Après avoir tenté de constituer à Alès une union de la gauche la plus large possible, Basile Imbert et son équipe n’ont pas réussi à réunir les conditions nécessaires pour rassembler tous les partis. C’est pourquoi le jeune socialiste, né en juin 1995 — mois d’élection d’un certain Max Roustan à la tête de la mairie —, a décidé de lancer sa campagne sans plus attendre.
S’il se décrit comme un « socialiste unitaire », l’Alésien souhaite désormais avancer avec le Parti socialiste, mais aussi avec les écologistes, autour d’un nom simplifié : « Alès Commun ». Cette fois, le mouvement sera concentré sur sa candidature.
Ce qui rapproche les socialistes des écologistes, c’est cette notion de commun. « Les paysages, les espaces verts, l’eau, la gestion des déchets, il y a plein de choses en commun dans une ville. Et nous, on veut le mettre en avant. Et puis le commun, c’est aussi le partage : que serait Alès sans cet esprit de chaleur cévenol ? », a déclaré le militant lors de la présentation de sa campagne, ce mercredi 5 novembre. Réunis devant la presse et leurs sympathisants au bar de la Rotonde, Basile Imbert et son équipe ont dévoilé les quatre premières priorités (sur dix) de leur programme.
Économie, sécurité, santé et écologie : les quatre priorités
« La première des priorités, c’est l’économie, notamment dans le cœur de ville, mais pas seulement. Le centre-ville est en grande souffrance. Le deuxième point, c’est la sécurité. On ne veut pas la manquer dans notre programme, car c’est une attente forte des Alésiens et des Alésiennes, qui veulent pouvoir être tranquilles. Et si la mairie ne peut pas tout, elle peut beaucoup », explique le doctorant et enseignant en science politique à l’université de Montpellier.
Son troisième axe porte sur la santé, car selon lui, Alès est devenue « un désert médical sur de nombreux sujets ». Enfin, le quatrième pilier est consacré à l’écologie : « Au-delà de l’alliance avec les Verts, on pense qu’il faut faire davantage pour l’écologie. C’est incontournable au XXIᵉ siècle. C’est un vrai défi et, en plus, les Alésiens ont tout à y gagner dans une transition écologique sociale et solidaire. »
« Christophe Rivenq, quelqu’un que j’estime beaucoup »
Parmi ses mesures phares, le socialiste évoque la problématique du stationnement en centre-ville, qu’il juge « extrêmement compliquée », et la nécessité d’écouter davantage les commerçants. Sur la sécurité, il souhaite renforcer la police municipale de proximité et alerte sur un problème majeur : les risques psychosociaux.
« Ne nous mentons pas, à Alès, il y a beaucoup de personnes en souffrance psychologique dans la rue. Cela participe au climat d’insécurité, et nous, on peut répondre à ça. »
Concernant la santé, il veut mettre en place un bus médical de prévention. Enfin, sur le plan écologique, il défend une mesure déjà évoquée dans nos colonnes : la tarification sociale et écologique de l’eau. « C’est une mesure qui ferait gagner du pouvoir d’achat aux Alésiens tout en préservant la ressource. Et c’est une vraie différence avec Christophe Rivenq, quelqu’un que j’estime beaucoup. Lui pense que ce n’est pas faisable. Moi, je pense que ça l’est. »
Une gauche ouverte, mais avec sa méthode
S’il se revendique homme de gauche, Basile Imbert n’exclut pas le dialogue avec d’autres sensibilités. « Je n’ai aucun problème à discuter dans la vie avec des gens de droite humaniste, parce qu’on a besoin de tout le monde à la fin. Mais là, c’est le temps de la campagne, on a des différences à mettre en avant. »
Interrogé dans le 8h pile, interview réalisée dans nos locaux hier matin, l’enseignant estime que rien n’est perdu et qu’il a tout tenté pour l’union. « La porte est grande ouverte à qui veut nous rejoindre, tant qu’on se retrouve dans nos valeurs : avoir Alès chevillé au cœur et placer l’humanisme au centre. »
Des divergences persistantes
Concernant sa relation avec Paul Planque, chef de file du Printemps Alésien, Basile Imbert continue de l’estimer, mais rappelle qu’il ne fait pas partie de ceux qui pensent qu’il n’y a « pas de leader naturel à Alès ». « Les conditions de l’union, c’est le respect de tout le monde, la démocratie interne. Et pour l’instant, le compte n’y est pas. »
Enfin, il a tenu à répondre à Armand Crépin, représentant de LFI à Alès, qui avait été critique à son égard, en déclarant ne pas vouloir suivre l'aventure personnelle de Basile (Imbert): « On n’est pas d’accord sur des choses très importantes, mais sur Alès, on pouvait espérer construire quelque chose. On n’a pas réussi avec eux. Tant pis pour eux ! Aujourd’hui, je ne sais pas où ils sont. Je leur souhaite le meilleur, mais force est de constater qu’ils sont assez isolés, tout comme les communistes. »