PAYS D’UZÈS L’alimentation bio, un sujet transversal
L’association Un plus bio, qui se donne pour mission d’accélérer les projets de transition alimentaire vers le bio et le local principalement en restauration collective, organisait une matinée de débats ce mercredi à Uzès.
L’occasion d’aborder un sujet capital : ce que nous mangeons, la qualité de nos aliments et leur provenance. Une question transversale, alors que le maraîchage a beaucoup reculé dans l’Uzège. Un territoire où « le foncier n’est plus un frein », affirme le président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès Fabrice Verdier, qui regrette de manquer d’agriculteurs pour travailler ces terres. Face à cet état de fait, Un plus bio travaille notamment sur un programme, « Friche rebelle, avec la Région et la SAFER pour contractualiser avec les agriculteurs afin de leur assurer des débouchés de proximité », explique le directeur de l’association Stéphane Veyrat.
Car au-delà du bio, l’enjeu est dans « l’autonomie et la souveraineté alimentaires », affirme la vice-présidente du Conseil départemental déléguée à l’agriculture et à la qualité alimentaire Cathy Chaulet, convaincue que « le virage peut venir des territoires. »
Des territoires où des Programmes alimentaires territoriaux sont en cours d’élaboration, comme dans la CCPU. Le programme a pour objectifs de « valoriser l’agriculture locale, développer les circuits courts, lutter contre la précarité alimentaire, sensibiliser les publics aux enjeux, profiter des énergies culturelles du territoire et générer une dynamique locale et transversale », présente le vice-président de la CCPU Joseph Guardiola.
Un programme aux nombreux partenaires, vu comme « transversal », et qui décline ses premières actions, comme la mise en service de vaisselle éco-responsable dans les centres aérés et les crèches. Une étude de faisabilité pour une légumerie, qui serait capable de fournir les maisons de retraite, le centre hospitalier du Mas Careiron ou encore les écoles en produits locaux va suivre, comme une application visant à donner de la visibilité aux points de vente des producteurs locaux. Des visites d’exploitations avec les écoles du territoire sont également au programme, tout comme une étude sur le thème de la précarité alimentaire, et le programme culturel de la CCPU intègre sur certaines dates le thème de l’alimentation et de l’agriculture.
Il s’agit aussi de lutter contre le développement des friches, en partenariat avec la SAFER. Ainsi, « nous avons identifié des secteurs où historiquement il y avait du maraîchage, Montaren, Saint-Quentin-la-Poterie, Saint-Siffret, Saint-Maximin, Moussac », présente le chargé de mission pour la SAFER Gilles Lefrançois. L’idée étant de « repérer le foncier mobilisable », en surveillant les mouvements fonciers et en identifiant les agriculteurs proches de la retraite sans repreneurs.
Le foncier public non-valorisé a aussi été inventorié, tout comme les biens vacants sans maître. Après avoir envoyé des courriers à plus de 600 propriétaires, des propositions soit d’achat, soit de mise à disposition des terres ont été faites. « Nous avons aussi été sur les parcelles pour identifier leur potentiel, puis nous les avons sélectionnées », poursuit Gilles Lefrançois.
À l’issue de ce travail, un site de 3 hectares sur Saint-Maximin et Sanilhac a été mobilisé, et un autre, d’un hectare, est à l’étude sur Montaren. Désormais, place à l’Appel à manifestation d’intérêt, qui sera lancé le 1er juin, avec pour critère l’engagement en maraîchage bio pour l’approvisionnement de la future légumerie pour la restauration collective.
Dans la restauration collective, certains font figure d’exemple, comme la cuisine de Manduel et ses 500 repas par jour issus de producteurs locaux pour alimenter les écoles, le foyer des personnes âgées, et le portage à domicile, où à Nîmes, où le service de restauration collective sert 8 000 repas par jour. D’autres, comme le SIRP du Coutach, dans la région de Quissac, s’y mettent : on y a construit une nouvelle cuisine qui concocte depuis mars dernier 290 repas par jour à partir de produits locaux.
Des exemples concrets qui prouvent que le bio et le local ont un bel avenir pour la restauration collective.
Thierry ALLARD
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