ALÈS Le parc des Camélias de la Prairie, entre ravissement coloré et parcours esthétique
La floraison a commencé un peu plus tôt que prévu, lors de la première quinzaine de février. Et, comme chaque année, entre fleurs de camélia et de magnolia, le parc de la Prairie reste un ravissement. De mi-mars à mi-avril, la floraison simultanée des différentes espèces atteint son zénith. Mais les couleurs des camélias restent ravissantes jusqu'à la mi-mai.
Il porte plusieurs noms, en fonction du lieu où il pousse. Mais quand il arrive à Alès, en 1920, le Camellia japonica prend simplement le nom de camélia. C'est un grand voyageur, connaissance du jardinier M. Ignal, qui rapporte un plant d'Asie à l'intéressé. "Pour lui faire plaisir, il l'a planté entre des patates et des carottes", explique l'un des guides du parc alésien, Robert Orlandini. Les fleurs du printemps séduisent le jardinier, qui décide de chercher d'autres variétés.
Ces gestes anodins de plus de cent ans donnent aujourd'hui une parcours végétal coloré et odorifère. Le jardinier s'est appuyé sur un sacré réseau de pépiniéristes pour enrichir sa collection et donner aux plants les conditions idéales de leur croissance, les pieds dans le limon du Gardon, et surtout sans contact avec du calcaire quel qu'il soit. Sa fille et son gendre ont poursuivi l'oeuvre, en y ajoutant notamment des magnolias. Cinquante ans d'enrichissement ont livré cet enchantement, repris en 2006 par le jardinier gardois bien connu, Bernard Pical.
Entre-temps, des robiniers ont poussé, des haies d'azalées ont été plantées, qui fleurissent juste après les camélias. Des théiers - une espèce de camélia - sont aussi de plus en plus présents. Et le parc se maintient, à un peu plus de cent mètres du Gardon, sans visiblement souffrir des sécheresses successives de ces dernières années. "Même l'an dernier, les camélias ont passé l'été comme si de rien n'était, alors que d'autres espèces ont plus souffert", note Robert Orlandini.
Les 320 variétés présentes dans le parc des Camélias alésien poursuivent donc leur vie en s'enrichissant elles-mêmes, par hybridation naturelle. Et sans concurrence proche, à part à proximité de Nantes, autour des lacs italiens ou à Madère. Sans entretien démesuré non plus, si ce n'est une taille qui laisse pénétrer la lumière dans les massifs, afin que toutes les fleurs ne se développent pas trop loin du sol. Et, surtout, sans arrosage, ce qui n'est pas le moindre des atous, dans l'époque de climat troublé que la Terre ne risque pas de quitter prochainement.
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