Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 04.02.2024 - La rédaction - 7 min  - vu 3062 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les indiscrétions politiques de la semaine !

Qui remplacera Françoise Laurent-Perrigot en 2028 ? Il reste encore quatre longues années, mais la succession alimente déjà les conversations. Et le choix dicté au groupe de la majorité se fera à partir des discussions et négociations entre la présidente en exercice et son prédécesseur Denis Bouad. Après des premiers mois orageux à l’issue de la passation de pouvoir dictée par la volonté du Blauzacois de rejoindre le palais du Luxembourg, les deux amis de longue date ont fini par se retrouver. Mais surtout par se mettre d’accord sur les destinées du Conseil départemental du Gard. Ils ont pris l’engagement de se revoir une bonne année avant la prochaine échéance pour décider. Selon nos informations, elle ne s’en cache d’ailleurs pas beaucoup, Françoise Laurent-Perrigot aimerait remettre les clés de la « maison » à Olivier Gaillard, son binôme électoral, un ami fidèle. Un choix qui semble faire consensus chez beaucoup d’élus de Gauche, sauf peut-être auprès des conseillers départementaux communistes qui lui reprochent toujours d’avoir franchi le Rubicon pour rejoindre Emmanuel Macron en 2017. S’il n’est pas resté longtemps député de la majorité présidentielle, la trace sur son front semble indélébile… Autre candidat au trône départemental : Rémi Nicolas. Le maire de Marguerittes y pense en se rasant, même si son ambition à court terme est d’être réélu dans sa commune. « Il n’appartient pas au groupe de la majorité et ses mamours avec Proust à Nîmes métropole ont du mal à passer », explique l’un des prétendants à la présidence. Alors peut-être Nathalie Nury ? La maire de Roquemaure, vice-présidente en charge de l’Éducation, n’a pas démérité ces dernières années. « Mais elle est trop accrocheuse. Pour ce poste, il ne faut pas quelqu’un de clivant, mais plutôt un bon ambassadeur capable de s’entendre avec tout le monde. » À force d’écarter toutes les pistes, il ne va pas rester grand monde… Et si c’était Christophe Serre, le premier vice-président au Département ? Un homme du consensus qui s’est parfaitement entendu avec les deux présidents successifs même lorsque les tensions étaient à leur paroxysme… Enfin, une candidature inattendue émerge, poussée par la région Occitanie. Celle de Fabrice Verdier. Président du Pays d’Uzès, de BRL et du Comité de gestion, conseiller régional, il vient d’apprendre que le maire d’Uzès ne lui laisserait pas la place en 2026 au cœur du Duché. « C’est un atout considérable pour le territoire. Il est travailleur, bon copain et il a la fibre économique et sociale. Et il s’entend bien avec les communistes. » Il a surtout toujours été dans les pas des grands socialistes du Gard et coche probablement beaucoup de cases. « Il est le choix de Denis Bouad et de Carole Delga mais pour l’instant, il n’y a aucun intérêt à le dire », commente une source socialiste. Surtout pour ne pas fâcher Olivier Gaillard, un autre de leurs amis. Que ce soit Olivier Gaillard ou Fabrice Verdier, une réalité s’impose : au Département, les décennies passent, les révolutions se font, mais le cinquième étage du siège de la Collectivité reste toujours occupé par la même petite famille…

Ce sera Keolis. Ce sera annoncé dans les prochains jours mais, selon nos informations, Nîmes métropole vient de choisir le prochain opérateur de transport. Et ce sera un retour au bercail pour Keolis. Remercié par Yvan Lachaud au profit de Transdev lors du précédent mandat, sous le prétexte d’une économie de 10 millions d’euros sur le marché, l’opérateur de transport revient par la grande porte à Nîmes avec plusieurs projets structurants pour le territoire de l’Agglomération. « Il reste encore quelques éléments techniques à verrouiller mais Keolis a de l’ambition pour Nîmes », glisse un acteur de Nîmes métropole. L’essentiel rappelle le président : un transport choisi et non subi. À la différence des derniers mois avec des déviations régulières dans les quartiers populaires de Nîmes, un manque criant de chauffeurs et plusieurs jours de grève… 

