Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 01.03.2020 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 820 fois

GARD Les syndicats atterrés par « l’incompétence des députés »

De nombreux syndicats étaient de nouveaux réunis pour marcher contre la réforme des retraites. (Photo : Romane Grignon)

En plein conflit sur la réforme des retraites, les syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC, FA, UNL) sortent déconfits de leurs entretiens avec les députés gardois.

En discussion à l’Assemblée nationale, les députés examinent la sulfureuse réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Pour l'occasion, les syndicats opposés au texte se sont entretenus avec plusieurs députés gardois. Seule la députée En Marche de la 1ère circonscription, Françoise Dumas, fraîchement nommée présidente de la commission Défense à l’Assemblée, n’a pas encore reçu les organisations : « elle fait tout pour ne pas nous rencontrer ! », pense plutôt l’intersyndicale gardoise. 

Les députés en prennent pour leur grade

Au cours de leur entretien avec les parlementaires, les syndicats disent être tombés de l’armoire : « On a été littéralement atterré par nos députés qui ne connaissent pas le système de protection sociale en France ! » Aux trous de mémoire des cours d'Histoire, s’ajoutent « une méconnaissance du système actuel. » Ce bon vieux système qui fixe l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans avec 41,5 trimestres cotisés pour une retraite à taux plein… 

Contacté, le député MoDem de la 6ème circonscription du Gard, Philippe Berta, avoue ne pas être un expert du sujet. Professeur à l'université et chercheur, l'élu est plus en pointe sur les sujets liés au handicap et au monde de la recherche. D’ailleurs - et ce n’est une surprise pour personne - il avait déclaré lors de son élection que son activité parlementaire concernerait ces sujets. 

Plutôt porté sur le domaine de la Défense et les collectivités, le député En Marche de la 5ème circonscription, Olivier Gaillard, en prend aussi pour son grade : « Il nous a dit qu’il avait la main sur la couture du pantalon et, quoi qu’il se passe, il suivrait. » Quant à Annie Chapelier, élue de la 4ème circonscription, « elle n’est plus En Marche, mais elle soutiendra… Vous la comprenez ?» 

Les syndicats rappellent alors que « le député est le représentant des citoyens de sa circonscription et aujourd’hui, une majorité est opposée à la réforme des retraites. » L’intersyndicale voit cette réforme comme une menace directe sur notre système de retraite par répartition. Un texte nourri d'idéologie libérale où « les gains de productivité partent essentiellement dans les dividendes, la rémunération des patrons et plus dans celles des salariés ou du financement de la protection sociale. »

La solution des syndicats

Alors, malgré les 250 rencontres entre le gouvernement et les partenaires sociaux « qui ne permettent aucune discussion », affirment les syndicats, ces derniers disent « ne rien lâcher. » Ils avancent même leur solution : « si on augmente les cotisations salariales de 1,60€ et patronales de 2,40€, on peut financer une retraite à taux plein à 60 ans. Et ça, aucun économiste ne l’a remis en question ! »

Quant à l’utilisation possible du 49.3 par le gouvernement qui lui permettrait d’entériner son texte sans vote du parlement : « ce serait une grosse erreur. Ça mettrait Emmanuel Macron et son gouvernement en difficulté. » Surtout à moins d’un mois des élections municipales… 

CM

coralie.mollaret@objectifgar.com

Coralie Mollaret

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