CENDRAS Les maires ruraux, à la croisée des problèmes de notre époque

L'association des maires ruraux du Gard regroupe désormais 107 communes, principalement du nord du département
- (photo François Desmeures)La préfète, les trois sénateurs du Gard... Un casting impressionnant pour une assemblée générale des maires ruraux du Gard. Il faut dire que l'entité villages concentre actuellement tous les sujets épineux pour lesquels le dialogue s'est durci avec les services de l'État : ouverture et fermeture de classes, inflation, disparition des services publics, crainte sur la ressource en eau, désertification médicale ou encore urbanisation très contrainte.
En ouvrant l'assemblée générale, le directeur national de l'assocation des maires ruraux de France, Cédric Szabo, a mis les pieds dans le plat. Il a rappelé la demande émise par l'association d'un moratoire sur les fermetures d'école. Entre les remontées, qui ont eu lieu toute la semaine, de suppressions de poste envisagées dans certains villages et le conseil départemental de l'Éducation nationale (CDEN), mardi prochain, il a aussi réclamé que les dispositions de la politique de la ville s'appliquent aussi dans les zones de revitalisation rurale.
"Les chiffrages macro-économiques sont une facette de la réalité, ils ne constituent pas la réalité", a souligné Patrick Malavieille, intervenant en tant que vice-président du Département. Une façon de dire que la méthode comptable ne suffit pas à décider la fermeture de postes d'enseignants ? D'autres se sont occupés de le dire, par la suite, de façon frontale.
"J'en ai marre d'avoir des gens, en face de moi, qui ne parlent que de quantitatif"
Henri Chalvidan, maire de Robiac-Rochessadoule
Car en dehors des traditionnels rapports moral et financier, ainsi que la signature d'un partenariat avec les pompiers du Gard, la discussion a ensuite eu lieu entre les maires présents et, principalement, la préfète Marie-Françoise Lecaillon, représentante de l'État et de la politique gouvernementale. "Il y a une vraie question sur le dialogue entre l'Éducation nationale et vous", a introduit le sénateur Denis Bouad en s'adressant aux maires. "Chaque année, on nous interroge sur le nombre d'élèves, a lancé Henri Chalvidan, maire de Robiac-Rochessadoule, dont la commune a investi près d'un million d'euros dans l'école il y a environ un an. J'en ai marre d'avoir des gens, en face de moi, qui ne parlent que de quantitatif. Quand on investit un mlillion d'euros pour refaire l'école, vous ne nous dites pas qu'on risque de fermer l'année prochaine, alors que l'école est un investissement qui abaisse le fonctionnement."
Ancienne préfète de l'Allier, Marie-Françoise Lecaillon s'est targuée de "connaître un peu" la problématique des écoles en milieu rural. "À un moment, des conventions ont été signées avec deux pans, sur comment améliorer l'école en milieu rural sur le plan éducatif, mais aussi organisationnel. La contrepartie, c'était le moratoire et les choses n'ont toujours pas avancé sur la réflexion." Une fin de non-recevoir, donc, sur la demande des maires ruraux d'observer un moratoire sur les fermetures. "On a proposé au Dasen (directeur académique des services de l'Éducation nationale) de travailler en amont, a répliqué le président des maires ruraux du Gard, Sylvain André. Mais il faut aussi une volonté de la part de l'Éducation nationale." En aparté, à la sortie de l'assemblée générale, on ne comptait plus les témoignages de maires qui n'ont même pas réussi à avoir le Dasen au téléphone tandis que la préfète regrettait, auprès de Sylvain André, qu'il n'ait pas été invité car "il serait venu". Tous les maires interrogés en doutaient fortement, d'autant plus à trois jours du CDEN. Sénateur, Laurent Burgoa a réclamé que "le Dasen soit plus ouvert aux élus locaux".
Le débat a aussi permis de mettre en avant l'inquiétude sur la ressource en eau, inquiétude partagée par la représentante de l'État qui a promis de muscler, si besoin, les contrôles sur les remplissages de piscine, et de travailler à la qualité de l'eau. Président du Pays viganais et maire d'Arrigas, Régis Bayle a évoqué les difficultés d'urbanisation, entre zéro artificialisation nette et porter à connaissance aléa incendie, ainsi que la difficile installation de médecins généralistes. Un sujet sur lequel le président, Sylvain André, a dénoncé une "dérive", une "concurrence entre les communes" qui l'a poussé à ne pas révéler le nom du médecin qu'il avait trouvé pour sa commune, Cendras, il y a quelques mois. Une "dérive" qui commence à se retrouver à propos des écoles, certaines mairies démarchant carrément des villages sans école pour que les enfants soient inscrits chez eux et pas chez le voisin.
Alors qu'une manifestation dite de défense de la ruralité prenait surtout le parti des traditions de la Petite Camargue à Montpellier, à la même heure, l'association des maires ruraux du Gard a fait entendre un autre pan de cette ruralité. Ou un autre son de cloche. Sans simbèu.
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