L’avenir du NO. Jean-Jacques Bourdin, président d’honneur du Nîmes Olympique, a récemment convié Franck Proust à Paris pour rencontrer de futurs repreneurs du club. Le déjeuner devrait se dérouler dans les prochains jours pour mettre sur pied une reprise d’ici la fin de saison. Même en cas de descente en National 2 ? « L’objectif, aujourd’hui, c’est d’aller vite car Rani Assaf pourrait décider de vendre l’enceinte du stade provisoire et déposer le bilan. Nîmes Olympique se retrouverait plusieurs étages plus bas et sans aucun terrain pour jouer », pense une source proche des enjeux nîmois. Les choses semblent donc avancer en coulisse, même si Rani Assaf reste dans son mutisme. Le maire de Nîmes attend l’étude pour le mois de mars sur le coût de réhabilitation du stade des Costières. Et deux clubs sportifs français ont aussi fait part de leur intérêt pour racheter l’enceinte démontable du stade des Antonins pour plusieurs millions d’euros. Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir des Crocos…

Chloé Ridel, l’européenne. La militante associative, désormais militante politique du Parti Socialiste sera candidate aux élections européennes de juin prochain. La seule potentielle eurodéputée gardoise. Porte-parole du PS, elle pense subir les mauvaises relations entre la présidente de la Région Occitanie et le Premier secrétaire du parti à la rose. En effet, Carole Delga dans un dernier courrier à Olivier Faure fustigeait le choix de personnalités d’appareil et non de candidats des territoires. « J’ai beaucoup d’admiration pour Carole Delga et je ne m’immisce pas dans la guerre entre elle et Faure mais je ne comprends pas pourquoi elle s’en prend à moi ? » fait savoir, un peu parano Chloé Ridel. « J’ai l’impression qu’avec elle, c’est : soit tu es avec moi, soit tu es contre moi ! » Et d’enfoncer le clou, confiante sur son potentiel : « Peut-être que je lui fais peur pour l’avenir ? » Faut peut-être pas pousser non ?

Les maires décomplexés. Les maires de certaines communes du Gard, n’ont plus aucun tabou avec le Rassemblement national. Mieux, ils accueillent les bras grand ouverts les députés d’extrême-droite à l’occasion de leurs vœux. Bien entendu, les invitations républicaines valent pour tous les élus. Mais dans une époque pas si lointaine, les députés d’autres partis plus traditionnels n’étaient jamais invités à monter sur scène pour dire un mot au micro. Mieux, à Garons il y a peu, le député RN Yoann Gillet présentait ses voeux. À la tribune, il n'a pas hésité à dire tout le mal qu’il pensait du gouvernement, du président Emmanuel Macron ou de tous ceux qui ne sont pas du RN… Devant une assistance d'officiels et d'élus prompts à l'applaudir. La banalisation, c’est aussi la responsabilité de tout ce beau monde...

Le repas de la discorde. Invités par le Cercle Mozart, des élus et des collaborateurs de la ville de Nîmes ont fini dans le bureau du maire pour une explication de texte. Raison du courroux ? Ils ont partagé un repas avec l’ennemi juré de Jean-Paul Fournier, Yvan Lachaud. Un crime de lèse-majesté. Ce dernier, membre de l’organisation, n’avait d’ailleurs pas vraiment identifié sa place précise jusqu’au dernier moment. Tout comme les élus et collaborateurs qui pensaient encore avoir le droit de s’asseoir où bon leur semblait sans consulter les petits papiers devant les assiettes. Mais en république nîmoise, ils l’apprendront vite, il y a des règles. La première et la plus importante : pas de lien, pas d’échange avec l’ancien ami de 20 ans. 

