Publié il y a 7 jours - Mise à jour le 03.11.2025 - Julia Razil - 3 min  - vu 224 fois

ARLES Bienvenue dans la capitale française de la traduction littéraire

Des rencontres, des conférences, des lectures, des concerts... à travers différents lieux de la ville vont ponctuer ces trois jours.

- Romain Boutillier

Du 7 au 9 novembre, Arles accueille la 42e édition des Assises de la traduction littéraire sur le thème de "Traduire sous contraintes".

Dans le riche paysage culturel arlésien, un événement se distingue par sa longévité et son ambition : les Assises de la traduction littéraire. Imaginées par l’éditeur et auteur Hubert Nyssen et l’association des traducteurs littéraires de France (ATLF), ces Assises -- dont c’est la 42e édition -- avaient pour ambition de faire d’Arles la capitale française de la traduction et d’offrir un lieu de rencontre aux traducteurs, souvent isolés dans leur pratique. Portées par ATLAS (association pour la promotion de la traduction littéraire), les Assises ont évolué pour devenir bien plus qu’un festival uniquement professionnel.

Aujourd’hui, elles attirent non seulement les traducteurs et les éditeurs, mais aussi des étudiants, des Arlésiens et des amoureux des littératures du monde entier, toujours plus nombreux. "On a des initiatives qui parlent de la traduction, mais qui parlent de plus que ça. À travers notre programmation, on parle de l’état du monde, souligne Julie Duthey, responsable de la communication d’Atlas. Les thématiques qu’on aborde ici concernent bien plus de monde qu’il n’y paraît." L’enjeu reste de faire de cet événement, souvent perçu comme "de niche", un rendez-vous pour un public toujours plus large. 

Les Assises de la traduction littéraire ne sont pas que professionnelles et politiques, elles sont aussi festives. Et ouvertes à tous. • Romain Boutillier

À l’occasion de cette édition 2025, qui se déroulera du 7 au 9 novembre, les Assises proposeront une nouvelle fois, et dans différents lieux d'Arles, un mélange unique de débats animés, conférences, concerts, rencontres informelles et moments de convivialité et exploreront le thème brûlant de "Traduire sous contraintes". "Les Assises, c'est un moment où on comprend que la traduction n'est pas qu'un métier. C'est un acte de résistance, de création et de partage." À nouveau cette année la programmation fera dialoguer littérature et enjeux sociétaux.

Au cœur des débats, entre autres, la censure comme moteur de création avec Arezou Dadvar et Tinouche Nazmjou qui expliqueront comment ils contournent l'interdiction en Iran en traduisant en persan des œuvres françaises comme King Kong Théorie de Virginie Despentes. Yves Gauthier, ancien traducteur en URSS, révèlera comment "catastrophe" devenait "incident" pour parler de Tchernobyl. Laure Murat interrogera notre rapport aux œuvres du passé et à la question de réécrire les classiques dans son essai Toutes les époques sont dégueulasses. Grâce au travail et au talent de quelques traducteurs, le projet européen Archipelagos mettra en lumière des œuvres méconnues. L'événement abordera aussi les défis contemporains, notamment celui de l'IA et de la traduction.

"Ce qui est magique, c’est de voir tous ces gens courir pendant ces trois jours entre les différents lieux du festival. Arles se transforme pendant ces quelques jours : on entend parler toutes les langues, on croise des débats passionnés sur le placement d’une virgule…", décrit Julie Duthey avec enthousiasme.

22 000 ouvrages, 65 langues

Si Arles est la capitale des traducteurs, c’est grâce à l’association ATLAS, créée il y a plus de quatre décennies pour concrétiser cette ambition. Le Collège International des Traducteurs Littéraires (CITL), situé dans l’espace Van Gogh, est le lieu de résidence qui accueille les traducteurs tout au long de l’année. Avec ses 22 000 ouvrages en 65 langues, la bibliothèque, ouverte toute l’année 24h/24, est une ressource inestimable. Elle est aussi, et surtout, une bibliothèque pas comme les autres. On y trouve des dictionnaires d’argot, des ouvrages de traductologie, des livres en langue originale… Un outil indispensable pour les traducteurs en résidence. Le Collège des traducteurs en accueille plus de 200 chaque année, pour des séjours allant de 2 semaines à 3 mois. Ces résidences permettent à ces professionnels de travailler en immersion, de confronter leurs pratiques et de découvrir des œuvres méconnues. "Les traducteurs viennent ici pour travailler, mais aussi pour échanger. C’est vraiment un lieu unique", conclut Julie Duthey.

Le programme en détail sur : https://www.atlas-citl.org/assises-2025/ Gratuit pour les Arlésiens adhérents d’Atlas.

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