service public de proximité, insiste Jean-Marc Leyssenne. Des accouchements à plus de 45 kilomètres augmentent de 6,3% les risques de décès de l'enfant."
Le comité, qui évalue à "7 millions le nombre de Français sans médecin traitant", pense enfin qu'il faudra au moins "quatre ou cinq médecins pour le service de premier recours" qui ouvre ses portes au troisième étage du nouveau Gard vision (relire ici). "Mais les médecins ont une pratique individuelle de leur service", critique le comité.
Sur le fond, les membres du comité de défense de la santé regrettent qu'il n'y ait pas eu "de coup de pouce budgétaire pour l'hôpital d'Alès". "Rivenq n'a rien dit sur l'extension des urgences ou sur la dotation globale de l'hôpital", attaque Jean-Michel Suau, par ailleurs conseiller municipal alésien d'opposition. Il n'a rien dit non plus sur le centre hospiltalier de Ponteils, qui est dans la difficulté." Jean-Marc Leyssenne, lors de la visite du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a pu s'entretenir avec des membres de son cabinet. "On a discuté facilement une heure et demie. Sauf qu'on n'a eu aucune réponse. Et ce n'est pas le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) du Gard qui va s'engager sur une hausse budgétaire de l'hôpital en 2024 !"
"Tous les ans, on perd 1 000 médecins généralistes, conclut le président du comité. Il faudrait déjà remettre dans les cabinets les 20% de médecins qui ont un poste administratif." Jean-Marc Leyssenne souligne aussi que "la remise en cause de la libre installation a été portée par les soignants pendant les états généraux. Mais on assiste à un refus de l'obligation de participer aux gardes." Pour lui, celles-ci devraient être mieux rémunérées.
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