3e voie. Franck Proust, le président de Nîmes métropole, n’en démordra pas : il veut son raccordement à quai à la gare Nîmes-Pont du Gard pour offrir aux Gardois une solution rapide et efficace pour se rendre en centre-ville de Nîmes en moins de dix minutes. Une prochaine réunion avec les services de la SNCF et de la Région est prévue fin février pour présenter l’étude d’impact. Le montant d’investissement pour la création de cette voie est connu : 13 millions d’euros. Reste à déterminer qui paiera pour sa gestion quotidienne… « Nos voisins du Vaucluse ont déjà ce raccordement entre Avignon centre et Avignon TGV. Et c’est la Région Paca qui finance tout. Pourquoi cela devrait être différent chez nous ? », interroge la Métropole nîmoise. Peut-être parce que le vice-président aux Transports de la région Occitanie, le communiste Jean-Luc Gibelin, en fait une affaire personnelle, lui qui ne croit pas à cette gare depuis le début…

Le match des aînés. À l’occasion du repas des aînés comme chaque année à Nîmes, les deux successeurs putatifs de Jean-Paul Fournier se sont donnés beaucoup de mal pour rencontrer le maximum d’habitants du troisième âge. 2 700 personnes dans la salle, soit autant de mains à serrer, de discussions, de sourires, de clin d’œil… Mais aussi de réprimandes contre la Ville. Une bonne centaine de doléances ont été relevées sur deux jours. Une source rigole encore du manège de Franck Proust et Julien Plantier : « Fallait les voir en action ! Et puis chacun se regardant du coin de l’œil pour savoir s’il avait fini son tour, s’il partait, s’il restait. De vrais enfants… » C’est aussi cela la politique. Le contact et la tactique. Certains avec naturel et bonhomie. D’autres en forçant le trait…

Repas des aînés, pas pour tout le monde. Il y a ceux qui ont fait le tour et qui ont même eu le droit de s’asseoir à la table du maire. Et il y a ceux qui attendent toujours leur carton d’invitation. Yvan Lachaud fait savoir qu'il n'a rien reçu, l’élu d’opposition PCF à la Ville et à l’Agglo Vincent Bouget guette toujours sa boîte aux lettres. « Hormis les commémorations officielles, nous ne recevons aucune invitation. Ce qui n’est visiblement pas le cas du député RN de la 1ère circonscription qui a partagé le repas avec la majorité municipale à la table du maire et du président de la Métropole. Et la photo souvenir qui va avec », grince-t-il sur les réseaux sociaux. Le RN décomplexé, ce n’est pas que dans les petites communes du Gard…

L’année de Magna Porta ! « J’aurais un bilan à la fin de l’année 2024 ». Par ces mots adressés à ses proches élus et collaborateurs, Franck Proust se lance un sacré défi. Alors que pendant des années, toute l’opposition a raillé cette nouvelle zone d’activité économique la présentant comme une coquille vide… « Plusieurs entreprises vont s’installer prochainement avec des projets innovants et pertinents pour le territoire. Mais vous connaissez le président, il préfère annoncer les bonnes nouvelles quand c’est signé… », indique une source de l’Agglo. On en saura plus au printemps.

Boulette en direct. Sur le plateau du Club Objectif Gard mardi dernier, le maire de Nîmes a révélé l’arrivée des Galeries Lafayette à Nîmes d’ici fin 2025. Elles devraient s’installer au deuxième étage de la Coupole de Nîmes. Raison pour laquelle de nombreuses enseignes ont été priées de libérer les cellules commerciales au plus vite, comme dernièrement le commerce d’ameublement Casa. Mais Jean-Paul Fournier a complètement oublié que cette annonce devait être tenue secrète. Et pour cause : le contrat n’est pas encore signé entre Socri Limited, le gestionnaire du centre commercial du cœur de Nîmes et la grande enseigne de prêt-à-porter de luxe ! « On reste optimiste mais les négociations seront plus difficiles à présent car après l’annonce du maire, les Galeries Lafayette vont probablement faire monter les enchères pour venir… », glisse un élu. Mais tout le monde le sait, on ne peut rien refuser au maire de Nîmes…

Les indiscrétions du dimanche profitent des vacances d’hiver pour prendre quelques jours de congés. Rendez-vous le dimanche 18 février pour le retour de la coulisse politique gardoise…

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